Videla, Jorge Rafael
Publié le 07/04/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Videla, Jorge Rafael (1925- ), militaire et homme d'État, président de la République argentine (1976-1981).
Né à Mercedes (Buenos Aires), au sein d’une famille de militaires, Jorge Rafael Videla fait des études à l'École militaire nationale (jusqu’en 1944), avant d’intégrer l’armée, où il connaît un parcours singulièrement rapide.
2 | DE LA CARRIÈRE MILITAIRE À LA DICTATURE |
Son ascension au sein des instances militaires le voit devenir chef d'état-major en 1973, puis commandant en chef des forces armées en 1975. C'est à ce titre qu'il réorganise le système d’encadrement et de promotion de l’armée et se débarrasse des sympathisants péronistes. Parallèlement, il fait ses armes dans la lutte contre les militants d’extrême gauche, à Tucumán (nord du pays), en 1975, en liquidant les cellules et la structure des groupes marxistes, péronistes radicaux et trotskistes.
Le général Videla prend ensuite la tête de la junte militaire qui s'empare du pouvoir après la déposition d'Isabel Perón, en mars 1976. Une fois investi, il s'empresse d'appliquer des mesures répressives, au nom de la lutte contre le terrorisme, et finit par instaurer un régime militaire autoritaire, en dissolvant le parlement et en interdisant les tribunaux, les partis politiques et les syndicats. C’est la période de la « sale guerre «, où le nombre de personnes disparues ou assassinées semble dépasser les 20 000. Mais c’est également, du point de vue économique, l’une des étapes les plus critiques de l’histoire de l’Argentine. Cette période est, en effet, caractérisée par la chute du pouvoir d’achat des salaires et des rémunérations, par les faillites des petites et moyennes entreprises et par l’aggravation de l’endettement extérieur. Les conséquences de cette situation économique sont catastrophiques, ce que Videla paie de son départ. Le général Roberto Viola lui succède en 1981.
3 | LA DÉCHÉANCE ET LA MISE EN ACCUSATION DU DICTATEUR |
En 1980, la Commission interaméricaine des droits de l'homme avait déjà rassemblé les preuves de l'arrestation et de l'enlèvement par le gouvernement militaire de plus de 6 000 personnes portées disparues. En 1984, après le retour à la vie démocratique et parlementaire, le gouvernement de Raúl Alfonsín inculpe Videla d'homicides et d'autres crimes. À la suite d’un long procès, il est condamné, en 1985, à l'emprisonnement à perpétuité. Mais il est gracié, en 1990, par le président Carlos Saul Menem.
La lutte des mères et grands-mères des disparus, les « Folles de mai «, a abouti néanmoins en 1998, lorsque le juge J. Markevich décida que le général Videla pouvait être poursuivi et accusé pour enlèvements et vols d’enfants, ce qui a permis de lever une partie du voile sur la période de la dictature militaire, qui figure parmi les pages les plus sombres de l’histoire de l’Amérique latine au xxe siècle.
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