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urbanisme.

Publié le 14/05/2013

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urbanisme. 1 PRÉSENTATION urbanisme, discipline de la géographie et de l'architecture dont l'objet est l'aménagement et l'organisation des villes et de leurs environs. Le terme « urbanisme « est une création récente : il est apparu dans la langue française au cours des années 1910 pour désigner un champ d'action pluridisciplinaire nouveau, né des exigences spécifiques de la société industrielle. Développant une pensée et une méthode de penser sur la ville, l'urbanisme se présente comme la science de l'organisation spatiale et comporte une double face théorique et appliquée. C'est l'art d'aménager et d'organiser les agglomérations urbaines et, de façon plus précise, l'art de disposer l'espace urbain ou rural (bâtiments d'habitation, de travail, de loisirs, réseaux de circulation et d'échanges) pour obtenir son meilleur fonctionnement et améliorer les rapports sociaux. Cette discipline s'est progressivement imposée dans le monde entier. L'urbanisme comprend l'ensemble des règles relatives à l'intervention des personnes publiques dans l'utilisation des sols et l'organisation de l'espace. Il définit la disposition matérielle des structures urbaines en fonction des critères de l'architecture et de la construction. Vers le milieu du XXe siècle, l'urbanisme s'est élargi pour faire place à une réflexion sur l'environnement économique et social des sociétés. Il s'est développé selon deux grands courants issus des utopies du XIXe siècle : l'urbanisme progressiste, dont les valeurs sont le progrès social et technique, l'efficacité et l'hygiène, élabore un modèle d'espace classé, standardisé et éclaté ; l'urbanisme culturaliste, dont les valeurs sont, à l'opposé, la richesse des relations humaines et la permanence des traditions culturelles, élabore un modèle spatial circonscrit, clos et différencié. Les éléments caractéristiques de l'urbanisme moderne sont les plans généraux d'urbanisme, qui résument les objectifs et les limites de l'aménagement des sols ; les contrôles du zonage et des subdivisions, qui spécifient l'utilisation autorisée des sols, les densités, les conditions requises pour les rues, les services publics et les autres aménagements ; les plans de la circulation et des transports en commun, les stratégies de revitalisation économique des zones urbaines et rurales en crise ; les stratégies de soutien des groupes sociaux défavorisés et les principes de protection de l'environnement et de préservation des ressources rares. En tant que tissu de l'organisation humaine, la ville est aujourd'hui un système complexe. À un premier niveau, l'urbanisme concerne l'aménagement des quartiers selon des critères esthétiques et fonctionnels et la création des services publics indispensables. À un second niveau, il concerne le milieu socioculturel, l'éducation, le travail et les aspirations des résidents, le fonctionnement général du système économique auquel ils appartiennent, la position qu'ils occupent dans ce système et leur capacité à prendre ou à influencer les décisions politiques qui affectent leur vie quotidienne. 2 HISTOIRE DE L'URBANISME Les fouilles archéologiques ont révélé des traces d'urbanisme intentionnel dans les cités anciennes : disposition de l'habitat en structures rectangulaires régulières et emplacement bien en vue des bâtiments publics et religieux en bordure des rues principales. 2.1 Le préurbanisme en Grèce et à Rome L'importance de la planification s'intensifia durant les époques grecque et romaine. L'architecte grec Hippodamos de Milet conçut les plans d'importantes villes grecques, comme Priène et Le Pirée (échiquiers orthogonaux), accentuant la disposition géométrique des villes. Les citadelles religieuses et administratives étaient orientées de façon à donner une impression d'équilibre esthétique : les acropoles étaient bâties sur les hauteurs, tandis que les agoras étaient déployées dans la plaine, les monuments se découpant contre le ciel sans risque de se superposer. Les rues étaient disposées en damier et l'habitat intégré aux installations culturelles, commerciales et militaires. Les Romains accentuèrent cette organisation réfléchie de l'espace public : les plans de leurs temples, portiques, gymnases, thermes et forums sont autant d'exemples de constructions qui tiennent rigoureusement compte de la symétrie. Leurs cités coloniales, conçues comme des camps militaires appelés « castra «, possédaient de grandes avenues et un quadrillage de rues entourées de murs d'enceinte rectangulaires ou carrés, canalisant ainsi la vision de la ville. Après la chute de l'Empire romain, les villes déclinèrent en population et en importance. Du Ve au XIVe siècle apr. J.-C., l'Europe médiévale disposa ses villes autour des châteaux, des places fortes, des églises et des monastères, dont le tracé ne correspondait à aucun plan. 2.2 L'urbanisme en Asie La Chine et les régions incluses dans sa sphère d'influence développèrent une haute culture urbaine, le gouvernement central chinois utilisant les villes comme une arme administrative. Le style d'urbanisme fut déterminé par Chang'an (aujourd'hui Xi'an), capitale des dynasties Han et Tang. Dès la fin du VIe siècle, elle était disposée en damier et entourée par un mur de terre battue d'une circonférence de 36,7 km avec de larges avenues (jusqu'à 155 m) allant du nord au sud et d'est en ouest. Ce plan fut repris pour les villes de nombreux autres pays influencés par la Chine, notamment pour la capitale impériale japonaise Heiankyo (aujourd'hui Kyoto), fondée en 794 apr. J.-C. Le développement du commerce et d'une économie monétaire en Chine sous la dynastie Song favorisa l'essor des cités qui, pour la plupart, s'efforcèrent de reprendre le même plan. D'autres pays d'Asie orientale (le Tibet, l'ancien empire Mongol) se sont inspirés du modèle chinois tout en le modifiant afin de corriger sa trop grande rigidité. 2.3 La ville médiévale Le bas Moyen Âge, qui vit l'essor de nombreuses villes, se traduisit par une oblitération des volumes purs. Les maisons étaient soudées entre elles et les monuments perdirent leur autonomie pour s'enraciner dans le tissu urbain. À un langage essentiellement temporel dans les dispositions urbaines (la ville est le fait du prince) correspondait une architecture antispatiale. Les villes se développèrent à la façon d'un palimpseste ; elles procédaient en effet d'une accumulation sédimentaire, se reconstruisant en permanence sur elles-mêmes à la suite des guerres qui les ravageaient périodiquement. La ville médiévale, limitée par ses fortifications, progressait selon un modèle concentrique, ajoutant à la première enceinte, historique, une deuxième enceinte de défense militaire qui distinguait clairement l'espace ville de l'espace rural. Très dense, close et souvent chaotique, elle opérait également une confusion totale entre le travail et le logement, ignorant les voies de transport. 2.4 La Renaissance L'émulation du classicisme gréco-romain durant la Renaissance relança les efforts d'urbanisme dans le style classique, sans toutefois parvenir à détruire la structure urbaine issue du Moyen Âge. L'exemple le plus célèbre fut celui de Michel-Ange, qui détermina les centres fonctionnels de Rome : centre religieux avec Saint-Pierre de Rome et l'immense place qui lui fait face, centre résidentiel avec le palais Farnèse, centre municipal avec le Capitole, ainsi que l'axe d'expansion vers l'est. Comme dans le cas de Venise et de la place Saint-Marc, il modifia ainsi la ville sans en avoir préalablement dessiné le plan, la développant par « pôles « et par des liens successifs capables de susciter un processus de construction. Conçues sans plan régulateur, ces villes italiennes symbolisaient leur idéal de grandeur dans les structures administratives et les places publiques. En opposition aux rues étroites et irrégulières des villes médiévales, l'urbanisme de la Renaissance accentuait les rues larges, régulières, en étoile ou en circonférence (certaines rues formaient des cercles concentriques autour d'un point central et d'autres étaient disposées en étoile à partir de ce point, comme les rayons d'une roue), mettant en perspective l'espace urbain. Une ville comme Ferrare, en Italie, souvent considérée comme la première ville européenne moderne, présentait ainsi des rues droites et des angles droits, mais intégrées dans des blocs de construction asymétriques liés à la dynamique et à l'histoire ancienne de la cité. La « cité idéale « ne devint ainsi concrète que dans de rares cas, comme par exemple Urbino en Italie ou les villes-forteresses de Vauban. On trouve d'autres exemples d'une disposition néoclassique dans le plan de Londres de l'architecte anglais sir Christopher Wren (1666) ainsi que dans les villes de Mannheim et de Karlsruhe en Allemagne. 2.5 L'urbanisme du Nouveau Monde Ces thèmes de l'urbanisme de la Renaissance et de la mise en perspective de la ville ont été transposés dans le Nouveau Monde, dans les cités coloniales anglaises et espagnoles fondées aux XVIe et XVIIe siècles, entre autres Savannah dans l'État de Géorgie, Williamsburg en Virginie ou Mexico au Mexique et Lima au Pérou. Disposant de larges espaces vierges pour y implanter des structures urbaines, les bâtisseurs des villes américaines ont pu progressivement expérimenter une ville moderne rompant avec le développement concentrique et effaçant les défauts de la ville médiévale (croissance impossible en raison des enceintes, problèmes de trans...

« L’émulation du classicisme gréco-romain durant la Renaissance relança les efforts d’urbanisme dans le style classique, sans toutefois parvenir à détruire la structure urbaine issue du Moyen Âge.

L’exemple le plus célèbre fut celui de Michel-Ange, qui détermina les centres fonctionnels de Rome : centre religieux avec Saint-Pierre de Rome et l’immense place qui lui fait face, centre résidentiel avec le palais Farnèse, centre municipal avec le Capitole, ainsi que l’axe d’expansion vers l’est.

Comme dans le cas de Venise et de la place Saint-Marc, il modifia ainsi la ville sans en avoir préalablement dessiné le plan, la développant par « pôles » et par des liens successifs capables de susciter un processus de construction.

Conçues sans plan régulateur, ces villes italiennes symbolisaient leur idéal de grandeur dans les structures administratives et les places publiques.

En opposition aux rues étroites et irrégulières des villes médiévales, l’urbanisme de la Renaissance accentuait les rues larges, régulières, en étoile ou en circonférence (certaines rues formaient des cercles concentriques autour d’un point central et d’autres étaient disposées en étoile à partir de ce point, comme les rayons d’une roue), mettant en perspective l’espace urbain.

Une ville comme Ferrare, en Italie, souvent considérée comme la première ville européenne moderne, présentait ainsi des rues droites et des angles droits, mais intégrées dans des blocs de construction asymétriques liés à la dynamique et à l’histoire ancienne de la cité.

La « cité idéale » ne devint ainsi concrète que dans de rares cas, comme par exemple Urbino en Italie ou les villes-forteresses de Vauban.

On trouve d’autres exemples d’une disposition néoclassique dans le plan de Londres de l’architecte anglais sir Christopher Wren (1666) ainsi que dans les villes de Mannheim et de Karlsruhe en Allemagne. 2. 5 L’urbanisme du Nouveau Monde Ces thèmes de l’urbanisme de la Renaissance et de la mise en perspective de la ville ont été transposés dans le Nouveau Monde, dans les cités coloniales anglaises et espagnoles fondées aux XVI e et XVII e siècles, entre autres Savannah dans l’État de Géorgie, Williamsburg en Virginie ou Mexico au Mexique et Lima au Pérou.

Disposant de larges espaces vierges pour y implanter des structures urbaines, les bâtisseurs des villes américaines ont pu progressivement expérimenter une ville moderne rompant avec le développement concentrique et effaçant les défauts de la ville médiévale (croissance impossible en raison des enceintes, problèmes de transport et de repérage dans la ville, etc.).

Les plans en damier (New York, Chicago, etc.) se démarquaient de la ville historique à l’européenne mais créaient parallèlement de nouveaux problèmes comme la monotonie des rues et l’hétérogénéité des volumes et des constructions.

L’urbanisme de la première période des États-Unis reflétait une prédilection pour les bâtiments publics et les rues de grande dimension : la conception du district de Columbia par l’architecte franco-américain Pierre Charles L’Enfant en 1791 en fut un exemple célèbre.

Son plan prévoyait un réseau de larges avenues convergeant vers d’importants parcs, allées et autres espaces libres et sur des structures publiques comme le Capitole et la Maison-Blanche. Dès la fin du XVIII e siècle, les problèmes sociaux, économiques et politiques qui surgissaient dans une société en pleine transformation favorisèrent la naissance d’une réflexion critique et suscitèrent une vague de projets à grande échelle.

Les phalanstères de Fourier (petites villes miniatures), le « familistère » construit par l’industriel Godin près de son usine à Guise (1859-1870) ou encore le concept de ville idéale de Claude Nicolas Ledoux rompaient avec la ville ancienne, s’efforçant de regrouper le travail et l’habitat et de développer les voies de circulation. 2. 6 La naissance d’un urbanisme appliqué Vers le milieu du XIX e siècle, une partie des villes européennes apparaissaient anachroniques, impropres à remplir les fonctions que leur imposaient l’industrialisation et les concentrations démographiques.

Pour survivre et s’adapter, elles réclamaient des transformations globales de grande envergure. La transformation la plus spectaculaire, sans équivalent ailleurs, fut accomplie entre 1853 et 1869 par le baron et préfet de Paris Georges Eugène Haussmann.

À la différence de certains projets qui ne tenaient parfois aucun compte des conditions matérielles et esthétiques les plus élémentaires, son plan s’appliquait à une ville déjà existante et ne s’appuyait ni sur une critique sociale, ni sur une théorie de l’aménagement : pour la première fois, il traitait l’ensemble de l’espace parisien comme une totalité, de façon méthodique et systématique.

Il fit exécuter le premier plan global de Paris, avec des courbes de niveaux, ce qui lui permit d’analyser de façon approfondie la topographie et la morphologie parisiennes.

Pour résoudre les problèmes d’une circulation congestionnée et améliorer une hygiène souvent inexistante (Paris avait subi deux graves épidémies de choléra dans la première moitié du siècle), la solution radicale d’Haussmann fut le percement.

Il donna une priorité à la création d’axes nord-sud, à la construction du boulevard Sébastopol et à l’extension à l’est de la rue de Rivoli (137 km de nouveaux boulevards).

Concevant la ville en termes de systèmes homologues, hiérarchisés et solidaires, il mit en relation tous les points névralgiques de la ville.

Grâce à un alignement sur rue très réglementé, il contribua largement à l’aération et à une uniformisation architecturale de la capitale.

Cependant, les îlots du Paris haussmannien présentaient plusieurs inconvénients, notamment celui d’empêcher une bonne diffusion de la lumière (les pièces donnant sur cours étaient très sombres).

L’œuvre novatrice d’Haussmann inspira la transformation du réseau urbain français et exerça une influence considérable en Europe (notamment à Vienne, à Berlin et à Anvers) et aux États-Unis où elle fut à l’origine du remodelage de Chicago par Daniel Burnham (1909). 2. 7 L’urbanisme au XX e siècle Les pays anglo-saxons réagirent de façon uniforme à la nécessité d’améliorer les conditions de vie dans les cités.

Ils commencèrent par réguler les conditions sanitaires et la densité des immeubles.

En France, des expériences d’habitat amenèrent à la construction des premiers logements ouvriers, comme la fondation Lebaudy, installée rue Gassendi à Paris.

La cité-jardin créée par le Britannique Ebenezer Howard en 1903 (modèle culturaliste) fut adoptée par quantité d’urbanistes qui la généralisèrent dans de nombreux pays.

La « ville-jardin » communautaire de Welwyn (1920), construite d’après ses plans, avait été conçue comme une cité indépendante, protégée de l’empiétement urbain par une ceinture verte ou une zone agricole. Un peu plus tard apparurent les premières habitations à bon marché (HBM) que l'on retrouve dans l'actuelle ceinture parisienne des Maréchaux.

Un urbanisme social et quelque peu paternaliste vit ainsi le jour (modèle hygiéniste), bientôt radicalisé par les premiers modèles urbanistes progressistes (la cité linéaire de Soria, la cité industrielle de Tony Garnier, etc.).

Ce mouvement prônait une approche globale et à long terme de l’urbanisme, impliquant l’abandon ou la destruction des centres anciens.

Les idées développées étaient d’abord des thérapies sociales afin d’éliminer le « cancer » de la ville ancienne.

Les programmes cherchaient à concilier technologie moderne et justice sociale, s’efforçant de définir les différents facteurs affectant les cités modernes (travail, logement, transport et loisirs). D’importantes mesures visant à formaliser et à légaliser l’urbanisme furent prises au début du XXe siècle : en 1909, la Grande-Bretagne vota une loi d’urbanisation permettant aux autorités locales de préparer des plans de contrôle du nouvel aménagement.

En 1909, également, eut lieu aux États-Unis la première Conférence nationale d’urbanisme. Entre le premier après-guerre et la fin des années 1960, l’urbanisme progressiste s’imposa, consacrant la figure de l’architecte français d’origine suisse Le Corbusier.

Il resta néanmoins cantonné dans la théorie et dans une expérimentation limitée jusqu’en 1945, année après laquelle il trouva de nombreuses applications sur le terrain.

Cette période fut caractérisée par l’effacement progressif du projet social, propre aux modèles de la première génération.

Les membres du Bauhaus et du mouvement De Stijl projetaient des cités plantées sur des espaces verts, inondées de soleil, sillonnées de voies de circulation pour drainer harmonieusement la population évoluant entre les différents quartiers définis par leurs activités (habitat, travail, loisir).

La doctrine de l’urbanisme progressiste fut élaborée lors des Congrès internationaux d’architecture moderne (CIAM), la charte d’Athènes définissant les critères de la ville moderne.

Le logement était privilégié, la rue « corridor » bannie. »

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