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TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION. DESCARTES

Publié le 22/02/2012

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descartes
Ce que vous ajoutez des deux idées du soleil ne prouve rien, mais quand vous les prenez toutes deux pour une seule, parce qu'elles se rapportent au même soleil, c'est le même que si vous disiez que le vrai et le faux ne différent point lorsqu'ils se disent d'une même chose ; et il n'est pas vrai que nous concevions l'infini par la négation du fini, vu qu'au contraire toute limitation contient en soi la négation de l'infini. Il n'est pas vrai aussi que " l'idée qui nous représente toutes les perfections que nous attribuons à Dieu n'a pas plus de réalité objective qu'en ont les choses finies " , Car vous confessez vous-même que toutes ces perfections sont amplifiées par notre esprit, afin quelles puissent être attribuées à Dieu ; Et enfin il n'est pas vrai aussi que Dieu serait peu de chose s'il n'était point plus grand que nous le concevons ; Mais puisque vous demandez seulement " s'il est donc vrai que je sois incertain qu'il y ait quelqu'autre chose que moi qui existe dans le monde " , et que vous feignez qu'il n'est pas besoin de chercher des raisons d'une chose si évidente, et ainsi que vous vous en rapportez seulement à vos anciens préjugés, vous faites voir bien plus clairement que vous n'avez aucune raison pour prouver ce que vous assurez que si vous n'en aviez rien dit du tout, Quant à ce que vous dites touchant les idées, cela n'a pas besoin de réponse, parce que vous restreignez le nom d'idée aux seules images dépeintes en la fantaisie ; ainsi ont été faites toutes les idées des faux dieux par ceux qui ne concevaient pas comme il faut celle du vrai Dieu. Mais depuis que l'on a une fois conçu l'idée du vrai Dieu, encore que l'on puisse découvrir en lui de nouvelles perfections qu'on n'avait pas encore aperçues, son idée n'est point pourtant accrue ou augmentée, mais elle est seulement rendue plus distincte et plus expresse, d'autant qu'elles ont dû être toutes contenues dans cette même idée que l'on avait. ni il n'est pas vrai aussi qu'il n'y a jamais aucun rapport entre l'ouvrier et son ouvrage, comme il paraît lorsqu'un peintre fait un tableau qui lui ressemble.

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