Transkei
Publié le 05/04/2013
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Transkei, ancienne région de l’Afrique du Sud orientale qui, en 1963, devint la première région indépendante, ou bantoustan, du pays pendant le régime de l’apartheid.
Créé en 1963, le Transkei (41 000 km2) fut, avec le Ciskei, un bantoustan groupant les membres de l’ethnie Xhosa. Ce fut l’un des plus vastes homelands situé sur la côte de l’océan Indien, entre les rivières Kei et Mzinbuvu et le Lesotho à l’intérieur des terres. Le démantèlement des bantoustans en 1994 a fait disparaître le Transkei en tant que division administrative. La région fait aujourd’hui partie de la province du Cap-Est. Les villes principales sont Umtata (l’ancienne capitale), Butterworth, Engcobo, Idutywa, Lukisiki, Port Saint Johns, Qumbu et Tsolo.
À l’origine le Transkei faisait partie d’un ensemble beaucoup plus vaste de terres, peuplées par les ethnies du groupe Xhosa (Gcalekas, Mpondos, Tembus, Mpondomises, Bomvanas), groupes qui s’installèrent dans cette région probablement dès le XVIe siècle. Au XIXe siècle, les colons britanniques conquirent la région qu’ils désignèrent sous le vocable de Transkei, faisant référence aux terres « au-delà de la rivière Kei «.
Peu après la formation de l’Union sud-africaine en 1910, les dirigeants sud-africains mirent en place la politique de ségrégation raciale et de développement séparé des communautés ethniques de l’Union. Le système de l’apartheid ne fut complètement au point qu’à partir de 1948, divisant la majorité noire de la population selon l’identité ethnique et les confinant dans des homelands regroupant soit les Zoulous, soit les Xhosa.
À partir de 1960, les progrès des organisations anti-apartheid amenèrent les autorités sud-africaines à officialiser le système, dans le but de diviser les mouvements de libération. En 1963, le gouvernement accorda au Transkei un statut d’autonomie locale : le Transkei Constitution Act créait de toutes pièces un gouvernement et une Assemblée législative élue partiellement au suffrage universel, la majorité des sièges étant réservés aux chefs coutumiers. En 1971, une nouvelle loi, le Bantu Homelands Constitution Act, autorisait le président sud-africain à donner des Constitutions et à établir des parlements dans tous les bantoustans. De fait, le Transkei bénéficiait en apparence d’une autonomie interne et externe complète, avec un Premier ministre, un Parlement, un embryon d’appareil d’État. L’indépendance du Transkei fut officialisée en 1976, mais aucun pays ne reconnut cet État artificiel « de seconde zone «, dont le budget et les salaires des fonctionnaires étaient entièrement alimentés et contrôlés par l’État sud-africain.
Les citoyens noirs optant pour la nationalité du Transkei perdaient la nationalité sud-africaine ; en outre, la faiblesse de l’économie obligeait de nombreux habitants du Transkei à travailler en dehors du bantoustan, les transformant en travailleurs immigrés dans leur propre pays. Le dernier Premier ministre du Transkei fut le major-général Bantu Holomisa, le chef de la Translei Defence Force, au pouvoir depuis le coup d’État de 1987 qui destitua le chef Mantanzina. Au mois d’avril 1994, après les premières élections multiraciales, le Transkei fut inclus dans la province du Cap-Est.