Devoir de Philosophie

Wehrmacht

Publié le 21/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Wehrmacht, nom officiellement donné par Hitler le 16 mars 1935 aux forces armées du Reich allemand par la « loi sur la constitution de la Wehrmacht «.

2   DE LA REICHSWEHR, UNE ARMÉE DE MÉTIER, À LA WEHRMACHT, UNE ARMÉE NATIONALE

Conformément aux clauses du traité de Versailles, les effectifs de la Reichswehr — nom de l’armée allemande sous la République de Weimar — étaient limités à 100 000 hommes, soit 10 divisions. Le 16 mars 1935, Hitler dénonce le traité de Versailles et annonce le rétablissement de la conscription, la création d’une armée de l’air et d’une armée de terre de 36 divisions en temps de paix. Après avoir en secret réarmé et augmenté l’effectif de l’armée de terre en 1933-1934, il dote ainsi l’Allemagne d’une armée fondée sur le service militaire obligatoire, interdit par le traité de Versailles : ce n’est plus une armée de métier, mais une armée nationale qu’Hitler entend rendre « apte au conflit «.

La Wehrmacht est divisée en armée de terre (Heer), marine (Kriegsmarine) et armée de l’air (Luftwaffe). Au début de la Seconde Guerre mondiale, la Wehrmacht compte 3,2 millions d’hommes : 2,75 millions dans l’armée de terre, 400 000 dans l’armée de l’air et 50 000 dans la marine. Elle atteindra son effectif maximal à la mi-1943 avec 11 millions d’hommes. Par la suite, cet effectif ne cessera de décroître pour atteindre 8 millions d’hommes au début de 1945.

3   LA WEHRMACHT SOUS LE COMMANDEMENT SUPRÊME DE HITLER

Le 2 août 1934, à la mort d’Hindenburg, Hitler concentre les fonctions de président, chancelier et commandant suprême de la Reichswehr (puis de la Wehrmacht). Directement sous ses ordres se trouve le ministre de la Guerre, Werner von Blomberg, commandant en chef de l’ensemble de la Wehrmacht. Les commandants en chef des trois branches de la Wehrmacht sont Werner von Fritsch (armée de terre), Erich Raeder (marine) et Hermann Göring (Luftwaffe). Après les démissions forcées de Blomberg et Fritsch, Hitler prend lui-même le commandement en chef de la Wehrmacht le 4 février 1938. Il constitue, pour l’assister, un haut commandement de la Wehrmacht (OKW — Oberkommando der Wehrmacht), dirigé par Wilhelm Keitel, et nomme Walther von Brauchitsch commandant en chef de l’armée de terre, ainsi qu’Alfred Jodl à la tête du bureau des Opérations.

Après avoir évincé les responsables militaires qui doutaient de la capacité de la Wehrmacht à se lancer dans un conflit européen, Hitler en fait un instrument essentiel pour la politique expansionniste du national-socialisme. En décembre 1941, il prend directement en charge le commandement en chef de l’armée de terre : le pouvoir décisionnaire civil l’emporte alors sur le militaire. En janvier 1943, Raeder est remplacé par Karl Dönitz, et en avril 1945, c’est au tour de Göring d’être désavoué.

4   LA WEHRMACHT ET LE NATIONAL-SOCIALISME

À partir de l’instauration du régime nazi, la Reichswehr, puis la Wehrmacht — dont les membres sont majoritairement attachés à la tradition autoritaire et antidémocratique de l’empire allemand — s’inféode progressivement à l’État national-socialiste. Dès avril 1933, la loi écartant les Juifs de la fonction publique est appliquée dans la Wehrmacht par le général von Blomberg. Les militaires adoptent l’emblème du parti nazi et le drapeau frappé de la croix gammée. Dès 1934, tous les membres de la Wehrmacht doivent prononcer un serment d’allégeance personnelle envers Hitler. Craignant d’être dissoute dans une armée populaire constituée par les SA (Sturmabteilung — section d’assaut), la Wehrmacht reste la seule force militaire de l’Allemagne après l’élimination de ceux-ci au cours de la « Nuit des longs couteaux « : elle est dès lors acquise à Hitler.

Vers la fin de la guerre toutefois, face aux conditions terribles endurées par l’armée sur le front de l’Est et à l’approche prévisible de la défaite, des groupes d’opposition se constituent au sein des cercles d’officiers de la Wehrmacht. L’un d’entre eux, Claus von Stauffenberg, élabore l’attentat raté du 20 juillet 1944 contre Hitler.

Au lendemain de la guerre, le feld-maréchal Wilhem Keitel et le général Alfred Jodl sont condamnés à mort lors du procès de Nuremberg et exécutés. Mais le fait que la grande majorité des membres de l’ex-Wehrmacht ne soit pas traduite en justice permet d’appuyer la thèse — réfutée depuis lors — de la « pureté « de la Wehrmacht. Jusqu’à la fin des années soixante en effet prévaut la thèse, défendue par les militaires et accréditée par les historiens, selon laquelle la Wehrmacht se serait conduite en organisation militaire professionnelle et n’aurait pas pris part aux exactions nazies. Mais depuis les années quatre-vingt, les preuves de l’implication de la Wehrmacht dans les exécutions massives, les déportations et les pillages ont été apportées. Les historiens sont désormais d’accord pour affirmer que la Wehrmacht a joué un rôle contraire aux lois de la guerre comme au droit des peuples dans la mise en œuvre de la politique de conquête et d’extermination nazie.

La Bundeswehr, l’armée allemande contemporaine, a clairement pris ses distances avec ce qu’a été la Wehrmacht, même si des polémiques se font jour — notamment au sujet de casernes qui portent encore des noms d’officiers de la Wehrmacht ou au sujet de la présence de membres de l’extrême-droite dans ses rangs. Au début de 1997, le rôle de la Wehrmacht a fait l’objet d’un vif débat en Allemagne, provoqué par l’exposition itinérante « Guerre d’extermination — Les crimes de la Wehrmacht de 1941 à 1944 « organisée par l’Institut de recherches sociales de Hambourg de Jan Philipp Reemtsma. Cette exposition présentait les agissements de la Wehrmacht dans les régions occupées et sa participation à la mise en œuvre de la Shoah.

Liens utiles