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Sucre, Antonio José de

Publié le 16/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Sucre, Antonio José de (1795-1830), général vénézuélien et premier président de la république de Bolivie (1826-1828).

2   LE FIDÈLE « LIEUTENANT « DE BOLÍVAR

Né à Cumaná (cité de l’actuel Venezuela) dans une famille créole aisée, Antonio José de Sucre reçoit une formation d’ingénieur à Caracas. Au début des années 1810, il se tourne vers la carrière militaire et rejoint Francisco de Miranda, sous les ordres duquel il sert lors des premières campagnes de l’indépendance du Venezuela.

À partir de 1818, Simón Bolívar fait de Sucre l’un de ses seconds, sinon son bras droit. Le Libertador le nomme général en 1821. Après avoir traversé les Andes, Sucre participe à la libération de la partie méridionale de la Grande-Colombie — constituée du Venezuela, de la Colombie, de l’Équateur et du Panamá. Il se rend ensuite à Quito où il dirige les troupes qui défont les loyalistes espagnols à Pichincha (24 mai 1822), chassant ainsi les Espagnols de la région.

De 1823 à 1825, Sucre sert sous les ordres de Bolívar au Pérou. Le 9 décembre 1824, il remporte la mythique bataille d’Ayacucho, capturant le vice-roi d’Espagne et assurant l’indépendance péruvienne. Cette victoire, confirmée par l’éradication des colons du Haut-Pérou en 1825, scelle véritablement la fin de la domination impériale espagnole. À ce titre, Sucre devient un héros vivant, auréolé du statut du plus talentueux des lieutenants de Bolívar.

3   ÉCHECS ET DÉCEPTIONS

En 1826, Simón Bolívar ayant refusé cette fonction, Antonio José de Sucre est élu président à vie du Haut-Pérou — et devient ainsi le premier président de Bolivie. Sucre établit un gouvernement inspiré par le despotisme éclairé et géré grâce à la constitution que Bolívar rédige à l’occasion. Toutefois, la forte opposition manifestée par l’oligarchie des grands propriétaires fonciers créoles à l’encontre de sa politique — mesures sociales en faveur des défavorisés, libération des esclaves, politique de développement économique — le contraint à la démission, en 1828. Deux ans durant, Sucre a développé de réelles qualités de chef d’État, mais il part déçu de constater que les esclaves libérés n’échappent pas réellement à leur condition de servitude en devenant des péons libres.

Sucre se retire alors à Quito, ne croyant plus guère à la réussite de gouvernements sociaux et éclairés, tentant d’imposer des réformes par le biais de constitutions autoritaires du type de celles que Bolívar juge nécessaires pour endiguer l’anarchie sociopolitique du continent.

En mai 1830 cependant, Sucre est nommé président du « Congrès admirable « qui se réunit à Bogotá dans le but de préserver l’unité de la Grande-Colombie et de lui offrir une constitution. Mais quelques jours plus tard, le 4 juin 1830, alors qu’il se rend à Quito, Sucre est assassiné à Berruecos, probablement par des rivaux politiques à la solde du colombien María Orbando, adversaire de Bolívar.

4   UN HÉROS LATINO-AMÉRICAIN

En 1840, la capitale officielle de la Bolivie reçoit en son honneur le nom de Sucre. C’est dire l’importance du général dans l’histoire du pays. Réputé généreux et noble dans son action, il reste, de par son rôle dans la libération de l’Amérique latine et de la Bolivie en particulier, un héros national. Son assassinat ne fait qu’anoblir son image, en la rehaussant des attributs du martyre.

Aux côtés du Vénézuélien José Antonio Páez, du Chilien Bernardo O’Higgins, du Mexicain Miguel Hidalgo y Costilla, de l’Uruguayen José Gervasio Artigas, de l’Argentin José de San Martín et du Libertador Simón Bolívar, José Antonio de Sucre est l’un des principaux héros de la libération anticoloniale du xixe siècle.

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