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tripartisme

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

tripartisme, terme désignant la politique d’alliance gouvernementale pratiquée par le Mouvement républicain populaire (MRP), la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) et le Parti communiste français (PCF), dans les premières années de la IVe République française, de janvier 1946 à avril 1947.

2   L’IMPÉRATIF DE RECONSTRUCTION

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la coopération gouvernementale des trois principaux partis français prolonge l’union de la Résistance dans le but de rétablir rapidement les institutions et de reconstruire le pays. Elle obéit également à des motivations politiques.

En mars 1944, le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) comprend un engagement des différents mouvements à demeurer unis après la Libération pour mettre en place une « démocratie économique et sociale «. Dès le 9 septembre 1944, démocrates-chrétiens du MRP, socialistes et communistes, se reconnaissant dans ce programme, siègent côte à côte dans le gouvernement d’unanimité nationale formé par le général de Gaulle, composé toutefois aussi de radicaux, de modérés et de personnalités n’appartenant à aucun parti.

Après la démission de De Gaulle, en janvier 1946, les trois formations signent une charte du tripartisme, le 27 janvier. Le Parti communiste, première force politique du pays (il rassemble un électeur sur quatre au cours des différentes consultations), entend participer au gouvernement. Son allié naturel est la SFIO avec laquelle il disposerait de la majorité absolue à l’assemblée. Mais celle-ci ne veut pas d’un nouveau Front populaire, et se tourne vers le MRP. Les démocrates-chrétiens, quant à eux, refusent de s’isoler dans l’opposition avec une droite discréditée.

Félix Gouin, socialiste, forme un gouvernement comprenant sept ministres SFIO, six républicains populaires et six communistes. Pour de Gaulle, le « gouvernement des partis « a resurgi.

3   UNE CONSTITUTION FORGÉE PAR LE TRIPARTISME

Les positions des trois partenaires divergent substantiellement sur les institutions à donner à la France. Tandis que le PCF se prononce pour un régime d’assemblée unique, le MRP souhaite un exécutif fort, rejeté également par les socialistes, qui se défient toutefois d’une assemblée sous contrôle des communistes. Socialistes et communistes, défenseurs de la laïcité, s’opposent par ailleurs aux républicains populaires dans la querelle scolaire qui se fait jour à nouveau.

Un premier projet de Constitution, prévoyant un régime d’assemblée mais maintenant une présidence faible, est rejeté par les électeurs le 5 mai 1946.

Aux élections à la seconde Assemblée constituante, le 2 juin 1946, le MRP devance le Parti communiste. Georges Bidault, son dirigeant, forme le gouvernement. Le tripartisme résiste toutefois aux dissensions, faute de solution alternative.

La Constitution de la IVe République, finalement adoptée le 13 octobre 1946, porte la marque du compromis. Conformément aux souhaits du MRP, les prérogatives du président de la République sont un peu renforcées, et une seconde chambre est instituée. Le Conseil de la République n’a cependant qu’un pouvoir limité face à l’Assemblée nationale. Recueillant ensemble les trois quarts des suffrages, les formations qui gouvernent alors le pays n’ont guère donné au régime les institutions garantes d’une stabilité gouvernementale.

4   DU TRIPARTISME À LA TROISIÈME FORCE

Si le PCF retrouve sa première place aux élections législatives de novembre 1946, il a toujours besoin des socialistes, lesquels vont jouer le rôle d’arbitre du jeu politique. Après un gouvernement socialiste homogène de transition, dirigé par Léon Blum, le socialiste Paul Ramadier forme un gouvernement ouvert aux radicaux, aux représentants de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) et à des indépendants.

La guerre froide exacerbe les tensions. La présence de quatre ministres communistes au gouvernement, dont un à la tête du ministère de la Défense, ne convient guère aux alliés américains. Socialistes et républicains populaires, partisans d’une alliance durable avec les États-Unis, craignent que l’aide américaine ne se détourne de la France. Leur électorat les pousse également à prendre leurs distances avec des communistes qui soutiennent, voire contrôlent par l’intermédiaire de la Confédération générale du travail (CGT), les grèves qui ne cessent de s’étendre en France.

Les guerres de décolonisation mettent également en péril un tripartisme à bout de souffle. Les communistes, hostiles à toute intervention militaire contre le Viêt-minh indochinois, s’abstiennent lors du vote des crédits militaires en mars 1947. Le 4 mai, l’unité gouvernementale est définitivement brisée lorsque les députés communistes refusent de voter la confiance au gouvernement sur sa politique économique et salariale. Le lendemain, Ramadier renvoie les ministres communistes. La voie est ouverte à un gouvernement de Troisième Force, unissant les socialistes aux démocrates-chrétiens.

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