Wolfgang Borchert

1921-1947

Né à Hambourg. Apprenti dans une librairie puis acteur. Pendant la guerre, il est grièvement blessé sur le front russe. Emprisonné pour défaitisme, condamné à mort, gracié au bout de quelques mois et envoyé dans un bataillon disciplinaire. Réformé pour incapacité puis emprisonné une nouvelle fois, juste avant la fin de la guerre, il revient miné par la maladie dans sa ville natale. Il meurt à Bâle des suites de son emprisonnement, victime du fascisme et du militarisme. “ Affamé, gelé, tombé et abandonné. Au XXe siècle. Dans la rue. Et les gens côtoient cette mort sans y prêter attention, résignés blasés, dégoûtés et indifférents, indifférents, tellement indifférents. ” L'œuvre de Borchert est le cri d'accusation d'une jeunesse violée, que l'on a précipitée pour rien dans la mort. Dans son drame Dehors, devant la porte (1947), il se fait le porte-parole de ces jeunes gens aux âmes et aux corps détruits qui reviennent de la guerre dans des villes en ruines. Ce drame — où Dieu erre sur la scène, vieillard incapable et désespéré auquel personne ne croit plus, et où la mort a les traits d'un bourgeois bouffi et rotant qui s'est rassasié de ses innombrables victimes — est la pièce de théâtre la plus marquante de l'après-guerre. Borchert varie continuellement son sujet, il décrit avec insistance les horreurs de la guerre et adjure les hommes de ne plus jamais suivre ceux qui, sous des prétextes fallacieux veulent déclencher une nouvelle tuerie collective.