Soissons, bataille de

Soissons, bataille de, bataille qui a opposé, en 486, les troupes du roi franc Clovis aux Gallo-Romains de Syagrius.

Clovis, seul roi barbare installé en Gaule à être resté païen, sait se concilier les faveurs d’un certain nombre d’évêques, dont Remi de Reims : ces derniers sont en effet inquiets de la poussée de l’hérésie arienne, adoptée par les Wisigoths, lesquels dominent l’Aquitaine jusqu’au sud de la Loire.

Or, au début des années 480, un rapprochement est tenté par Syagrius, patrice des Gaules Lyonnaise et Séquanaise, avec le roi wisigoth Euric. Lorsque celui-ci meurt en 484, Clovis s’empare du pouvoir d’un Syagrius isolé et privé du soutien des évêques.

Syagrius choisit Soissons pour affronter le roi franc, mais son armée est rapidement mise en déroute ; il se réfugie à Toulouse, chez Alaric II, fils et successeur d’Euric, qui le fait finalement livrer à Clovis vers 490.

Cette victoire assure la suprématie franque sur l’ancienne province de la Séquanaise (entre les sources de la Seine, Sequana et le Jura) et révèle les qualités guerrières du jeune roi — en 486, il a vingt ou vingt et un ans —, qui a succédé à son père Childéric I^er en 481.

La victoire de Clovis à Soissons a également fait l’objet d’un récit dont l’auteur est Grégoire de Tours. Effectivement, chez les Francs, le butin doit en principe être partagé entre les guerriers. Or, un évêque (celui de Soissons, ou peut-être Remi) demande à Clovis de soustraire au partage un vase liturgique. Furieux de voir ainsi bafouées les lois franques, un guerrier détruit l’objet d’un coup de sa francisque.

Quelque temps plus tard, au cours d’une revue, Clovis aurait jeté à terre les armes du guerrier et fendu le crâne de celui-ci, alors qu’il se baissait pour les ramasser ; et il aurait ajouté : « Souviens-toi du vase de Soissons «. Cet épisode mémorable du « vase « est resté inscrit dans le patrimoine historique national.

Quoi qu’il en soit, la bataille de Soissons ouvre à Clovis les portes des anciennes provinces de la Gaule « chevelue «.