Aéronautique et aérospatiale : Le XXXIIIe Salon du Bourget
Publié le 07/12/2011
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Ce Salon international de l'Aéronautique et de l'Espace s'est tenu pour la première fois en France, il y a 70 ans. Un vieux monsieur déjà qui a presque tout vu, tout vécu de la fantastique aventure aéronautique. Il y a 70 ans justement, Louis Blériot traversait la Manche et il y a 50 ans exactement l'OiseauCanari d'Assolant, Lefèvre et Lotti survolait l'Atlantique. Les avions en bois sont désormais sagement alignés dans les hangars du Musée de l'Air du Bourget et de Meudon, à côté des avions aux ailes de chauve-souris et de leurs prédécesseurs en aérostatique, les dirigeables et surtout les montgolfières si gracieuses qu'on les prend à peine au sérieux comme si elles avaient été seulement prétexte à une promenade aimable dans les airs. On le sait pourtant, quand on examine les uns après les autres tous ces appareils exposés, tous ces équipements extrêmement sophistiqués, ces réacteurs de deux mètres de diamètre, ces fusées, ces vaisseaux spatiaux, que l'imagination et la créativité humaine n'ont pas atteint leurs limites ; qu'ils ne sont au contraire qu'une étape dans l'évolution aéronautique et spatiale.
«
Son histoire n'est pas banale : sa conception et
sa fabrication ont été, en quelque sorte, réalisées à
compte d'auteur, puisque Dassault-Breguet Avia
tion a puisé sur ses propres fonds pour
le financer.
On mw:mwe ilJJ'il aw:ait coûté quelque 400 mil
lions de francs.
L'appareil a volé pour
la première fois le 9 mars
1979 et a franchi Mach 2 (2 200 km/h) à sa sixiè
me sortie.
C'est un avion redoutable sur le plan militaire,
pouvant grimper à la vitesse extraordinaire
de 25 000 rn à la minute.
Il lui est par conséquent très
facile d'intercepter tout avion au-devant duquel il serait envoyé.
·
Ses
commandes de vol électronique et un
nouveau système de gouvernes mobiles placées
devant l'aile lui assurent, en plus, une très grande
manœuvrabilité.
Il peut également transporter trois fois plus
de carburant que le Mirage 2 000 ; il surclasse même
les F I5 et F I8 américains : il supporte 40 pour
cent de plus de carburant que le FIS ce qui lui
donne un rayon d'action supérieur également de 40 pour cent et sa vitesse l'emporte d'un tiers sur celle
du FIS.
Malheureusement pas
de commandes encore
pour ce Mirage 4 000, pas même de la part de l'ar mée française dont tous les crédits ont été bloqués
sur le Mirage 2 000 qui sera opérationnel en I983.
Chiffre d'affaires de Marcel Dassault -Breguet Aviation
Chiffre d'affaires TTC (1978) ........
6560 millions
de francs
Chiffre d'affaires Exportation HT
..
4796 millions de francs
Total des commandes enregis-
trées en 1978 .................................
10525 millions de francs
dont 7159 à r exportation
(soit 68 %)
La société emploie actuellement 15560 personnes
La SNIAS (Société Nationale Industrielle Aérospatiale) peut oublier la perte financière que
représente le Concorde quand elle contemple son
carnet de commandes bien garni pour ses autres
modèles.
En ce qui concerne le Concorde, si celui-ci est
difficilement commercialisable,
il n'en constitue
pas moins une excellente carte de visite pour la
France et la Grande-Bretagne.
Le redressement de la SNIAS est assez
spectaculaire.
Son département « hélicoptères >> est
en pleine expansion.
La SNIAS-Marignane a
remporté un vif succès aux Etats-Unis avec le suc
cesseur de l'Alouette, le petit AS350 Ecureuil\ap pelé Astar aux u.s.
), appareil de 5-6 places dont
une version biturbine (Twinstar) volera en septem-
bre.
·
Mais les hélicoptères qui ont tenu la vedette au
Bourget sont plutôt le Super-Puma et la version N
du Dauphin.
90 exemplaires de ce dernier modèle, destiné au
sauvetage et à la surveillance côtière, viennent
d'être commandés par les gardes-côtes américains
pour une somme de
2I5 millions de dollars.
Numéro deux mondial en matière de fabrication
d'hélicoptères, la
SNIAS est le premier exportateur.
Elle représente 25 pour cent du marché occidental de ces appareils et son chiffre d'affaires s'élève à 2,5 milliards de francs dont 86 pour cent à l'étran
ger.
Du côté des avions, les choses ne vont pas mal
non plus.
Outre la relance du Transall, les espoirs que
suscitent le Fouga 90 et toute une nouvelle gamme
d'avions légers, la SNIAS agit en tant que sous
traitant majeur de Dassault : elle participe à la
fabrication des Falcon 20, des Falcon 50 des Mira ge III, du Mirage FI et du Mirage 2 000.
Mais comme le Mirage 4 000 chez Dassault,
l'Airbus est l'enfant chéri de la SNIAS.
325 sont en commande ou en option
actuellement et il est prévu, pour I983, une caden ce de production de 8 à 10 Airbus par mois.
Elle
est pour le moment de 2, 7 avions seulement.
Le problème pour la SNIAS, comme l'ont
souligné ses dirigeants avec humour n'est plus de vendre des avions produits mais de produire des
avions vendus.
Un institut d'études et de prévisions éco
nomiques vient encore renforcer ce bel optimisme :
Merri! Lynch, Pierce Fenner and
Smith estime que 802 Airbus A300B et A3IO (sa version raccourcie)
seront vendus d'ici I990.
Un «tube
» en perspective pour l'avion franco
allemand dont le caractère européen vient d'être
renforcé par l'entrée des Britanniques dans le consortium Airbus Industrie : ceux-ci ont en effet
décidé de financer 25 pour cent de l' A310.
Une
autre entreprise française enfin, la SNECMA, spécialisée dans la construction des moteurs
d'avion voit s'ouvrir devant elle un marché impor
tant avec
le CFM56, un moteur de IO t construit en
collaboration avec la firme américaine, General
Electric.
Le CFM56 est destiné à remotoriser les
quadriréacteurs DC8 et Boeing
707 et son marché
potentiel a été évalué à 5 000 unités au moins..
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