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« Vous n’êtes certes pas ladre, Eomer, dit Aragorn, de donner ainsi au Gondor la plus belle chose de votre royaume ! »

Publié le 30/03/2014

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d’autant plus. «

« Vous n’êtes certes pas ladre, Eomer, dit Aragorn, de donner ainsi au Gondor la plus belle chose de votre

royaume ! «

Eowyn, regardant alors Aragorn dans les yeux, lui dit : « Souhaitez-moi la joie, mon suzerain et

guérisseur ! «

Et il répondit : « Je t’ai souhaité la joie dès le premier jour où je t’ai vue. C’est une guérison pour mon cœur

de te voir maintenant dans la félicité. «

Le festin terminé, ceux qui devaient partir prirent congé du Roi Eomer. Aragorn et ses chevaliers et les gens de Lórien et de Fondcombe s’apprêtèrent à monter à cheval, mais Faramir et Imrahil restèrent à Edoras ; Arwen Étoile du Soir y demeura aussi, et elle fit ses adieux à ses frères. Nul ne vit sa dernière rencontre avec Elrond son père, car ils montèrent dans les collines, ils s’y entretinrent longuement, et cruelle fut leur séparation qui devait durer au-delà des fins du monde.

Enfin, avant le départ des hôtes, Eomer et Eowyn allèrent trouver Merry et lui dirent : « Adieu maintenant, Meriadoc de la Comté et Grand Échanson de la Marche ! Que la bonne fortune couronne votre chevauchée, et revenez vite vers notre bienvenue ! «

Et Eomer dit : « Les Rois d’antan vous auraient couvert de présents qu’un camion n’aurait pu emporter, pour vos exploits dans les champs de Mundburg, vous ne voulez pourtant en accepter d’autre, dites-vous, que les armes qui vous furent données. Je l’admets, car, en vérité, je n’ai aucun cadeau qui soit assez digne de vous, mais ma sœur vous prie de recevoir cette petite chose, en souvenir de Dernhelm et des cors de la Marche à la enue du matin. «

Eowyn donna alors à Merry un cor ancien, petit mais d’un habile travail, tout de bel argent avec un baudrier ert, et des artisans y avaient gravé de rapides Cavaliers chevauchant en une ligne qui s’enroulait de l’extrémité usqu’à la bouche, et il portait des runes d’une grande vertu.

« C’est un bien de notre maison, dit Eowyn. Il fut fait par les Nains, et il vint du trésor de Scatha le Ver. Eorl le Jeune le rapporta du Nord. Celui qui en sonnera dans le besoin inspirera la peur au cœur de ses ennemis et la oie à celui de ses amis, et ils l’entendront et viendront à lui. «

Merry prit alors le cor, qu’il ne pouvait refuser, et il baisa la main d’Eowyn, et ils l’étreignirent, et c’est ainsi qu’ils se séparèrent pour cette fois.

Les hôtes étaient alors prêts, ils burent le vin de l’étrier et, avec force louanges et protestations d’amitié, ils s’en furent, ils arrivèrent au bout de quelque temps au Gouffre de Helm, et ils y restèrent deux jours. Legolas tint alors la promesse qu’il avait faite à Gimli, et il l’accompagna aux Cavernes Scintillantes, et, à leur retour, il resta silencieux, se contentant de dire que seul Gimli pouvait trouver les mots pour en parler. « Et jamais auparavant un Nain n’a pu revendiquer la victoire sur un Elfe dans un concours de mots, dit-il. Allons-donc à Fangorn pour rétablir le compte ! «

De la Combe du Gouffre, ils gagnèrent l’Isengard et ils virent à quel point les Ents s’étaient affairés. Tout le cercle de pierres avait été abattu et retiré, et le terrain à l’intérieur transformé en un jardin plein de vergers et d’arbres, dans lequel coulait un ruisseau, mais au centre, il y avait un lac d’eau claire, la Tour d’Orthanc s’en élevait encore, haute et inexpugnable, et son rocher noir se reflétait dans l’étang.

Les voyageurs s’assirent un moment à l’endroit où se dressaient auparavant les vieilles portes de l’Isengard, et où il y avait à présent deux grands arbres semblables à des sentinelles à l’entrée d’un chemin bordé de vert qui se dirigeait vers Orthanc, ils contemplèrent avec étonnement le travail accompli, mais aucun être vivant n’était isible, de près ni de loin. Ils entendirent bientôt, toutefois, une voix qui appelait Houm-hom, houm-hom, et parut Sylvebarbe, descendant le chemin à grands pas pour les accueillir avec Vifsorbier à son côté.

« Bienvenue au Clos d’Orthanc ! dit-il. Je savais que vous veniez, mais je travaillais en haut de la vallée, il y a encore beaucoup à faire. Mais vous n’avez pas non plus fainéanté là-bas dans le Sud et l’Est, à ce que j’ai entendu dire, et tout ce que j’entends est bon, très bon. « Sylvebarbe loua alors tous leurs hauts faits, dont il semblait avoir pleine connaissance, il s’arrêta enfin et regarda longuement Gandalf.

« Allons ! dit-il. Vous vous êtes révélé le plus puissant, et tous vos travaux ont réussi. Où allez-vous donc à présent ? Et pourquoi venez-vous ici ? «

« Pour voir comment va votre travail, ami, dit Gandalf, et pour vous remercier de votre aide dans tout ce qui a été accompli. «

«Houm, eh bien, voilà qui est assez juste, dit Sylvebarbe, car les Ents y ont assurément joué leur rôle. Et pas seulement en s’occupant de ce... houm... ce maudit massacreur d’arbres qui vivait ici. Car il y eut une grande irruption de ces... burfirum... ces morimaitesincahonda, houm, aux yeux mauvais mains noires ambes-torses-cœurs-de-pierre-doigtsgriffus-panse-répugnante-assoiffés-de-sang, mais comme vous êtes des gens pressés et que leur nom complet est aussi long que les années de tourment, ces vermines d’orques, et ils sont venus de l’autre côté du Fleuve, du Nord et de tout autour de la forêt de Laurelin-dórenan, dans laquelle ils n’ont pu pénétrer, grâce aux Grands qui sont ici. « Il s’inclina devant le Seigneur et la Dame de Lórien.

« Et ces mêmes puantes créatures furent plus qu’étonnées de nous rencontrer dehors sur le Plateau, car ils n’avaient jamais entendu parler de nous, encore que l’on puisse dire cela de meilleures gens. Et peu d’entre eux

se souviendront de nous, car il n’en réchappa que peu de vivants, et le Fleuve en a gardé la plupart. Mais ce fut heureux pour vous, car s’ils ne nous avaient pas rencontrés, le roi des prairies n’aurait pas été loin, et s’il l’avait fait, il n’aurait pas eu de pays où revenir. «

« Nous le savons bien, dit Aragorn, et jamais ce ne sera oublié à Minas Tirith comme à Édoras. «

«Jamais est un mot trop long même pour moi, dit Sylvebarbe. Tant que dureront vos royaumes, oulez-vous dire : mais ils devront durer longtemps certes pour que cela paraisse longtemps à des Ents. «

« Le Nouvel Âge commence, dit Gandalf, et en cet âge, il se pourrait bien que les royaumes des Hommes durent plus longtemps que vous, Fangorn, mon ami. Mais, allons, dites-moi une chose : qu’en est-il de la tâche que je vous avais confiée ? Comment va Saroumane ? N’en a-t-il pas encore assez d’Orthanc ? Car je ne pense pas qu’à son gré vous ayez amélioré la vue de ses fenêtres. «

Sylvebarbe fixa sur Gandalf un long regard, un regard presque madré, se dit Merry. « Ah ! dit-il. Je pensais ien que vous y viendriez. En avoir assez d’Orthanc ? Plus qu’assez, en fin de compte, mais pas tant de sa tour que de ma voix. Houm! Je lui ai donné de longs contes, ou du moins les jugeriez-vous longs dans votre langage. «

« Pourquoi est-il donc resté pour les écouter ? Êtes-vous entré dans Orthanc ? « demanda Gandalf.

«Houm, non, pas dans Orthanc ! répondit Sylvebarbe. Mais il était venu à sa fenêtre pour écouter, parce qu’il ne pouvait avoir de nouvelles d’autre façon, et, bien qu’il les détestât, il était avide d’en avoir, et j’ai bien vu qu’il avait tout entendu. Mais j’ajoutai aux nouvelles bien des choses sur lesquelles il était bon qu’il réfléchît. Il fut terriblement fatigué. Il a toujours été d’humeur prompte. C’est ce qui l’a perdu. «

« Je remarque, mon bon Fangorn, dit Gandalf, que vous avez grand soin de mettre tout au passé. Mais qu’en est-il du présent ? est-il mort ? «

« Non, pas mort, pour autant que je sache, dit Sylvebarbe. Mais il est parti. Oui, il y a une semaine. Je l’ai laissé partir. Il ne restait pas grand-chose de lui quand il est sorti en rampant, quant à son espèce de ver, il était comme une ombre pâle. Or ça, Gandalf, ne me dites pas que j’avais promis de le garder en sécurité, car je le sais. Mais les choses ont changé depuis lors. Et je l’ai gardé jusqu’à ce qu’il n’y eût plus de danger, jusqu’à ce qu’il fût hors d’état de faire du mal. Il faut que vous sachiez que je hais par-dessus tout mettre en cage des êtres vivants, et je ne veux pas garder en cage même de pareilles créatures sans nécessité urgente. Un serpent sans crocs peut ramper où il veut. «

« Vous avez peut-être raison, dit Gandalf, mais il reste cependant à ce serpent là une dent, je crois. Il avait le poison de sa voix, et je suppose qu’il vous a persuadé, même vous, Sylvebarbe, connaissant le point tendre de otre cœur. Enfin... le voilà parti, et il n’y a plus rien à dire. Mais la Tour d’Orthanc revient maintenant au Roi, auquel elle appartient. Encore qu’il n’en ait peut-être aucun besoin. «

« On verra cela plus tard, dit Aragorn. Mais je donnerai toute cette vallée aux Ents, pour qu’ils en fassent ce qu’ils veulent, tant qu’ils surveilleront Orthanc et qu’ils s’assureront que personne n’y pénètre sans mon autorisation. «

« Elle est fermée à clef, dit Sylvebarbe. J’ai obligé Saroumane à la fermer et à m’en remettre les clefs. ifsorbier les a. «

Vifsorbier s’inclina comme un arbre dans le vent et tendit à Aragorn deux grandes clefs noires de forme compliquée, réunies par un anneau d’acier : « Et maintenant, je vous remercie encore une fois, dit Aragorn, et je ous dis adieu. Puisse votre forêt croître de nouveau en paix. Quand cette vallée sera remplie, il y aura de la place et à revendre à l’ouest des montagnes, où vous vous promenâtes un jour, il y a bien longtemps. «

La tristesse parut sur le visage de Sylvebarbe. « Les forêts peuvent croître, dit-il, et les bois s’étendre. Mais non les Ents. Ils n’ont pas de rejetons. «

« Mais peut-être y a-t-il maintenant plus d’espoir dans votre recherche, dit Aragorn. Des terres vous seront ouvertes à l’est, qui vous ont été longtemps fermées. «

Mais Sylvebarbe dit en secouant la tête : « C’est loin. Et il y a trop d’Hommes par-là de nos jours. Mais ’oublie ma civilité ! Voulez-vous rester pour vous reposer un moment ? Et peut-être en est-il qui aimeraient passer par la Forêt de Fangorn et raccourcir ainsi leur route du retour ? « Il regarda Celeborn et Galadriel.

Mais tous, hormis Legolas, déclarèrent qu’ils devaient prendre congé et repartir vers le Sud ou l’Ouest. « Allons, Gimli ! dit Legolas. Avec la permission de Fangorn, je vais aller visiter les profondeurs de la Forêt d’Ent et voir des arbres que l’on ne trouve nulle part ailleurs en Terre du Milieu. Vous m’accompagnerez et tiendrez otre parole, nous regagnerons ainsi ensemble nos propres pays de la Forêt Noire et d’au-delà. « Gimli acquiesça, encore que sans grand plaisir, semblait-il.

« Voici donc enfin venue la fin de la Communauté de l’Anneau, dit Aragorn. J’espère cependant que vous reviendrez avant peu dans mon pays avec l’aide que vous avez promise. «

« Nous viendrons, si nos seigneurs le permettent, dit Gimli. Eh bien, adieu, mes hobbits ! Vous devriez arriver en toute sécurité chez vous à présent, et je n’aurai pas d’insomnies par crainte de dangers pour vous. Nous vous enverrons un message quand nous le pourrons, et certains d’entre nous pourront encore se rencontrer de temps à autre, mais je crains que nous ne soyons plus jamais réunis tous ensemble. «

Sylvebarbe fit alors ses adieux à chacun tour à tour, et il s’inclina par trois fois, lentement et avec grande révérence, devant Celeborn et Galadriel.

« Il y a longtemps, bien longtemps, que nous ne nous sommes rencontrés parmi les arbres ou les pierres, A vanimar, vanimalion nostari ! dit-il. Il est triste que nous ne nous rencontrions qu’ainsi à la fin. Car le monde est en mutation : je le sens dans l’eau, je le sens dans la terre, et je le sens dans l’air. Je ne pense pas que nous nous rencontrions de nouveau. «

Et Celeborn dit : « Je ne sais pas, Aîné. « Mais Galadriel dit : « Pas en Terre du Milieu, ni avant que les terres qui sont sous les flots ne soient remontées. Nous pourrons alors nous rencontrer au Printemps dans les saulaies de Tasarinan. Adieu ! «

En dernier lieu, Merry et Pippin firent leurs adieux au vieil Ent, qui devint plus gai en les regardant.

« Alors, mes joyeux amis, dit-il, voulez-vous boire avec moi avant de partir ? «

« Bien sûr « répondirent-ils. Il les emmena à l’ombre de l’un des arbres, et ils virent qu’un grand pot de pierre avait été placé là. Sylvebarbe remplit trois bols, et ils burent, et ils virent ses étranges yeux qui les regardaient par-dessus le bord du bol. « Attention, attention ! dit-il. Vous avez déjà grandi depuis la dernière fois que je vous ai vus. « Ils rirent, et vidèrent leurs bols.

« Eh bien, adieu ! dit-il. Et si vous avez quelque nouvelle des femmes Ent dans votre pays, n’oubliez pas de me le faire savoir. « Puis il agita ses grandes mains à l’adresse de toute la compagnie et s’en fut parmi les arbres.

Adoptant alors une allure plus rapide, les voyageurs se dirigèrent vers la Trouée de Rohan, et Aragorn prit enfin congé d’eux près de l’endroit même où Pippin avait regardé dans la Pierre d’Orthanc. Les hobbits eurent de la peine de cette séparation, car Aragorn ne leur avait jamais fait défaut, et il avait été leur guide à travers maints périls.

« Je voudrais bien avoir une Pierre dans laquelle voir tous nos amis, dit Pippin, et pouvoir leur parler de loin ! «

« Il n’en reste plus qu’une d’utilisable, répondit Aragorn, car vous ne souhaiteriez pas voir ce que vous montrerait la Pierre de Minas Tirith. Mais le Palantir d’Orthanc, le Roi le gardera pour voir ce qui se passe dans son royaume et ce que font ses serviteurs. Car, ne l’oubliez pas, Peregrïn Touque, vous êtes un chevalier de Gondor, et je ne vous libère pas de votre service. Vous partez maintenant en permission, mais je puis vous rappeler. Et n’oubliez pas, chers amis de la Comté, que mon royaume est aussi situé dans le Nord, et j’irai là-bas quelque jour. «

Aragorn prit alors congé de Celeborn et de Galadriel, et la Dame lui dit : « Pierre Elfique, à travers les ténèbres, vous êtes arrivé à ce que vous espériez, et vous avez maintenant tout ce que vous désirez. Faites bon usage des jours ! «

Mais Celeborn dit : « Adieu, cousin ! Que votre destin soit différent du mien et que votre trésor demeure avec vous jusqu’à la fin ! «

Sur quoi, ils se séparèrent, et c’était au coucher du soleil, et quand, après un moment, ils regardèrent en arrière, ils virent le Roi de l’Ouest à cheval, entouré de ses chevaliers, le Soleil descendant brillait sur eux, transformant tout leur harnachement en or rouge, et le manteau blanc encore un coup d’Aragorn flamboyait. Et ragorn prit la pierre verte, qu’il éleva, et un feu vert jaillit de sa main.

Bientôt la Compagnie diminuée, suivant l’Isen, tourna vers l’Ouest et passa par la Trouée dans les terres incultes d’au-delà, puis elle se dirigea vers le nord et franchit les frontières du Pays de Dun. Les habitants s’enfuirent et se cachèrent, craignant les Elfes, bien que peu d’entre eux fussent jamais allés dans leur pays, mais les voyageurs n’y prêtèrent point attention, car ils formaient encore une grande compagnie, bien approvisionnée en tout le nécessaire, et ils poursuivirent leur chemin à loisir, montant leurs tentes quand ils le voulaient.

Le sixième jour après leur séparation d’avec le Roi, ils traversèrent une forêt qui descendait le long des collines au pied des Monts Brumeux, maintenant à leur droite. Comme ils ressortaient en terrain découvert au coucher du Soleil, ils rattrapèrent un vieillard, appuyé sur un bâton, il était vêtu de haillons gris ou d’un blanc sale, et sur ses talons allait un autre mendiant, qui traînait le pas en gémissant.

« Or ça, Saroumane ! dit Gandalf. Où allez-vous ? «

« Qu’est-ce que cela peut vous faire ? répondit-il. Voulez-vous encore ordonner mes allées et venues, et n’êtes-vous pas satisfait de ma ruine ? «

« Vous connaissez les réponses, dit Gandalf : non et non. Mais en tout cas le temps de mes labeurs tire maintenant à sa fin. Le Roi a repris le fardeau. Si vous aviez attendu à Orthanc, vous l’auriez vu, et il vous aurait montré sagesse et miséricorde. «

« Raison de plus pour être parti plus tôt, répliqua Saroumane, car je ne désire de lui ni l’une ni l’autre. En fait, si vous voulez une réponse à votre première question, je cherche un chemin de sortie de son royaume. «

« Dans ce cas, vous allez encore du mauvais côté, dit Gandalf, et je ne vois aucun espoir dans votre voyage. Mais dédaignerez-vous notre aide ? Car nous vous l’offrons. «

« À moi ? dit Saroumane. Non, ne me souriez pas, je vous en prie ! Je préfère vos froncements de sourcils. Quant à la Dame ici présente, je ne lui fais aucune confiance : elle m’a toujours haï, et elle a intrigué en votre faveur. Je ne doute pas qu’elle ne vous ait amené par ici pour se repaître de ma pauvreté. Eussé-je été averti de otre présence, je vous aurais refusé ce plaisir. «

 

« Saroumane, dit Galadriel, nous avons d’autres buts et d’autres soucis qui nous paraissent plus urgents que

« se souviendront de nous, car il n’en réchappa que peu de vivants, et le Fleuve en a gardé la plupart.

Mais ce fut heureux pour vous, car s’ils ne nous avaient pas rencontrés, le roi des prairies n’aurait pas été loin, et s’il l’avait fait, il n’aurait pas eu de pays où revenir. » « Nous le savons bien, dit Aragorn, et jamais ce ne sera oublié à Minas Tirith comme à Édoras.

» «Jamais est un mot trop long même pour moi, dit Sylvebarbe.

Tant que dureront vos royaumes, voulez -vous dire : mais ils devront durer longtemps certes pour que cela paraisse longtemps à des Ents.

» « Le Nouvel Âge commence, dit Gandalf, et en cet âge, il s e pourrait bien que les royaumes des Hommes durent plus longtemps que vous, Fangorn, mon ami.

Mais, allons, dites - moi une chose : qu’en est- il de la tâche que je vous avais confiée ? Comment va Saroumane ? N’en a -t- il pas encore assez d’Orthanc ? Car je ne pense pas qu’à son gré vous ayez amélioré la vue de ses fenêtres. » Sylvebarbe fixa sur Gandalf un long regard, un regard presque madré, se dit Merry.

« Ah ! dit - il.

Je pensais bien que vous y viendriez.

En avoir assez d’Orthanc ? Plus qu’assez, en fin de compte, mais pas tant de sa tour que de ma voix. Houm ! Je lui ai donné de longs contes, ou du moins les jugeriez - vous longs dans votre langage. » « Pourquoi est -il donc resté pour les écouter ? Êtes -vous entré dans Orthanc ? » demanda Gandalf.

«Houm , non, pas dans Orthanc ! répondit Sylvebarbe.

Mais il était venu à sa fenêtre pour écouter, parce qu’il ne pouvait avoir de nouvelles d’autre façon, et, bien qu’il les détestât, il était avide d’en avoir, et j’ai bien vu qu’il avait tout entendu.

Mais j’a joutai aux nouvelles bien des choses sur lesquelles il était bon qu’il réfléchît.

Il fut terriblement fatigué.

Il a toujours été d’humeur prompte.

C’est ce qui l’a perdu. » « Je remarque, mon bon Fangorn, dit Gandalf, que vous avez grand soin de mettre tou t au passé.

Mais qu’en est - il du présent ? est -il mort ? » « Non, pas mort, pour autant que je sache, dit Sylvebarbe.

Mais il est parti.

Oui, il y a une semaine.

Je l’ai laissé partir.

Il ne restait pas grand - chose de lui quand il est sorti en rampant, qua nt à son espèce de ver, il était comme une ombre pâle.

Or ça, Gandalf, ne me dites pas que j’avais promis de le garder en sécurité, car je le sais.

Mais les choses ont changé depuis lors.

Et je l’ai gardé jusqu’à ce qu’il n’y eût plus de danger, jusqu’à ce qu’il fût hors d’état de faire du mal.

Il faut que vous sachiez que je hais par -dessus tout mettre en cage des êtres vivants, et je ne veux pas garder en cage même de pareilles créatures sans nécessité urgente.

Un serpent sans crocs peut ramper où il veut .

» « Vous avez peut - être raison, dit Gandalf, mais il reste cependant à ce serpent là une dent, je crois.

Il avait le poison de sa voix, et je suppose qu’il vous a persuadé, même vous, Sylvebarbe, connaissant le point tendre de votre cœur.

Enfin… le voilà parti, et il n’y a plus rien à dire.

Mais la Tour d’Orthanc revient maintenant au Roi, auquel elle appartient.

Encore qu’il n’en ait peut -être aucun besoin.

» « On verra cela plus tard, dit Aragorn.

Mais je donnerai toute cette vallée aux Ents, pour qu’il s en fassent ce qu’ils veulent, tant qu’ils surveilleront Orthanc et qu’ils s’assureront que personne n’y pénètre sans mon autorisation. » « Elle est fermée à clef, dit Sylvebarbe.

J’ai obligé Saroumane à la fermer et à m’en remettre les clefs.

Vifsorbier les a.

» Vifsorbier s’inclina comme un arbre dans le vent et tendit à Aragorn deux grandes clefs noires de forme compliquée, réunies par un anneau d’acier : « Et maintenant, je vous remercie encore une fois, dit Aragorn, et je vous dis adieu.

Puisse votre forêt croître de nouveau en paix.

Quand cette vallée sera remplie, il y aura de la place et à revendre à l’ouest des montagnes, où vous vous promenâtes un jour, il y a bien longtemps. » La tristesse parut sur le visage de Sylvebarbe.

« Les forêts peuvent c roître, dit- il, et les bois s’étendre.

Mais non les Ents.

Ils n’ont pas de rejetons. » « Mais peut -être y a -t- il maintenant plus d’espoir dans votre recherche, dit Aragorn.

Des terres vous seront ouvertes à l’est, qui vous ont été longtemps fermées. » Mais Sylvebarbe dit en secouant la tête : « C’est loin.

Et il y a trop d’Hommes par - là de nos jours.

Mais j’oublie ma civilité ! Voulez -vous rester pour vous reposer un moment ? Et peut -être en est - il qui aimeraient passer par la Forêt de Fangorn et raccourcir ainsi leur route du retour ? » Il regarda Celeborn et Galadriel.

Mais tous, hormis Legolas, déclarèrent qu’ils devaient prendre congé et repartir vers le Sud ou l’Ouest.

« Allons, Gimli ! dit Legolas.

Avec la permission de Fangorn, je vais aller visiter l es profondeurs de la Forêt d’Ent et voir des arbres que l’on ne trouve nulle part ailleurs en Terre du Milieu.

Vous m’accompagnerez et tiendrez votre parole, nous regagnerons ainsi ensemble nos propres pays de la Forêt Noire et d’au - delà.

» Gimli acquiesça , encore que sans grand plaisir, semblait -il.

« Voici donc enfin venue la fin de la Communauté de l’Anneau, dit Aragorn.

J’espère cependant que vous reviendrez avant peu dans mon pays avec l’aide que vous avez promise. » « Nous viendrons, si nos seigneurs le permettent, dit Gimli.

Eh bien, adieu, mes hobbits ! Vous devriez arriver en toute sécurité chez vous à présent, et je n’aurai pas d’insomnies par crainte de dangers pour vous.

Nous vous enverrons un message quand nous le pourrons, et certains d’entre n ous pourront encore se rencontrer de temps à autre, mais je crains que nous ne soyons plus jamais réunis tous ensemble. » Sylvebarbe fit alors ses adieux à chacun tour à tour, et il s’inclina par trois fois, lentement et avec grande révérence, devant Celeb orn et Galadriel.. »

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