ENTROPIE ET BIOLOGIE
Publié le 27/10/2011
Extrait du document
Pour Schrodinger,le deuxième principe n'a pas à être remis en cause. Il s'applique aussi bien aux êtres vivants qu'au reste de l'univers. Schrodinger observe en effet non seulement le système ouvert que constitue l'organisme vivant, mais le plus vaste système composé de ce dernier et de son environnement " immédiat ", c'est-à-dire celui avec lequel il est en contact et avec lequel il a par conséquent des échanges (matériels et énergétiques). Si ce système plus vaste est « isolé «, alors son entropie totale croît, même si celle d'une de ses parties décroît. Il est d'ailleurs parfaitement conforme au deuxième principe que l'entropie d'un système ouvert puisse décroître, si certaines conditions d'échange sont remplies.
«
Très claire!p.ent, les organismes vivants sont des
systèmes ouverts : leur métabolisme est un proces
sus constant d'échanges et de réactions avec
le milieu extérieur, dont l'absorption de nourriture et
le rejet de déchets sont les éléments les plus évi dents.
Or, la thermodynamique classique s'est
essentiellement préoccupée de l'étude des systèmes
isolés ou fermés, et
il y a là une limitation dont
nous aurons à examiner les conséquences, et que
nous devrons dépasser.
Mais au-delà
de cette caractéristique fonction
nelle simple, un organisme « biologique » possède des propriétés très particulières, qui le distinguent
nettement des systèmes purement « physiques •· Anatomie, physiologie, biologie, microbiologie
et maintenant « biologie moléculaire », les explo
rations de plus en plus approfondies du phénomène
vie indiquent qu'un trait essentiel de la matière
vivante est son extraordinaire complexité tant sur
le plan structurel que sur le plan fonctionnel.
Sur le plan structurel, cette complexité ne réside
pas dans le nombre des constituants atomiques, ni dans leur nature, mais dans leur agencement, dans
leur organisation.
Les molécules organiques, les acides nucléiques, constituent déjà des structures
moléculaires extrêmement complexes, mais elles
sont en outre organisées à des niveaux hiérarchi
ques successiques (composants cellulaires, cellules,
organes différentiés, etc ...
) qui
ne sont pas de sim
ples juxtapositions des éléments du niveau infé rieur, mais de véritables systèmes où chaque com
posant est en relation avec les autres.
Sur le plan fonctionnel, précisément, ces
relations obéissent elles-mêmes à des mécanismes
extrêmement nombreux, subtils et complexes, dont
le but est de préserver la stabilité, l'existence même de l'organisme : le métabolisme met en jeu des mil liers de réactions chimiques interdépendantes ; il en
est de même au niveau des interactions entre cellu
les, entre organes (mécanismes hormonaux, par
exemple).
Or, si l'on raisonne en termes de thermo
dynamique statistique, cette complexité organisée
se traduit par un niveau d'entropie très bas -ou
si l'on veut, de néguentropie très élevée.
L'organisme
vivant constitue ainsi une sorte de « poche de néguentropie » au milieu d'un univers d'entropie
croissante.
Et nous devons remarquer que cette
poche de néguentropie non seulement reste stable
(du moins tant que l'organisme est vivant), mais,
bien plus, peut croître : un organisme adulte est de
toute évidence bien plus complexe que la cellule
initiale (ovule fécondé) dont
il est issu.
Le deuxième principe de la thermodynamique
est-il donc faux, ou n'est-il applicable qu'à la
matière inanimée ?
Ou bien une étude approfondie
peut-elle faire disparaître le paradoxe?
SCHRODINGER :
PHYSIQUE QUANTIQUE ET BIOLOGIE
Une première approche du problème a été
proposée, en 1944, parE.
SCHRODINGER, l'un des
plus célèbres physiciens fondateurs de la méca
nique quantique, dans son livre
« What is !ife ? » («Qu'est-ce que la vie?»).
Pour
Schrodinger,le deuxième principe n'a pas à
être remis en cause.
Il s'applique aussi bien aux
êtres vivants qu'au reste
de l'univers.
Schrodinger observe en effet non seulement le système ouvert
que constitue l'organisme vivant, mais le plus vaste
système composé de ce dernier et de son environne
ment « immédiat •, c'est-à-dire celui avec lequel il est en contact et avec lequel il a par conséquent des
échanges (matériels et énergétiques).
Si ce système
plus vaste est « isolé », alors son entropie totale
croît, même si celle d'une de ses parties décroît.
Il
est d'ailleurs parfaitement conforme au deuxième
principe que l'entropie d'un système
ouvert puisse
décroître, si certaines conditions d'échange sont
remplies.
Schrôdinger .
.Palais de la Découverte.
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