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1900, OU LA RÉVOLUTION SCIENTIFIQUE (histoire des sciences)

Publié le 19/02/2013

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Vers le milieu du xixe siècle, alors que le Second Empire commençait joyeusement sa course à l'abîme aux flons-flons entraînants d'Offenbach, il y avait, de l'autre côté du Rhin, dans l'a ville de Bonn, un professeur et un mécanicien. Le professeur s'appelait Jules Plucker. C'était ce savant mathématicien dont il a déjà été question page 417. Le mécanicien s'appelait Henri Geissler (1814-1879). Le premier ne s'occupait pas seulement de géométrie analytique; la physique aussi l'intéressait, et spécialement la décharge electrique dans les gaz raréfiés. C'était un sujet qui n'avait rien d'inédit, puisqu'il avait été défriché par l'abbé Nollet et ses contemporains, mais il avait gagné une nouvelle actualité parce que les gaz étaient mieux connus, que la bobine de Ruhmkorff, tout juste inventée, donnait des étincelles plus fortes que l'antique machine électrostatique, et que l'analyse spectrale montrait de quel intérêt pouvait être l étude spectroscopique de gaz ainsi illuminés. Quant au mécanicien, il inventa, en 1'857, une pompe à mercure grâce à laquelle le vide pouvait être poussé beaucoup plus loin qu'avec la vieille machine pneumatique; il s'en servit pour raréfier à...

Grâce à lui, le mutationnisme était expliqué c'est-à-dire la possibilité d'apparition d'espèces nouvelles, d'une génération à l'autre, et aussi étendu aux animaux par Bateson et le Fraqçais Lucien Cuénot (né en 1866); la théorie de Weismann était confirmée - c'est-à-dire l'existence d'un germe distinct du reste du corps, et contenant. de parents en descendants, lin quelque chose qui faisait que l'enfant possédait ou ne possédait pas tel ou tel caractère des p:arents. Vous vous demandez natu-· rellement quel est ce quelque chose; c'est aussi la question que tout le monde se posaü à l'époque de. de Vries. - Il nous faut examiner l'intérieur de la cellule, se disaient les biologistes, et, pour cela, utiliser ce microscope perfectionné dont se servent déjà les spécialistes de la cellule. - Le microscope moderne, en effet, venait déjà de révolutionner ln cytologie.

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« 690 HISTO!l\E DE LA SC!Ei\'CE ses dernières limites le gaz - l'azote, par exemple - dont il avait empli un tube de verre, et, dans ce tube, il fit passer la décharge d'une bobine de Ruhmkorff.

Les tubes de Geissler sont aujourd'hui ùes acces­ soires bien connus de la physique amusa:1te, et ils ont même proliféré sous forme des enseignes lumi­ neuses, mais Pluckcr soupçonna qu'ils devaient constituer autre chose que des jouets.

Il remarqua que, lorsqu'on raréfiait progressivement le gaz, il était rendu de moins en moins lumineux par la .

décharge électrique, qu'il devenait tout à fait som­ bre quand sa pression tombait à quelques cent-mil­ lionièmes d'atmosphère, et qu'à ce moment-là, au contraire, le verre du tube s'éclairait d'une sorte de fluorescence.

Le perspicace expérimentateur mourut en 1868, mais, l'année suivante, son com­ patriote Guillaume Hittorf (1824-1914), professeur à l'Université de Munster, observa que celte fluo­ rescence semblait émaner de l'électrode négative, de la cathode, et, en 1'876, un autre Allemand, Eu­ gène Goldstein (1850-1930), astrophysicien à l'Ob­ servatoire de Potsdam, la baptisa rayonnement cathodique.

C'est alors que Crookes entra en scène.

Une gerbe de découvertes: rayons cathodiques, rayons X et T.

S.

F.

William Crookes (1832-1919) était déjà un homme célèbre : n'avait-il pas, une quinzaine d'an­ nées auparavant, découvert le thallium? Ce n'était pas un savant conformiste : au lieu de suivre les sentiers frayés par les maîtres, il aimait s'aventu­ rer dans l'inconnu et frôler même le sombre pré­ cipice du mystère.

C'est ainsi qu'il avait commencé sa carrière comme assistant du chimiste Hofmann, mais, la chimie organique ne lui disant rien, qu'il s'était rejeté vers la physique.

En 1873, il avait inventé le radiomètre, léger petit moulinet monté dans un tube de verre où règne un vide très poussé, 'I 1. »

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