Tito, l'homme qui ne s'aligna jamais
Publié le 22/02/2012
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armes en vue de préparer un insurrection.
Ces préparatifs étaient assez avancés pour que l'ordre de passer à l'action puisse êtredonné dès le jour de l'attaque allemande contre l'URSS, le 22 juin 1941.
Trois mois plus tard, les " partisans ", dont Tito avait pris le commandement en chef, contrôlaient déjà une partie appréciable dupays.
D'autres maquisards, les " Tchetniks " du général Mihaïlovitch, pour la plupart militaires de l'armée royale ayant échappé àla capture, tenaient une partie de la Serbie.
C'étaient en majorité des Serbes décidés à maintenir le système monarchique et laprépondérance serbe.
Mihaïlovitch lui-même hésitait, par crainte des représailles que ne manqueraient pas de subir lespopulations civiles, à déclencher des opérations contre l'occupant, contre les " oustachis " d'Ante Pavelitch, éphémère dictateurde la Croatie, ou contre les policiers collaborateurs.
Un temps, il essaya de s'entendre avec Tito, qu'il aida à s'emparer, à Uzice,d'une usine d'armements, qui devait permettre d'équiper les premières unités régulières de partisans.
Mais, dans l'Etat dont Tito et les siens rêvaient pour l'avenir, il n'y avait pas place pour un vieil officier royaliste et nationalistecomme Mihaïlovitch.
La rupture devait vite intervenir, et des combats, tout comme dans la Grèce voisine et la Pologne, s'engagerentre les deux formations de résistance.
Les Tchetnicks conclurent même à diverses reprises des accords locaux avec lesAllemands ou les Italiens contre les partisans.
Dès le mois de juin 1943, le ministère de la guerre britannique exprimait la conviction, dans un rapport à Churchill, que desdeux mouvements rivaux celui qui se battait vraiment contre les nazis était celui des partisans.
Pour en avoir le coeur net, lepremier ministre expédia auprès de Tito une mission militaire, dirigée par un jeune député conservateur qui venait de s'illustrerdans de brillantes opérations de commandos, Fitzroy McLean.
Celui-ci fut séduit par le courage et le romantisme de cescombattants chez qui l'on retrouvait à la fois la joyeuse férocité des " comitadjis " d'autrefois et la froide détermination desbolcheviks.
A son retour, il convainquit le gouvernement britannique de retirer son soutien à Mihaïlovitch, malgré les protestationsdu jeune roi Pierre II, réfugié à Londres, qui en avait fait son ministre de la guerre, et d'envoyer au QG des partisans, en Bosnie,une mission militaire dont devait faire partie le propre fils du premier ministre, Randolph Churchill.
Et ce fut le chef dugouvernement britannique qui, lors du premier " sommet " à trois du temps de guerre, à Téhéran, en novembre 1943, invitaRoosevelt et Staline à reconnaître Tito.
Jusqu'alors, en effet, l'URSS s'était bien gardée de donner la moindre assistance, malgré divers appels, au chef des partisansqui venait de se faire bombarder maréchal par l'Avnoj, le Comité de libération nationale.
Elle maintenait des relationsdiplomatiques avec le gouvernement royal en exil et avait proposé à Mihaïlovitch de lui envoyer une mission militaire.
Les motifsdu Géorgien n'étaient pas apparents à l'époque : ils le sont maintenant.
D'abord, il ne voulait pas effrayer ses alliés " bourgeois "en faisant mine de trop appuyer les partis communistes : c'est exactement de cette manière qu'il avait agi pendant la guerred'Espagne.
Et puis, dans le partage de l'Europe, qu'il avait en tête dès cette époque, il ne souhaitait pas incorporer la Yougoslaviedans sa zone d'influence : il avait besoin d'une monnaie d'échange avec Churchill et redoutait qu'un Etat communiste qui ne seraitpas sous le contrôle direct de Moscou ne suive très vite des voies divergentes.
C'est pour la même raison qu'il devait s'employerà gêner l'arrivée au pouvoir des communistes en Chine.
Les événements ultérieurs ont montré que le cynisme de ce calcul n'étaitpas sans justification.
On convint à Téhéran d'essayer de réconcilier le gouvernement royal et les partisans, en abandonnant Mihaïlovitch à son sort.En juin, Tito rencontra dans l'île de Vis, dans l'Adriatique, le vice-roi de Croatie, Choubachitch, que Churchill avait contraintPierre II à nommer premier ministre.
Les deux hommes lancèrent un appel invitant toute la population yougoslave à rejoindrel'armée populaire de libération.
Avec Choubachitch, Tito s'engagea à ne pas soulever la question du régime tant que durerait la guerre.
Promit-il à Churchill,lorsqu'il le rencontra deux mois plus tard à Naples, de ne pas établir le communisme en Yougoslavie ? Les récits des deuxinterlocuteurs divergent sur ce point.
De toute façon, le maréchal, que les Soviétiques avaient mis en garde contre les méthodesimpérialistes britanniques et qui s'attendait, plus ou moins, à être assassiné par l'Intelligence Service, fit la mauvaise tête, au pointque Churchill, en sortant, se demanda, dans une lettre à Eden, s'il avait eu raison de jouer la carte Tito.
Quelques jours plus tard, le maréchal s'envolait, sans prévenir personne, pour Moscou.
Ce fut pour entendre Staline essayer dele persuader de consentir au retour du roi.
" Tu n'as pas besoin de le restaurer pour toujours, lui dit-il.
Reprends-lemomentanément et, à la première occasion, poignarde-le dans le dos.
" On ne se doutait évidemment pas, en Occident, du genrede conversation que le dictateur soviétique pouvait avoir avec un homme en qui tout le monde avait tendance à voir sonproconsul désigné pour la Yougoslavie.
La condamnation à mort de Mihaïlovitch, le procès intenté à Mgr Stepinac, archevêque de Zagreb, qui avait accepté decollaborer pendant l'occupation avec les autorités de l'Etat séparatiste croate, la destruction d'appareils américains coupables.
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