Vouloir retourner à une vie naturelle a-t-il un sens pour l’Homme ?

On utilise souvent l’expression retourner à l’état de nature, c’est-à-dire qu’on présuppose que l’Homme, ou son ancêtre,   a déjà vécu une vie naturelle. On peut se demander si vouloir retourner à une vie naturelle a un sens pour l’Homme ?On entend par Homme, non pas le sens zoologique du terme, mais la définition philosophique. On peut parler d’être humain pour ce qui le distingue, le différencie des animaux.  Un Homme est un être vivant doté d’une humanité, mais cette humanité est naturelle et innée ou culturelle et donc acquise par l’Homme.   Tout d’abord, nous allons étudier les différentes raisons   pour lesquelles l’Homme peut vouloir retourner à une vie naturelle. Ensuite, nous nous demanderons si l’idée d’un tel retour a vraiment un sens. Puis nous verrons la culture et l’humanité, si un être peut être appelé Homme sans la civilisation, avant de conclure sur cette problématique. Dans un premier temps, nous allons définir la vie naturelle. Nous pouvons appeler vie naturelle une vie en harmonie avec la nature, sans utiliser la technique qui est opposée à la nature, c’est-à-dire, sans nous servir d’outils. La vie naturelle est alors une vie comme les animaux la mènent.   Le sens philosophique définie la vie naturelle comme

étant une vie en dehors de toute civilisation ou avant toute civilisation. C’est-à-dire sans histoire, sans culture, sans l’art, sans technologie et sans progrès. La nature est l’ensemble de   ce qui existe indépendamment de l’Homme. Nous pouvons penser qu’une vie naturelle est une vie plus pure, plus simple et qui revient plus à l’essentiel des besoins de l’Homme. Maintenant que nous avons défini une vie naturelle, nous pouvons nous demander pour quelles raisons l’Homme peut vouloir y retourner. Ensuite, nous allons faire le procès de la civilisation. La civilisation peut être considérée comme une mauvaise chose pour la Nature et pour l’Homme. Tout d’abord, la civilisation détruit notre milieu habitable par la pollution et par les progrès technologiques. Chaque jour détruit la planète et l’Homme, à travers la civilisation, chamboule la Nature. Cette vie trouble l’Homme par le travail, le stress quotidien de la ville. De plus en plus nous pouvons remarquer que l’Homme se déplace vers la campagne afin de se rapprocher de la Nature.   Nous remarquons aussi que les films de science-fiction mettent souvent en scène un futur avec les Hommes dans un monde de machine. Un monde tellement évolué scientifiquement que la civilisation humaine est gouverné par les machines. De plus, la civilisation a emmené

les Hommes à de multiples guerres et batailles pour des raisons qu’il n’y aurait pas eu lieu d’être dans une vie naturelle.   La civilisation amène donc l’Homme à se détruire lui-même et à détruire par la même occasion son lieu de vie à travers ses activités. Maintenant, nous pouvons parler de la Nature. Ce paradis perdu par la science et par le progrès   humain. Même dans la genèse,   nous pouvons remarquer que le bonheur était complet pour Adam et Eve lorsqu’ils étaient à l’état de Nature. L’Homme est à la recherche de l’Eden, ce paradis terrestre.   La Nature ne demande rien. Aucune mode, aucunes règles pour être accepté dans la société du politiquement correct. Nous profiterions de la jouissance du moment simple et pure en osmose avec nos origines. Jean-Jacques Rousseau dit même dans son Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les Hommes écrit en 1755, que l’Homme à l’état de nature est bien meilleur que l’Homme civilisé. Selon lui, il était plus heureux en symbiose avec son état naturel, lorsque que toute la Nature était sa maison.   On retrouve aussi cette idée dans Les rêveries du promeneur solitaire en   1778. Nous avons donc pu constater, que l’Homme civilisé est une proie pour les désagréments quotidiens qui le mènent à sa destruction alors que la Nature est pour lui cet Eden de sa recherche

perpétuelle du bonheur. Maintenant, regardons les effets positifs de la civilisation. Dans ce second temps, nous allons nous demander s’il est possible pour l’Homme de faire un tel retour dans le temps afin de retourner à la vie naturelle.   Nous admettons que l’Homme a déjà vécu une vie naturelle, même si il y a des doutes sur son ancienne existence.   Par exemple, l’Homme n’a jamais subit la Nature. Déjà au temps des   Hommes préhistoriques,   ils taillaient des pierres et des branches afin de faire des outils pour améliorer leur quotidien. Ils pratiquaient l’agriculture et certaines reliques de parures et de peintures montrent qu’ils utilisaient l’art. Ce serait donc il y a plus de cent cinquante millions d’années. Après tous les progrès technologiques que l’Homme a fait dans cette société contemporaine, tous le confort auquel il est habitué, il serait impossible pour lui de faire un retour en arrière dans la civilisation. L’Homme moderne ne peut pas vivre autrement qu’avec son confort quotidien technologique et sa maison. Le temps historique est linéaire, il est impossible d’effacer le passé ou de recommencer l’Histoire contrairement au temps physique ou à n’importe quel moment on peut décider de recommencer au temps t=Os. Le temps est irréversible, l’Homme ne peut désapprendre et reconstituer

la Nature avant son anthropisation.   Nous pouvons nous demander si en plus d’être possible, ce retour est souhaitable. Quand bien même un tel retour à l’état naturel est possible, est-ce souhaitable pour l’Homme. Nous avons vu précédemment que la Nature était cet Eden terrestre, le bonheur originel. Mais est-ce que l’état de Nature, la vie naturelle est vraiment ce paradis perdu ? La vie naturelle est rude et hostile. Il n’y a pas l’abondance de nourriture, il faut chasser, se battre pour vivre. Lutter contre les climats. La Nature n’est pas ce refuge bienveillant imaginé par Rousseau. Dans Into the Wild, réalisé par Sean Penn, il y a une ébauche d’un retour à la nature par l’Homme. Mais malgré tout, ce jeune garçon vit dans un bus, il lit et écrit tout au long de son séjour. Il ne peut pas désapprendre ce qu’il a emmagasiné dans sa vie urbaine. A la fin, le jeune homme meurt par empoissonnement, montrant par cette triste fin, l’hostilité de ce qu’on l’on appelle Mère Nature. Cette vision de la nature emmène une vision positive de la civilisation. La civilisation humaine permet un confort de vie sans équivalent dans l’Histoire grâce aux nouvelles technologies et aux progrès scientifiques. D’abord, l’Homme a une espérance de vie de plus en plus élevée grâce aux avancées de la médecine.

Les informations sont diffusées en plus grande quantité et à une échelle mondiale rapidement grâces aux différents moyens de communication comme le téléphone ou l’Internet. L’Homme vit dans sa maison, en sécurité et à l’abri des dangers de la Nature. La civilisation permet à l’Homme de vivre dans un confort quotidien sans pareil. La nourriture apportée par l’Homme est plus diversifiée et permet une meilleure alimentation. Puis, l’homme a un meilleur cadre de vie par la technologie. Il peut se développer par toutes les sciences et apprendre de la vie en voyageant et en découvrant les différentes cultures. La civilisation de l’Homme lui a permis aussi de mettre en place une politique qui permet à la société de mettre en place des droits et des devoirs pour chacun afin que la Liberté soit respectée. Pour l’Homme, il est impensable d’imaginer un tel retour à la Nature après ces millions d’années de progrès scientifiques et d’apprentissage. Essayer de retourner à un stade primitif commun aux animaux n’a aucun sens pour l’Homme qui est plus développé. Pour terminer sur ce troisième point, nous allons parler de la nature et de la culture. Quel est le rapport entre l’humanité et la culture qui s’oppose à la nature. L’Homme est-il humain naturellement ou culturellement ? Cette humanité est-elle acquise

à travers les années ou est-elle innée ? L’Homme est un être vivant avec une conscience de soi et une conscience des autres. Il peut évoluer d’une façon remarquable dans la société et possède une capacité d’adaptation sans pareil dans le règne animal. L’Homme est par définition un être vivant civilisé, c’est ce qui le différencie des animaux. Mais cette humanité est acquise au fil de l’âge. Nous ne pouvons pas nommer Homme un être vivant dans la Nature avec un mode de vie à l’instar des animaux. Alors nous ne pouvons pas appeler Homme un être vivant même physiquement identique à l’Homme civilisé un Homme vivant une vie naturelle. Ensuite, nous pouvons penser que par vie naturelle nous pourrions sous-entendre une vie plus saine et plus proche de la nature comme nous essayons d’avoir par des moyens écologiques. En essayant au maximum de prendre de soin de notre planète et de la Nature qui nous entoure, nous essayons de nous ramener à une vie plus paisible et moins stressante par des une meilleure entente avec ce qui nous entoure. Nous essayons de plus en plus de prendre en compte les réserves naturelles et l’Homme essaye par ce chemin écologique de se rapprocher de son habitat premier. C’est une question de survie pour l’humanité aussi, car si l’Homme ne continue pas sur cette voie en prenant

conscience de la destruction qu'il inflige à la Nature, la planète se consumera en quelques générations. Enfin, nous pouvons donc dire que l’humanité et la culture sont étroitement reliées car la culture entraine l’humanité donc cette humanité que possède l’Homme est en partie grâce à la culture et à l’Histoire. L’humanité n’est pas innée chez l’Homme mais acquise, mais nous ne pouvons pas appeler homme, un être dépourvu d’humanité car c’est ce qui différencie l’Homme du reste du règne animal. Par conséquent, on ne peut pas dire que l’Homme pourrait retourner à une vie naturelle car l’Homme naturel ne peut pas être appelé Homme. Pour conclure cette dissertation, nous pouvons dire qu’un retour à la vie naturelle n’a aucun sens pour l’Homme car cela l’emmènerai à retourner à un état primitif comme les animaux et à lui ôter son humanité. Cette vie naturelle comme vie primitive ne peut pas être pensable par l’Homme, mais on peut concevoir un avenir moderne et inclus dans la société plus proche de la nature et plus respectueux de l’environnement. Ce genre de vie peut être nommé utopie si elle respecte l’humanité de l’Homme et les ressources naturelles que nous procure la planète. La vie naturelle sous cet angle est une sortie obligatoire pour la survie de l’espèce humaine et notre bonheur collectif.