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GAIA UNE HYPOTHÈSE ANCIENNE Dès les premières tentatives d'explication de la nature,

Publié le 04/04/2015

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GAIA UNE HYPOTHÈSE ANCIENNE Dès les premières tentatives d'explication de la nature, des penseurs et des savants ont conçu le monde qui nous entoure et tous ses phénomènes, y compris l'existence de notre espèce, comme une sorte de « tout unique », lié par des relations secrètes et très nombreuses. Les espèces vivantes et la nature non vivante ont souvent été considérées comme animées par un « esprit » organique universel, raison pour laquelle on ne pouvait pas imaginer qu'une espèce existe à son seul profit. Celui que l'on définit comme le père de la géologie, le très polyvalent James Hutton (1726-1797) qui a été naturaliste, médecin et chimiste, fasciné par l'analogie entre la circulation du sang de notre corps et la circulation de l'eau de notre planète, parla, au XVIIIe siècle, de la planète Terre comme d'un super-organisme, notion qui exprime une très forte intégration entre le vivant et le non-vivant (voir actualisme). UN MONDE FAIT POUR L'HOMME Si l'on simplifie un peu, c'est précisément à l'époque de Hutton, au XVIIIe siècle, souvent appelé siècle des Lumières, que se détermina une sorte de dualisme dans la vision du monde, d'un point de vue écologique. D'un côté, une conception qui considérait plus l'unité entre la nature et l'espèce humaine, avec le désir de mettre en place une coexistence équilibrée entre l'espèce humaine et les autres êtres vivants ; de l'autre, une conception qui posait clairement le primat absolu de l'homme sur le reste de la nature, ouvrant la voie à l'exploitation irrationnelle et non programmée des ressources naturelles et à la transformation de la nature. Francis Bacon (1561-1626), l'un des principaux philosophes inspirateurs de la méthode scientifique moderne, soutenait que le monde est fait pour l'homme et que le monde devait devenir un paradis fait par l'homme, que la science et les capacités humaines rendraient étonnamment fertile. Bacon proposait un homme capable de remodeler la nature et d'améliorer de plus en plus la condition humaine. Avec Bacon, Descartes (1596-1650) et Isaac Newton (1642-1727), la science emprunta de plus en plus la voie de la maîtrise du monde et de sa transformation. Les
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« 2 La vision d’une écologie globale, qui semble reprendre la notion de Terre comme super-organisme, déjà formulée par Hutton, se retrouve sous une forme approfondie et élargie dans l’ œ uvre du grand minéralogiste russe Vladimir I. Vernadski (1863-1945).

L’ œ uvre de Vernadski est fécondée par la pensée de K.

W. von Humboldt (1767-1835) et par celle de son maître, V.

V.

Dokouchaïev (1846- 1903), le fondateur de la pédologie (l’étude du sol).

Dans son œ uvre écologique principale, La Biosphère , Vernadski souligne que son but est d’attirer l’attention des naturalistes, des géologues et, surtout, des biologistes, sur l’importance de l’étude quantitative de la vie dans ses rapports indissolubles avec les phénomènes chimiques de la planète.

Vernadski considère la biosphère comme la seule région de la croûte terrestre occupée par la vie, laquelle n’est pas un phénomène externe ou accidentel, mais fait partie de son mécanisme.

Toute la vie, toute la matière vivante peut être considérée, affirme le minéralogiste russe, comme un ensemble indivisible dans le mécanisme de la biosphère. C’est dans cette tradition, que nous nous sommes appliqués à esquisser, que nous pouvons placer l’ œ uvre et les intuitions du savant anglais James Lovelock qui, au début des années 70, avec la célèbre biologiste américaine Lynn Margulis, formula l’hypothèse de Gaia. L’HYPOTHÈSE DE GAIA L’hypothèse de James Lovelock et de Lynn Margulis se fonde sur la conception selon laquelle la Terre doit être conçue comme un système physiologique unique, une entité vivante au moins dans la mesure où, comme d’autres organismes vivants, sa chimie et sa température sont autorégulées dans un état favorable à la vie.

Cette vision, Lovelock et Margulis l’appuient sur de nombreuses analyses scientifiques.

Ils la définissent comme Gaia, du nom attribué par les Grecs de l’Antiquité à la déesse Terre (ce nom a été suggéré à Lovelock par l’écrivain William Golding). Lovelock affirme que Gaia est un système en évolution, constitué de tout ce qui vit à la surface de la Terre, par les océans, par l’atmosphère et par les roches terrestres, et que ces deux éléments, vie et non vie, sont étroitement liés entre eux et indivisibles.

Il s’agit d’un « domaine émergent », c'est-à-dire d’un système ayant émergé de l’évolution réciproque des organismes et de leur milieu au cours de la vie sur la Terre.

Dans ce système, la régulation du climat et la composition chimique de l’atmosphère sont complètement automatiques.

L’autorégulation se fait au fur et à mesure que le système évolue, sans aucune planification ou fin particulière. Pour Lovelock et Margulis, Gaia est surtout devenue visible grâce aux nouvelles connaissances que nous avons acquises sur la Terre et grâce aux vastes recherches menées ces dernières décennies sur l’atmosphère, sur les océans et sur la surface terrestre.

Une démonstration évidente de l’existence de Gaia est pour Lovelock la présence de notre atmosphère, qu’il définit d’« improbable » si Gaia n’existait pas.

L’air que nous respirons, en effet, est un mélange de gaz oxydants et réducteurs réactifs.

Sa composition comprend de l’oxygène (21 %), indispensable à la vie, mais en coexistence avec le méthane (à un niveau assez constant d’1,7 partie par million), qui réagit avec l’oxygène en présence de la lumière solaire, formant du gaz carbonique et de l’eau (voir cycle de l’oxygène).

Le méthane lui- même, pour rester constant, doit être réintégré (par les organismes vivants méthanogènes), à un taux d’environ 500 millions de tonnes par an.

Si la vie. »

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