Teutoniques, chevaliers
Publié le 07/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Teutoniques, chevaliers, ordre religieux et militaire fondé en Terre sainte lors de la troisième croisade en 1191.
2 | ORIGINES ET ORGANISATION DE L’ORDRE |
De son nom complet « ordre des chevaliers Teutoniques de l’Hôpital Sainte-Marie-de-Jérusalem «, l’ordre est à l’origine un simple hôpital créé par des bourgeois de Brême et de Lübeck, pendant le siège d’Acre (Palestine) en 1191. Transformé en ordre militaire en 1198, l’ordre des chevaliers Teutoniques est officiellement reconnu par le pape en 1199. Étroitement lié à la curie, il calque son organisation sur celle des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et reprend les techniques des Templiers dans leur processus d’évangélisation. Tous ses membres, nobles allemands, sont vêtus d’une cape blanche ornée d’une croix noire. La règle, édictée en 1244, hiérarchise les différents membres (frères chevaliers, prêtres et domestiques) et les place sous l’autorité d’un grand maître. Élu à vie, le grand maître est assisté de cinq dignitaires : le grand commandeur, le maréchal, le trésorier, l’hospitalier et un responsable de la garde-robe.
3 | ŒUVRES DES CHEVALIERS TEUTONIQUES |
Au XIIIe siècle, l’ordre, d’abord implanté en Terre sainte, acquiert de vastes domaines en Méditerranée et en Allemagne, où sont créés douze bailliages destinés à financer les expéditions. Dès 1211, les chevaliers Teutoniques migrent vers la Transylvanie et fondent la ville de Kronstadt (Brasov). En 1231, le grand maître Hermann von Salza entreprend, à la demande du duc Conrad de Mazovie, la conquête et la colonisation de la Prusse païenne, conquête qui se termine en 1283. L’ordre continue son expansion par fusion (en 1237 avec l’ordre des Porte-Glaive) ou achat (Poméranie-Ultérieure en 1309, Estonie en 1346). En 1329, les chevaliers Teutoniques reçoivent en fief du pape la région balte qui s’étend du golfe de Finlande à la Poméranie.
L’ordre des chevaliers Teutoniques obtient de l’empereur Frédéric II le statut et les privilèges accordés aux princes d’Empire. En 1309, il installe son siège à Marienburg (aujourd’hui Malbork, Pologne). Les chevaliers font édifier de nombreuses forteresses, comme celles de Marienburg ou de Gollub en Prusse. De même, ils fondent quatre-vingt treize villes sur leurs territoires (telle la ville de Königsberg, aujourd’hui Kaliningrad).
4 | DÉCLIN DE L’ORDRE |
De plus en plus contestés à partir de la fin du xive siècle, les chevaliers Teutoniques sont défaits à la bataille de Grunwald-Tannenberg par les Polonais de Ladislas II Jagellon, en 1410, ce qui stoppe leur expansion territoriale. Heinrich von Plauen, grand maître de 1410 à 1413, cherche à réformer l’ordre en déclin mais se fait bientôt déposer par le chapitre. La guerre de Treize Ans (1454-1466) entre la Pologne de Casimir IV et les Teutoniques se termine par la restitution de tous les territoires de l’ordre à la Pologne, à l’exception de la Prusse orientale et de la Livonie, par la paix de Thorn (aujourd’hui Toruń) de 1466. De surcroît, le roi de Pologne devient suzerain du grand maître de l’ordre pour les territoires restants. Au XVIe siècle, la Prusse et la Courlande sont sécularisées et transformées en duchés, et la Livonie est partagée entre la Pologne, la Russie et la Suède.
L’ordre des chevaliers Teutoniques survit en Allemagne méridionale et connaît un certain regain dans la lutte contre les Turcs en Hongrie. Dissout par Napoléon Ier en 1809, il se maintient néanmoins en Autriche au cours du XIXe siècle. En 1918, il est pour la première fois dirigé par un prêtre et, en 1929, la discipline religieuse est totalement restaurée. Depuis cette date, à l’exception de la période de la Seconde Guerre mondiale, l’ordre des chevaliers Teutoniques, dont le siège est à Vienne, est un ordre de charité qui limite son action à l’Autriche, à l’Italie et à l’Allemagne.
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