Turquie. Nemrut Dagi.

A l'écart des grandes villes, à l'écart des grandes routes, superbe dans son isolement orgueilleux et farouche, témoin d'un rêve fou, se dresse le Nemrut Dagi. Le pays est chargé d'histoire... et de ruines. Sur ces hauts plateaux turcs d'Anatolie centrale sont passés Abraham venant d'Harran, des conquérants majestueux comme Alexandre-le-Grand, ou dévastateurs comme Tamer-lan. Le soleil s'est levé ce matin sur les ruines grandioses du sanctuaire funéraire d'Antiochos Ier. Ce roi de Gomma-gène, épris de grandeur et d'absolu, érigea un des plus extraordinaires monuments de l'antiquité. Seize statues géantes hautes de plus de dix mètres veillent sur les terrasses qui enserrent le tumuius. A leur pied, et n'ayant pas résisté à 2 000 ans d'histoire gisent les têtes colossales de Zeus, de Fortuna, d'Antiochos. Elles sont entourées d'un panthéon de dieux mi-grecs, mi-persans, gardiens de ces montagnes désertiques. Telles des icebergs de pierre, elles semblent cacher dans le sol de gigantesques corps.