Tchiang Kaï-Chek : un traditionaliste militant
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
population lui apporte un soutien total.
Le 10 novembre, la quasi-totalité de la Chine au sud du Yangzi est conquise, et legouvernement s'installe à Wuhan.
Les relations entre ce dernier, plus à gauche, et Tchiang s'altèrent.
Le général engage descontacts avec les milieux d'affaires et les compradores de Shanghai et fait la chasse à la gauche, aux syndicalistes, aux" communistes ".
La répression connaîtra, le 12 avril, son point culminant à Shanghai, qui s'était soulevée trois semaines auparavant et avaitouvert ses portes aux troupes nationalistes.
Tchiang Kaï-Chek reçoit les doléances de ses amis, inquiets de la pousséerévolutionnaire, engage des contacts avec les représentants des pays occidentaux, renoue avec la pègre.
Il peut désormaisrompre avec les Soviétiques, dont il n'a plus besoin.
Sous le nom de " travailleurs armés du Kouomintang " et de syndicats jaunes,dix mille membres des célèbres Bandes rouge et vert se joignent à des milliers de soldats et de policiers et massacrent cinq millepersonnes en deux jours.
Dans la Condition humaine, Malraux évoque le calvaire de ces blessés enterrés vivants, de ces militantsjetés vifs dans des chaudières de locomotives.
Tchiang Kaï-Chek est vainqueur; il a réunifié et épuré le Kouomintang et gouverne la moitié de la Chine.
C'est à ce momentqu'il choisit d'abandonner le pouvoir.
Il voyage au Japon et épouse Mlle Song Mei-ling, la fille d'un grand banquier, très liée auxmilieux d'affaires chinois et anglo-saxons.
Il n'aura aucun enfant de cette union; son second fils, Wei-kuo, serait l'enfant d'un deses conseillers, qu'il aurait adopté.
Ce mariage apporte à Tchiang, qui s'est converti au méthodisme sous l'influence de sa femme,le soutien matériel dont il avait besoin et redonne confiance aux milieux étrangers, américains en particulier.
En janvier 1928, il estrappelé à Nankin par ses collègues, incapables de faire face à la situation.
De retour à Nankin, Tchiang organise la seconde partie de son " expédition du Nord ", qui lui permettra d'entrer à Pékin et deréunifier la Chine sous son pouvoir.
Mais, au cours de cette opération, il a son premier accrochage avec les Japonais, quientendent bien conserver leur contrôle sur la Mandchourie.
Pour asseoir son autorité, Tchiang va réorganiser le pouvoir, le Kouomintang et l'armée, et effectuer quelques réformeséconomiques.
Suivant la voie tracée par Sun Yat-sen, la période de tutelle succède à celle de dictature militaire et les nouvelles lois prévoientune union organique entre le parti et le gouvernement.
Mais, en réalité, un seul homme commande, Tchiang Kaï-Chek.
Dans le domaine économique, la paix retrouvée ainsi que l'ouverture du gouvernement vers l'étranger vont donner à l'industrieun coup de fouet, dont les effets se feront sentir jusqu'à la guerre.
Les relations avec Londres et Washington sont bonnes, ellesvont s'améliorer avec l'Italie de Mussolini et l'Allemagne de Hitler.
Les rapports avec le Japon sont ambigus.
Tokyo ambitionnede dominer la Chine et son gigantesque marché et étend son contrôle sur le nord du pays.
Le 18 septembre 1931, les Japonaisaccusent les Chinois d'avoir saboté un train près de Moukden; il s'agit en réalité d'une provocation délibérée.
L'incident deMoukden permet au Japon d'occuper la Mandchourie, qui devient l'Etat fantoche du Mandchoukouo.
La Société des nationsproteste mollement, mais laisse faire.
En janvier 1932, une attaque nipponne contre Changhaï fait vingt-cinq mille morts.
Puis, tourà tour jusqu'en 1937, les provinces du Nord vont passer sous la tutelle de Tokyo.
La population s'indigne.
De nombreuses unitésrongent leur frein.
Tchiang Kaï-Chek recule pas à pas devant les ambitions japonaises.
Pour lui, l'ennemi principal est ailleurs,dans les montagnes de la Chine du centre.
" Le Japon est la vermine de la Chine, les communistes en sont le cancer ", déclare Tchiang.
Ces communistes, massacrés en1927, débusqués dans les villes par une répression impitoyable, ne représentaient d'abord que quelques points rouges minusculessur l'immense carte de la Chine.
Obéissant aux injonctions du Komintern, ils ont lancé leurs maigres forces à l'assaut des villes etse sont fait décimer.
Mais, en 1931, à l'initiative du " bandit Chu-Mao " (on croit, en effet, à l'époque que Mao Zedong et Chu-Teh ne sont qu'une seule et même personne), naît la République soviétique du Kiangsi, à mi-chemin entre Shanghai et Canton.
Ilfaudra cinq campagnes d'encerclement pour les en déloger, en octobre 1934, au prix d'un million de morts.
Tchiang commandeen personne l'attaque.
Il a à ses côtés von Falkhenhausen, un général prêté par l'Allemagne nazie.
Les rapports avec cette dernière sont excellents.
L'un des fils de Tchiang a étudié à l'académie aérienne de Munich.
Lesconseillers de la Wehrmacht vont réorganiser l'état-major et former le fer de lance de l'armée.
Pourchassés pendant un an au cours de la Longue Marche, les communistes, qui ont placé à leur tête Mao Zedong, font leurréapparition au nord de la Chine, dans la province du Chensi.
Ils utilisent de main de maître l'exacerbation du sentimentnationaliste de la population en face du lent grignotage du pays par le Japon et de la passivité manifestée par Tchiang Kaï-Chek.En décembre 1936, le maréchal, inquiet de la situation au Chensi, s'envole pour Sian afin de prendre les mesures nécessairespour en finir avec les " rouges ".
Il est arrêté par le maréchal Tchang Hsue-liang et son adjoint, le général Yang Hu-cheng..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- 1965 Tchiang Kaï-Chek (Photographie)
- Tchang Kaï-chek.
- Tchang Kaï-chek (seconde guerre mondiale).
- Tchang Kaï-chek
- Mao Zedong et Tchang-Kaï-chek