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Sujet : « Pensez vous que la littérature, ou l'art en général, ait un rôle à jouer dans la ?dénonciation des horreurs de notre temps ? »

Publié le 22/07/2010

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temps

La littérature, ainsi que l’art est en général, est présente dans les sociétés depuis déjà bien longtemps. L’art a de nombreuses visées auprès de son public. Son premier but est de divertir, d’égayer et de plaire. Cependant, nous pouvons nous demander si l’art à un rôle à jouer dans la dénonciation des horreurs de notre temps. Est-ce que la littérature, l’art ont la capacité d’intervenir dans le monde, dans les injustices du quotidien ? Pour essayer d’éclaircir ce sujet, nous allons tout d’abord abordé la notion de l’art engagé. Puis, nous allons parler de l’écrivain et de sa parole. Finalement, nous verrons que la littérature engagée a connu un certain nombre d’échecs.     ​Jusqu’à nos jours, de nombreux auteurs de romans, de poésies ou encore de pièces de théâtre, à travers leurs œuvres, interviennent dans la société en dénonçant quelques abus, excès de celle-ci. On appel ainsi ces œuvres des œuvres engagées.  ​Prenons tout d’abord l’exemple des essayistes. L’essai est un genre littéraire qui traite un sujet de façon très libre  en développant de nombreuses notions abstraites. De plus, il s’exerce dans différents domaines tels que la politique, l’économie ou encore la science et prend ainsi plusieurs formes apparentes. Il peut prendre la forme d’un traité politique, d’une étude économique ou encore d’un débat philosophique. Ainsi, l’essai est souvent marqué par le point de vue de son auteur. En outre, il entre dans un registre didactique à partir du moment où fait part d’un enseignement sur un sujet précis. Prenons aussi l’exemple des moralistes. Un moraliste est une personne fermement attachée à l'ensemble des règles de conduite et de mœurs propres à la morale. Une des plus grandes de ces personnes est Molière. Il disait : « le but de la comédie est de corriger les mœurs « (« Castigat ridendo mores «). La comédie se propose de « corriger les vices des hommes en les divertissant «, dit Molière. Cet auteur célèbre français, tout en faisant rire les spectateurs tournait en ridicule les travers humains. Il a ainsi critiqué les faux dévots et les crédules dans Tartuffe ou l'Imposteur, l'avarice dans L'Avare et les faux savants, en visant en particulier la médecine, dans Le Malade imaginaire.  ​Outre cet aspect moralisateur de l’art engagé, celui-ci est aussi un art dit de combat. En effet, de nombreux écrivains sont intervenus dans la société, dans la vie publique. Prenons l’exemple de Paul Eluard. Dans son Manifeste de la préface du recueil L’Honneur des poètes. Il y défend la poésie engagée, il la présente comme étant une arme. De plus, de nombreux auteurs s’engagent politiquement. Par exemple, Victor Hugo critique et lutte contre Napoléon III dans son recueil Les Châtiments. Il le ridiculise en écrivant « petit, petit, petit «. De plus, dans " Souvenir de la nuit du 4 ", troisième poème du livre II de ce même recueil, Hugo dénonce la force employée pour conquérir un pouvoir qu’il juge ainsi usurpé. C’est un poème très touchant et le lecteur y est beaucoup influencé notamment par le talent du poète, les images de la vie quotidienne ou encore du désespoir de la vieille femme. Hugo utilise ainsi l’arme puissante qu’est la rhétorique. Selon Aristote, la rhétorique est la méthode qui permet de maîtriser les moyens technique de convaincre en apprenant à utiliser les matériaux disponibles au service de la thèse qu’on a à défendre.  ​Cependant, la littérature est aussi un « miroir « de la société comme le disait Stendhal au XIXème siècle. Ainsi, le roman en étant un miroir de la société permet une certaine dénonciation des injustices, inégalités sociales. Germinal, d’Emile Zola, est un roman important car il montre les idées de l’auteur qui cherche à dénoncer les inégalités sociales. Il était attiré par les théories sociales et défendait les causes injustes. Il a par exemple pris position dans l'affaire Dreyfus notamment grâce à son célèbre article intitulé « J’Accuse… ! « qui parut dans le journal L’Aurore. De plus,  Zola, grâce à son naturalisme, montre toutes les corruptions, les conditions de travail pénibles ou encore la pauvreté qui existaient sous le Second Empire.

 ​Ainsi, la littérature, de même que l’art en général, peut être engagé dans tout domaine afin d’en dénoncer les horreurs. Cependant, dans cette dénonciation, la parole de l’écrivain et très important.     ​Il est nécessaire pour les écrivains d’informer leurs lecteurs. Cependant, leurs textes ne touchent pas de la même manière les différentes personnes. En effet, prenons l’exemple des auteurs tels que Voltaire qui ont dénoncé les conditions horribles, affreuses des esclaves noirs ou indiens. Malgré le fait qu’ils aient critiqué toutes ces horreurs à travers leurs œuvres tels que Candide ou l’Optimisme de Voltaire où l’auteur évoque un nègre à qui « manquait […] la jambe gauche et la main droite «, les sociétés ont continué à réduire en esclavage un certain nombre de personnes. Toutefois, chez autres personnes la lecture de ces œuvres suscite une certaine réflexion sur ce sujet. Ainsi, certains sont touchés par les textes de ces philosophes, d’autres non. Donc, l’engagement d’un auteur passe par l’information à son lecteur. Cependant, il passe aussi par ses actions.  ​Certains écrivains agissent directement en intervenant dans divers domaines tels que la politique ou le domaine de société. Reprenons l’exemple de l’article « J’Accuse… ! « de Zola. Par ses nombreuses actions, dont l’écriture de cet article, Zola a réussi à faire rétablir la fonction de capitaine de Dreyfus. Ces actions des auteurs n’est pas que visible dans la littérature, mais aussi dans  d’autres arts tel que la musique. Prenons l’exemple de la chanson Le Déserteur de Boris Vian. C’est est un texte emblématique de la chanson française engagée. Cette chanson populaire, publiée en 1955 dans le douloureux contexte de la guerre d'Algérie, constitue d'abord un authentique chant de protestation. Elle est aussi le symbole de la liberté d'expression en butte à la censure et aux carcans de l'ordre établi. Ainsi, Vian est un véritable auteur engagé qui utilise l’art qui est un moyen de s’exprimer librement.  ​Nous pouvons dire que la l’art, et donc la littérature, est une garantie de liberté d’expression. Tout auteur, peintre, dramaturge, ou tout simplement artiste utilise son art comme moyen d’exposer ses idées librement. Même s’ils rencontrent d’autres personnes ayant des idées opposées aux leurs, ils respectent toujours ce droit qu’à tous les êtres humains. Ainsi, Voltaire a écrit : « Je désapprouve ce que vous venez de dire, mais je défendrai jusqu’à ma mort votre droit de le dire.  ​Donc, la parole de l’écrivain est importante dans la dénonciation des horreurs de notre temps. Cependant, la littérature engagée a connu un certain nombre d’échecs.     ​Comme nous l’avons dit précédemment, la parole de l’écrivain touche différemment chaque personne de nos sociétés. Ainsi, quelques fois cette parole n’est pas entendue, ou est tout simplement rejetée. Prenons l’exemple de Lamartine qui est écrivain et homme politique français. En 1848, à l'occasion de la chute de Louis-Philippe et de la proclamation de la Seconde République, Lamartine se présente aux élections présidentielles mais échoue contre Louis Napoléon Bonaparte. L’écrivain engagé n’est donc pas entendu par le public qui le délaisse à son domaine littéraire. De plus, du fait d’une certaine exigence de la littérature, un certain élitisme culturel, celle-ci n’est pas accessible à tout le monde. Prenons par exemple la pièce de théâtre La Guerre de Troie n’aura pas lieu. C’est une pièce qui cherche à déchiffrer les motivations fratricides de la future Seconde Guerre mondiale. Un nombre réduit de gens va aller voir sa représentation qui mettra ainsi certaines personnes dans l’ignorance de ce sujet. Donc, la parole de l’écrivain reste parfois non entendue mais la liberté d’expression aussi est souvent réprimée.  ​Le plus grand des obstacles des écrivains et de la liberté d’expression est la censure. En effet, certains Etats ou dirigeants politiques interdissent parfois la diffusion de certaine œuvres jugées « dangereuses « pour la société ou l’Etat. Prenons l’exemple de la pièce de théâtre Tartuffe de Molière. Elle fut tout d’abord interdite par le premier président du Parlement en France car l’œuvre critiquait fortement les Jésuites et les dévots. C’est ce qu’on appelle la censure religieuse. La censure cause de nombreux dégâts : il peut faire emprisonner ou faire exiler des auteurs. La censure peut aussi amener un autodafé qui est un processus qui consiste à bruler des livres jugés immoraux. Un des plus célèbres autodafés de l’histoire est celui des Nazis qui ont brulé en 1933 des milliers de livres écrits par les juifs. Donc, la liberté d’expression des artistes, des écrivains est souvent réprimée.  ​Ainsi donc, la parole de l’écrivain reste parfois non entendue et sa liberté d’expression souvent limitée. Mais outre ces aspects, nous savons que la littérature comme moyen de dénonciation, arme à un impact limité, et qu’aucune œuvre littéraire ou artistique n’à arrêter le racisme ou une guerre.     ​La littérature, ou l’art en général, peut donc avoir un rôle à jouer dans la dénonciation des horreurs de notre temps. Cependant, la censure reste un des plus grands obstacles à sa diffusion et qui fait qu’elle ait une portée limitée. Très souvent, la plume de l’écrivain, le pinceau du peintre, les notes du musicien sont faibles face aux horreurs de notre temps tels que les guerres. Toutefois, l’écrivain peut prendre position et essayer d’éduquer son lecteur, de le faire réfléchir. Ainsi, ses prises de positions, la diffusion libre de ses idées à travers ses œuvres permettent de garantir la liberté d’expression.

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