Succession de Bavière, guerre de
Publié le 09/02/2013
Extrait du document
Succession de Bavière, guerre de (1778-1779), conflit opposant l'Autriche et la Prusse à propos de revendications territoriales en Bavière, lorsque l'Électeur Maximilien III (1727-1777) mourut sans enfants. L'Autriche, gouvernée conjointement par Marie-Thérèse et son fils, l'empereur Joseph II, avait depuis longtemps des visées sur la Basse-Bavière et une partie du Haut-Palatinat, soit un tiers de l'ensemble du territoire. L'héritier de Bavière, l'Électeur palatin Charles-Théodore, soucieux que sa descendance illégitime ait le titre de princes du Saint Empire romain germanique, accepta les revendications territoriales de l'Autriche afin de s'assurer le soutien de Joseph II. En 1778, les troupes autrichiennes envahirent la Basse-Bavière et le Haut-Palatinat.
Cependant, Frédéric II de Prusse, s'opposait à toute modification de frontière qui renforcerait la puissance autrichienne et son influence dans le sud de l'Allemagne, craignant en particulier qu'une Autriche forte ne fit obstacle à ses propres projets d'unification avec les margraviats d'Ansbach et de Bayreuth. Il s'allia avec le duc Charles de Zweibrücken, deuxième dans l'ordre de succession de Bavière, et avec l'Électeur de Saxe Frédéric-Auguste III (futur roi de Saxe sous le nom de Frédéric-Auguste Ier qui, de son côté, revendiquait une autre partie de la Bavière.
L'Autriche refusant de se retirer de Bavière malgré les objurgations de la Prusse et de ses alliés, Frédéric II et Henri, prince de Saxe, envahirent le royaume Habsbourg de Bohême en juillet 1778. Ce fut une guerre d'escarmouches car aucune des deux parties ne voulait prendre le risque d'une bataille. Le conflit fut résolu par un échange de correspondance entre Frédéric II et Marie-Thérèse et par l'intervention diplomatique de la France et de la Russie.
Le traité de Teschen (1779) mit fin à la guerre. Victime de l'hostilité de la Russie durant les négociations, abandonnée par la France, l'Autriche fut contrainte à d'importantes concessions. Elle dut rendre les territoires occupés, à l'exception du petit district de l'Inn sur la rive orientale de la rivière du même nom, et accepter l'unification de la Prusse et des margraviats d'Ansbach et de Bayreuth. Le traité reconnaissait l'union de la Bavière et du Palatinat, garantissait la succession de Charles-Théodore et offrait une indemnité financière à l'Électeur de Saxe, en compensation de ses revendications territoriales en Bavière.
On a appelé ce conflit non sans humour la Kartoffelkrieg (« guerre des patates «) car l'objectif majeur de chaque camp était de couper les voies de ravitaillement de l'adversaire.
Liens utiles
- Pologne (guerre de la Succession de).
- La guerre de la Succession de Pologne.
- La guerre de la Succession d'Autriche: Pour le roi de Prusse.
- La guerre de la Succession d'Espagne.
- Espagne (guerre de la Succession d').