Thomas Becket, saint
Publié le 09/02/2013
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Thomas Becket, saint (v. 1118-1170), chancelier d'Angleterre et archevêque de Canterbury.
Né à Londres, il était issu d'une famille de marchands aisés d'origine normande. Destiné à la prêtrise, il fit ses études à Londres puis à Paris ; revenu en Angleterre, il devint l'agent financier d'un de ses parents à la Cité de Londres. Vers 1142, il entra en qualité de clerc dans la maison de Théobald, archevêque de Canterbury, où ses mérites furent vivement appréciés. Il accompagna l'archevêque au concile convoqué à Reims en 1148, fit plusieurs voyages à Rome et étudia le droit à Bologne. En 1154, le nouveau roi Henri II, dont il était devenu un familier, le nomma chancelier, appuyé par la hiérarchie ecclésiastique qui espérait ainsi pouvoir compter sur un protecteur proche du pouvoir. Loin de répondre à ces espérances, Thomas Becket s'employa à satisfaire les goûts dispendieux du souverain, et n'hésita pas à frapper églises et abbayes de lourdes taxes pour financer les dépenses de la cour.
Un an après la mort de Théobald, le roi décida en 1162 de nommer son chancelier archevêque de Canterbury, faisant ainsi de lui le chef de l'Église d'Angleterre, malgré les réticences de Thomas qui sentait que ses nouvelles fonctions risquaient de le faire entrer en conflit avec le roi. À la grande surprise de ce dernier, Thomas démissionna de la chancellerie immédiatement après sa consécration, et les relations entre les deux hommes ne tardèrent pas à se dégrader. Lors du synode de Westminster (1263), Henri II, se fondant sur la coutume du règne de son grand-père Henri Ier, prétendit lever une contribution sur les terres d'Église et soumettre les clercs aux tribunaux laïcs, réforme qu'il formula l'année suivante dans les seize articles des Constitutions de Clarendon. Soutenu par le pape, Thomas manifesta son opposition et, poursuivi par la vindicte du roi, s'enfuit en France, d'où il lança plusieurs excommunications contre les ecclésiastiques qui ne le soutenaient pas avec assez de fermeté. À la suite d'une entrevue avec Henri II, organisée grâce à la médiation du roi de France, Thomas accepta de rentrer en Angleterre, mais le conflit reprit presque aussitôt entre les deux hommes. Quatre des fidèles du roi, agissant de leur propre chef, se rendirent alors à Canterbury et assassinèrent Thomas dans sa propre cathédrale le 29 décembre 1170.
Il fut canonisé dès 1173 et sa tombe devint un lieu de pèlerinage, faisant de Canterbury l'un des trois lieux saints les plus connus d'Europe. Ces pèlerinages prirent fin avec la destruction du tombeau de Becket sur l'ordre du roi Henri VIII. À la suite du scandale suscité par l'assassinat de Becket, Henri II dut confesser publiquement son repentir et fut contraint par le pape de retirer les Constitutions de Clarendon.
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