Selon vous, quelles qualités doit présenter un bon début de roman ? Vous répondrez de façon organisée et vous appuierez votre argumentation sur les textes du corpus et sur vos lectures.
Publié le 16/09/2006
Extrait du document
I- Captiver le lecteur
a- cadre sptio-temporel
Pour établir ce lien, l’auteur a plusieurs possibilités:
1. intérêt du lecteur: autant plus éveiller que la découverte du monde, de l’univers ou de l’époque du roman fera « vrai «.
exemples multiples et en ce qui concerne le lieu :un débit de boissons et les faubourgs parisiens du même siècle dans L’Assommoir de Zola. Parmi les éléments du cadre, il faut également noter l’importance de la recréation d’une époque.
2. Mais au lieu de peindre un cadre réaliste, il peut recourir à un dépaysement total, transportant le lecteur ailleurs, tantôt autrefois. Mais parfois aussi dans un avenir plus ou moins proche (romans de science fiction)
b- histoire en elle-même
Donner l’impression d’être dans une crise : début in medias res ou un moment crucial. Ex: La Condition humaine de Malraux relate le parcours d’un groupe de révolutionnaires communistes préparant le soulèvement de la ville de Shanghai. Il s’ouvre sur la préparation d’une insurrection contre le gouvernement avec le meurtre d’un trafiquant d’armes par le jeune révolutionnaire Tchen. Afin de transporter le lecteur dans cette atmosphère critique, le romancier peut soit donner l’illusion que le roman s’ouvre sur une action en plein déroulement, soit débuter directement son œuvre par le nom du personnage, comme Zola dans L'Assommoir
La création d’un suspense repose sur la communication d’informations, mais en laissant des « blancs «, des points d’interrogation, propres à inciter le lecteur à prendre part à l’histoire.
II- Établir un lien entre le lecteur et le ou les personnages
a- Découverte et genèse d’un personnage
Un des meilleurs moyens de réussir un bon début de roman consiste à pouvoir rendre possible l’identification du lecteur au personnage principal. Cela passe obligatoirement par une « matérialisation « du personnage qui puisse le représenter presque « palpable «. Les alternatives sont ici aussi variées. Soit l’établissement d’une véritable fiche d’identité, procédé souvent employé par Balzac, soit à l’aide d’une focalisation interne, soit par l’intermédiaire d’un monologue intérieur, soit enfin par un dialogue qui permette de cerner le personnage par ses paroles.
b- Laisser une part d’inconnu
Une fois cette identification réussie, il semble souhaitable de laisser une part d’inconnu dans le personnage, sans entreprendre de description exhaustive, permettant à des zones d’ombres de laisser la place à l’imagination ou à des conjectures sur lui. On le retrouve dans La Condition humaine : qui est Tchen ? pourquoi veut-il tuer ?
III- Emerveillemennt du lecteur
donner les conditions d’une bonne lecture et ainsi préparer l’esprit du lecteur, à son insu, à recevoir la suite.
a- Lecteur et auteur on les memes intêrets
L’instauration d’un lien de connivence entre le narrateur-auteur et le lecteur passe obligatoirement par une implication de ce dernier. L’auteur peut tout d’abord l’interpeller ou lui faire croire qu’on s’adresse à lui, parfois même s’installer dans son rôle de lecteur. Il peut tout aussi bien prendre directement la parole pour « introduire « son roman, le présenter clairement comme une fiction à laquelle on va faire croire.
b-
Comparable à une ouverture au sens musical du terme, le début d’un roman doit en donner comme un avant-goût et permettre ainsi de lancer les « thèmes « qui vont y être abordés. Dans La Condition humaine de Malraux, le premier meurtre de Tchen annonce ainsi le meurtre suivant contre Chang-Kaï-Shek.
c-
L’auteur se doit de guider le lecteur en lui donnant les éléments nécessaires, les indices pour une « bonne « lecture du roman, confortant ainsi le lien de connivence évoquer plus haut. C’est ainsi que procède Balzac dans Eugénie Grandet où les divers éléments de la description initiale ont une fonction, directe ou indirecte, immédiate ou retardée, dans le cours de ce roman de la « mélancolie « confiné dans l’espace étroit mis en place dans l’introduction (ouverture lente qui prépare minutieusement l’action à venir). De la même manière Maupassant écrit dans les premières pages de Bel-Ami : « Il tourna vers la madeleine «, concluant à la dernière page du roman : « et il lui sembla qu’il allait faire un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais Bourbon «, manifestant la complicité avec le lecteur et son accompagnement tout au long du roman.
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