Yémen du Sud. Femmes de Bal Haf.

La fête est finie. Parées de leurs bijoux cascadant sur leur front et de leurs plus beaux atours, les femmes s'accordent une dernière pause sur la plage, accoudées à la barque en bois de leurs maris pêcheurs. Mais auparavant, elles ont rempli d'eau leurs pots de terre, et les galettes de sorgho sont prêtes à cuire dans l'huile. Toutes habitent près d'Aden, à Bal Haf. Et sans doute la proximité de la capitale du Yémen populaire du Sud les a-t-elle émancipées dans leur habillement : juste un koufiya sur leur tête et une futa (jupe) de couleur vive. Alors que les Bédouines de l'intérieur portent toujours le voile et le tchador noir. Une autre forme d'évolution ? Leurs petites filles suivent maintenant leurs frères à l'école. Tous font partie d'un groupe d'avant-gardistes et portent fièrement un foulard rouge. Mais deux de leurs bébés sont morts tout petits ; les statistiques sont dures : il n'y a qu'un médecin pour 6 000 habitants et un enfant sur sept meurt avant un an.