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Werner, Pierre

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Werner, Pierre (1913-2002), homme politique luxembourgeois, Premier ministre du grand-duché de Luxembourg de 1959 à 1974 et de 1979 à 1984, comptant parmi les principaux inspirateurs de l’Union économique et monétaire européenne.

2 LA FORMATION D’UN SPÉCIALISTE DES FINANCES INTERNATIONALES

Né à Saint-André, près de Lille (France), de parents luxembourgeois, Pierre Werner effectue ses études à Paris à la Faculté de droit et à l’École libre des sciences politiques (1935-1937). Durant ses années universitaires, il est engagé dans plusieurs associations catholiques, notamment comme vice-président de Pax Romana (1937), association internationale d’étudiants catholiques œuvrant en faveur des échanges intellectuels entre les différentes cultures. Après avoir obtenu son doctorat en droit au Luxembourg (1938), il commence sa carrière au sein de la Banque générale du Luxembourg avant de rejoindre le ministère des Finances en 1945. Commissaire au contrôle bancaire et conseiller du gouvernement jusqu’en 1949, il est à l’avant-poste de la collaboration financière internationale avec les institutions nouvellement fondées que sont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et le Benelux.

3 UN PREMIER MINISTRE À LA LONGÉVITÉ EXCEPTIONNELLE

Dauphin du Premier ministre Pierre Dupong, Pierre Werner entre au gouvernement à la mort de celui-ci, en 1953, comme ministre des Finances et de la Force armée, poste qu’il conserve jusqu’en 1959. Premier ministre du Luxembourg de 1959 à 1974 et de 1979 à 1984, il dirige pendant vingt ans des gouvernements de coalition entre son parti, le Parti chrétien-social (Chrëschtlech Sozial Vollekspartei, PCS/CSV) et le Parti démocratique (Demokratesch Partei, PD/DP) ou le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (Lëtzebuerger Sozialistesch Arbechterpartei, PSOL/LSAP).

Pierre Werner occupe également les fonctions de ministre d’État et ministre des Finances (1959-1964) ; ministre d’État et ministre des Affaires étrangères, de la Justice et du Trésor (1964-1967) ; ministre d’État et ministre du Trésor et de la Fonction publique (1967-1969) ; ministre d’État et ministre des Finances (1969-1974). Au cours des années 1960, il joue un rôle majeur dans la diversification de l’économie (loi-cadre d’expansion économique, 1962). C’est également sous son gouvernement que commence l’aménagement du plateau de Kirchberg, à l’est de la ville de Luxembourg, pour y accueillir les institutions européennes (loi créant le Fonds d’urbanisation et d’aménagement du plateau de Kirchberg, 1961). En 1967, la suppression du service militaire obligatoire met un terme à un débat récurrent de la politique intérieure, dans un pays sans tradition militaire. Ministre d’État et ministre des Affaires culturelles (1979-1984), il fait voter une loi sur le régime des langues (24 février 1984), qui renforce la position du luxembourgeois sans mettre en cause les deux autres langues du pays. En effet, elle reconnaît le luxembourgeois comme langue nationale, tandis que la langue de la législation demeure le français et les langues administratives et judiciaires sont le français, l’allemand et le luxembourgeois. Quittant la scène politique en 1984, il préside de 1985 à 1987 le conseil d'administration de la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (CLT) et de 1989 à 1996 celui de la Société européenne des satellites, qu’il a lancée dans les années 1980 et qui s’est hissée à la place de numéro un européen.

4 DU PLAN WERNER À LA MONNAIE UNIQUE

En mars 1970, conformément à ce qui a été décidé au sommet de La Haye en 1969, Pierre Werner se voit confier la présidence d’un groupe d’études chargé de l’établissement d’un plan par étapes en vue de la création d’une Union économique et monétaire (UEM). Son rapport, le rapport Werner, est présenté en octobre 1970 à la Commission européenne et aux gouvernements des pays membres. Il préconise la création d’une UEM en trois étapes et en dix ans, insistant sur la coordination nécessaire des politiques économiques et préconisant notamment la création d’instances de décision communes et d’un comité des gouverneurs des banques centrales afin de parvenir à la mise en place d’une monnaie unique. La crise monétaire de 1971 et le choc pétrolier de 1973 retardent la mise en pratique des dispositions qu’il propose. Toutefois, l’instauration du Système monétaire européen (SME) en 1979 en est la première traduction concrète, avant que ses principes ne soient repris dans le traité de Maastricht en 1992. Trente ans après le plan Werner, la monnaie unique entre en vigueur, avec la naissance de l’euro en 1999 et sa mise en circulation le 1er janvier 2002, dans le cadre de l’Union économique et monétaire (UEM).

Visionnaire, animé par un véritable idéal, Pierre Werner explique : « J’étais convaincu profondément dès 1949 de la nécessité impérieuse pour nos pays d’Europe occidentale d’entreprendre la construction économique et politique de l’Europe unie. « À l’instar de Jean Monnet, Robert Schuman, Alcide De Gasperi ou encore Paul-Henri Spaak, Pierre Werner demeure comme l’un des pères de l’Europe.

Pierre Werner a publié ses Mémoires en 1991, intitulés Itinéraires luxembourgeois et européens. Évolutions et souvenirs 1945-1985.

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