tournoi
Publié le 07/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
tournoi, combat pratiqué sous forme de jeu par la chevalerie de l’Occident médiéval, du XIe au XVIe siècle.
2 | UN EXERCICE CHEVALERESQUE |
Avec la chasse, le tournoi est l’activité essentielle de la chevalerie en dehors des périodes de guerre. Les bellatores, en effet, se distinguent du reste de la société par le maniement des armes. Aussi les tournois sont-ils, bien plus qu’un jeu ou un sport, de véritables combats où les risques mortels existent : le duc de Bretagne Geoffroy III Plantagenêt meurt au cours d’un tournoi en 1186 ; le roi de France Henri II trouve aussi la mort lors de ces festivités à la suite du traité du Cateau-Cambrésis en 1559.
Mais, parce que le tournoi procure un revenu appréciable aux chevaliers, il engendre un certain professionalisme : Guillaume le Maréchal, dont l’historien Georges Duby propose une magistrale étude, en est le parfait exemple. Les tournois sont souvent dotés de prix dont le montant correspond aux rançons qu’un chevalier peut exiger de ceux qu’il fait prisonniers en temps de guerre.
Il n’existe pas de lieu défini pour un tournoi. Il peut se tenir en ville (par exemple, rue Saint-Antoine à Paris), dans des demeures privées comme l’hôtel Saint-Paul, hors les murs des villes ou près des châteaux forts. Les chevaliers combattent à l’intérieur des lices ; de part et d’autre, les tentes abritent les équipements des tournoyeurs et sont surmontées de leur blason (les tournois ont un rapport étroit avec la naissance de l’héraldique).
Le tournoi reste avant tout une mise en scène de la bataille, dont il modèle les aspects jusqu’au XVe siècle : de Crécy (1346) à Azincourt (1415), la chevalerie française ne réussit à sortir du schéma du tournoi que durant ses combats contre les Anglais. Au cœur même de la guerre de Cent Ans, certains tournois sont organisés pour trancher des engagements indécis, comme le fameux combat des Trente, en 1351, entre chevaliers bretons et anglais.
3 | UNE FÉODALITÉ COURTOISE |
Jusqu’au XIVe siècle, les combats se mènent à armes réelles, malgré les protestations réitérées des papes, des conciles (de Lyon en 1245) ou même des rois, comme Saint Louis qui interdit les tournois en 1260.
Progressivement, les lances sont émoussées et le rituel évolue : au XVe siècle, les deux équipes fonçant à cheval l’une contre l’autre puis combattant pied à pied jusqu’à la reddition sont remplacées par le « pas d’armes «, qui place les chevaliers dans des situations romanesques inspirées des romans courtois ; l’objectif n’est plus fondamentalement de faire des prisonniers mais de conquérir, à l’image d’un Lancelot du Lac, le cœur de la dame de ses pensées.
Si le tournoi devient moins dangereux, sa permanence durant toute la fin du Moyen Âge et jusqu’au milieu du XVIe siècle, malgré le renforcement des pouvoirs des princes, montre l’attachement de l’aristocratie guerrière et du peuple à cette formule, qui reste jusqu’à nos jours l’un des symboles du Moyen Âge.
Liens utiles
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