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Tudjman, Franjo

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Tudjman, Franjo (1922-1999), homme politique croate, artisan de l’indépendance de la Croatie en 1991, dont il a été président de la République de 1990 à 1999.

2 UN NATIONALISTE CROATE

Né à Veliko Trgovišče, au nord de la Croatie, ancien résistant à l’occupation de la Yougoslavie par les forces de l’Axe pendant la Seconde Guerre mondiale, Franjo Tudjman est promu général en 1960. Il quitte l’armée en 1961 pour se consacrer entièrement à l’histoire militaire. Il devient alors directeur de l’Institut d’histoire du mouvement ouvrier (Zagreb) et enseigne les sciences politiques à l’université de Zagreb. Nationaliste croate militant, il est exclu du Parti communiste yougoslave en 1967 et en 1972, tandis que le président yougoslave Tito interdit le Mouvement croate national. Certains nationalistes, dont Franjo Tudjman, sont alors condamnés à des peines de prison.

3 LE PRÉSIDENT DE LA CROATIE INDÉPENDANTE
3.1 Les années de guerre

En 1989, dans le contexte de libéralisation et d’effondrement du bloc soviétique, Franjo Tudjman fonde la Communauté démocratique croate (HDZ), qui obtient une majorité parlementaire confortable aux premières élections libres du printemps 1990. En mai, il est élu président de Croatie par le Parlement. Sous sa direction, la Croatie proclame son indépendance en juin 1991. À la suite du rejet de la sécession par les Serbes de Croatie et de la Serbie voisine, la guerre éclate en juillet 1991. Un tiers du territoire croate passe sous contrôle serbe. En janvier 1992, la communauté internationale reconnaît l’indépendance de la Croatie, et Franjo Tudjman est réélu président en novembre, lors du scrutin organisé à la suite de l’adoption d’une nouvelle Constitution.

Après avoir réprimé l’opposition interne, Franjo Tudjman parvient à s’attirer le soutien des États-Unis, ce qui lui permet de conclure une alliance avec les Musulmans de Bosnie-Herzégovine. Il peut, grâce à cette alliance, reconquérir par les armes les territoires perdus lors des sécessions de la Krajina, et de la Slavonie orientale. Il profite de la victoire pour organiser des élections législatives anticipées le 29 octobre 1995, élections que son parti, le HDZ, remporte avec une forte majorité.

3.2 La dérive autoritaire

Bien que réélu président en juin 1997, Franjo Tudjman doit faire face à de nombreuses critiques de la part de la communauté internationale, et plus particulièrement des États-Unis. Ces derniers, dénonçant ses pratiques autoritaires aboutissant au musellement de l’opposition ainsi que son soutien aux nationalistes croates en Herzégovine, contraignent Franjo Tudjman à livrer au Tribunal pénal international plusieurs extrémistes croates, accusés de crimes contre la population musulmane lors de la guerre en Bosnie.

En 1999, après plusieurs semaines d’incertitude et d’atmosphère de fin de règne, la mort de Franjo Tudjman est annoncée officiellement le 10 décembre. Trois semaines après sa mort, la coalition d’opposition formée par le Parti social-démocrate (SPD) et le Parti social-libéral (HSLS) remporte une victoire écrasante aux élections législatives. En février, un ancien collaborateur de Franjo Tudjman, Stipe Mesic, qui avait pris ses distances avec lui dans les années 1990, est élu à la présidence de la République croate. La Croatie tourne ainsi pacifiquement, mais avec mesure, la page de l’ère Tudjman.

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