“ Automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. ” André Breton, 1924. Le surréalisme, dont le nom est emprunté à Apollinaire, succède au dadaïsme à Paris en 1923. En dépit d’une perte de prestige à partir de 1940, le courant fonctionne jusqu’aux années 60. Littéraire à ses débuts, il se développe ensuite dans les arts plastiques et le cinéma. Les principaux surréalistes sont Breton, Ernst, Dalí, Eluard et Buñuel. Révoltés par les horreurs de la Première Guerre mondiale, les artistes perpétuent le scandale qui animait dada. L’exploration des modes de la pensée et de l’écriture, par les voies de l’amour, du rêve et de la poésie, leur permet de fonder une nouvelle conception de l’homme. L’esthétique surréaliste voit dans “ l’amour fou ”, la fusion de l’imaginaire et du réel, l’accomplissement du “ merveilleux ” qui est l’essence même de la beauté. L’écriture poétique et l’art représentent un mode de connaissance “ surréel ”, inaccessible par la seule raison.
En poésie comme en peinture, le surréalisme ne cherche pas un art esthétisant. En effet, il ne s’agit pas de produire des œuvres belles et ornementales, mais de laisser s’exprimer les tendances profondes et “ convulsives ” de l’artiste. Pour faire jaillir la poésie de l’irrationnel, les auteurs n’explorent pas la nature — mais la folie, le hasard et l’érotisme qui sont moteurs de la création. Le jeu du “ cadavre exquis ” et les hallucinations provoquées mêlent l’écriture et l’art. L’automatisme, le grattage et le collage sont autant de techniques utilisées par les surréalistes pour créer une vraisemblance surréelle et découvrir le plus onirique des mondes.