Vukovar-Pristina : huit années de terreur
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
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Musulmans (70 environ) faits prisonniers après la chute de l'enclave de Srebrenica.
Des cars arrivaient, on en faisait descendreles hommes, désarmés, les mains liées dans le dos, par groupes de dix qu'on amenait à 20 mètres devant les soldats serbes et quiétaient exécutés à l'arme automatique.
Quinze à vingt autobus sont arrivés dans la journée, a raconté Erdemovic, entre 1 000 et1 200 Musulmans ont été liquidés ce jour-là à la ferme de Pilica, près de Srebrenica.
Le TPI a enquêté sur le site de ce massacreet nombre d'autres charniers en Bosnie.
Crimes contre l'humanité
Ce ne sont que quelques exemples du travail effectué par le TPI.
Le texte qui donne une idée globale de ce qui s'est passé enBosnie est le premier acte d'accusation dressé contre Radovan Karadzic, chef politique des Serbes de Bosnie pendant la guerre,et contre Ratko Mladic qui commandait l'armée (le deuxième acte d'accusation contre les deux hommes porte exclusivement surles événements de Srebrenica).
Les deux hommes, en dépit de démêlés politiques avec Milosevic sur la fin, ont bénéficié,jusqu'en août 1995, du soutien militaire de Belgrade.
Ils sont accusés de "génocide, crimes contre l'humanité, crimes de guerre", notamment pour les faits suivants :
Camps d'internement : le document, qui en donne une liste non limitative, indique que "des détenus ont à maintes reprises assistéet/ou fait l'objet d'actes inhumains, y compris les suivants : meurtre, viol, violences sexuelles, tortures, coups et blessures, vol,ainsi que d'autres formes d'atteinte à l'intégrité mentale et physique." Beaucoup ont disparu.
Prise pour cibles de dirigeants politiques et d'intellectuels : le texte indique que des listes étaient fournies par le parti deKaradzic ; "sur la base de ces listes, des dirigeants musulmans et croates bosniaques ont été arrêtés, internés, ont fait l'objet deviolences physiques et dans de nombreux cas ont été exécutés".
Déportations : "Des milliers de Musulmans et de Croates bosniaques des régions de Vlasenica, Prijedor, Bosanski Samac,Brcko et Foca notamment, internés dans des camps, ont été expulsés et déportés.
De plus, des civils - y compris des femmes,enfants et personnes âgées - ont été enlevés directement de leurs domiciles et utilisés dans le cadre d'échanges de prisonniers parles forces militaires et politiques serbes."
Pilonnage de rassemblements de civils : la liste, non exhaustive, cite douze cas, dont le pilonnage d'un stade de football àSarajevo lors d'un match (15 morts) et celui des terrasses de café de Tuzla (195 morts).
Appropriation de biens , destructions : elles ont eu lieu, dit le texte, "sur une grande échelle, sans être justifiées par des raisonsmilitaires".
Les personnes expulsées ou détenues dans des camps devaient signer des documents par lesquels ils abandonnaient lapropriété de leurs biens aux autorités serbes.
"Les maisons et établissements industriels et commerciaux musulmans et croates ontété systématiquement détruits dans des zones où les hostilités avaient cessé ou qui avaient été épargnées par les combats.
Le butétait de s'assurer que les habitants ne pourraient pas rentrer." Les mosquées et églises catholiques ont été détruites"systématiquement et sur une grande échelle".
CLAIRE TREAN Le Monde du 8 avril 1999
CD-ROM L'Histoire au jour le jour © 2002, coédition Le Monde, Emme et IDM - Tous droits réservés.
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