Automobile

« Automobile 51 5 Grande consommatrice de carburant, la route a été le secteur le moins pénalisé par la crise énergétique.

De 1973 à 1977, l'essence a augmenté de 90,4% (le gasoil de 79 %), mais le fuel domestique de 174% et le fuel lourd de 288 %.

Au privilège de gaspiller l'essence à moindres frais, l'auto­ mobile ajoute celui d'occuper gratuitement la vole publique en s'appropriant 8 à 9 m• de sol urbain par voiture, « cadeau ..

équivalant à des annuités très supérieures à tous les impôts bruts payés par la voiture et son essence.

6 Les conséquences de la pollution, du bruit, du gaspil­ lage sur la santé physique et mentale des personnes et sur les dépenses de la nation ne sont pas exactement mesura­ bles.

Celles des accidents se traduisent en chiffres incon­ testables: de 1946 à 1976, 325 000 morts en France (plus que les victimes civiles de la seconde guerre mondiale) et 6 200 000 blessés.

Il en a coûté 36 millions de francs par tué, 23 milliards au total, autant que la « valeur ajoutée " par l'industrie automobile au produit national brut (PNB), valeur ajoutée et valeur détruite s'annulant.

7 L'automobile serait le plus Illusoire des progrès.

En créant Je besoin du déplacement, elle éloigne les gens de leur lieu de résidence et de travail au prix de leur temps, de leur argent, de leur santé et parfois de leur vie.

En isolant chacun dans sa cellule à moteur, elle accélère la désintégration sociale et l'avènement d'une « société d'étrangers».

Porter atteinte à la voiture serait un pas décisif vers les temps nouveaux appelés par les écologistes, pour qui d'autres priorités (à commencer par les transports en commun) seraient aussi pourvoyeuses d'emplois que l'industrie automobile.

~ Voir aussi : Illich (Ivan), Nuisances, Pollution atmosphérique, Saint Marc (Philippe).. »