Selon le critique contemporain Antoine Adam : « Les oeuvres vivantes sont celles qui à travers les siècles, continuent d'éclairer, d'enchanter et d'émouvoir ». Cette affirmation vous parait-elle justifiée pour votre lecture de Candide ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur des passages précis du conte philosophique, même si vous pourrez, ici ou là, élargir votre réflexion à d'autres oeuvres.

     Voltaire, de son vrai nom François-Marie Arouet, est né à Paris, dans un milieu bourgeois et aisé. Très grand auteur Français, il est considéré comme le patriarche de la littérature du 18ème siècle. Son oeuvre est extrêmement variée : romans, poésies, essais, texte politique (Traité sur la Tolérance) … Voltaire était un fervent partisan de la raison, faisant parti des philosophes des Lumières. Il dénonce dans tous ses écrits les abus, les préjugés et l'intolérance des hommes.  Candide est un conte philosophique de Voltaire, écrit à Genève et paru en Janvier 1759. Il raconte la mise en scène d'un jeune héros naïf, nourri de la pensée optimiste, qui va se confronter aux réalités du monde dans lequel il vit, grâce à de nombreuses aventures.  Nous allons étudier la citation d'Antoine Adam, qui affirme que les grands écrits resteront gravés pour pouvoir nous éclairer, nous enchanter et nous émouvoir. Pour cela nous verrons tout d'abord en quoi les oeuvres vivantes continuent d'éclairer, d'enchanter et d'émouvoir ; puis dans une seconde partie, pourquoi ces textes nous transmettent des idées qui seront à jamais inébranlables et vitales pour l'Histoire du Monde.          La lecture du conte philosophique « Candide « est pour moi un véritable éclairage pour notre esprit critique, notre vision des choses et notre perception du monde. En effet, dans plusieurs chapitres de l'oeuvre, l'auteur nous montre tout d'abord, qu'il faut garder et construire sa propre critique et non suivre les influences des autres ; comme par exemple au dernier chapitre, où le héros dénonce totalement la philosophie de Pangloss, que le héros avait toujours suivie et approuvée qui affirme que « Tout est pour le mieux, dans le meilleur des mondes possibles «, pour adopter sa nouvelle philosophie dite « Du Jardin « en coupant même la parole à son maître lors d'une de ces explications.  De plus, cet ouvrage nous dévoile le monde tel qu'il est vraiment, pour pouvoir nous préparer en quelque sorte à la vraie vie qui nous attend, car Voltaire décrit et accusent les atrocités de l'endroit dans lequel on vit : en effet, on peut voir au chapitre 3, le chapitre de la guerre, que une fois que Candide est chassé de la tranquillité du château, il est témoin d'une boucherie dite « héroïque «, qui lui montre que tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.  Enfin, notre vision des choses est totalement bouleversée grâce à la lecture de ce conte philosophique : en effet, la question du mal qui est au coeur de l'ouvrage mais aussi de notre monde est posée, et Voltaire essayera de nous donner une réponse personnelle où il joint l'existence du malheur avec la bonté divine.        Cette oeuvre vivante continuera toujours d'enchanter les lecteurs. En effet, ce livre tout en dénonçant subtilement, nous fait part d'un grand humour et d'une grande ironie, accompagnée de procédés stylistiques pouvant nous faire rêver et sourire. En effet, dès le chapitre 1, on peut constater une forte tonalité ironique mise en place par l'auteur, au moment où Candide déposera un baiser sur les lèvres de Cunégonde. Ce dernier prit sur le fait, se fera directement expulsé du château par un méchant coup de pied du Baron.  Ensuite, le conte a pour but d'amuser, de distraire, mais Voltaire y développe en arrière-plan un projet philosophique bien plus sérieux. Ce qu'il veut, c'est distraire tout en suscitant une réflexion dans l'esprit du lecteur, notamment par cette phrase toujours dans le premier chapitre : « Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de la Vestphalie, car son château avait une porte et des fenêtres” On peut y sentir, un humour adroit, très amusant, permettant également d'accuser.  Enfin, l'auteur dans son oeuvre, arrive aussi à nous faire imaginer un monde parfait, qui arrive à nous captiver à nous faire rêvasser : en effet, au chapitre 17, Voltaire utilise le thème incontournable de la philosophie des Lumières : l'utopie. Elle nous évoque un endroit idéal mais qui n'existe pas, où tout est beau, jovial et gai. Mais, derrière cette perfection réside également une dénonciation, puisque ce modèle est le modèle vers lequel la société doit tendre.        Les oeuvres vivantes resteront aussi gravées pour l'émotion intense dont elles nous font part. « Candide « en est une vraie preuve. Le chapitre 19, le Nègre de Surinam, nous montre la rencontre entre le héros et un esclave mutilé à cause de la traite négrière. Par cet esclave, Voltaire s'exprime et dénonce la cruauté des négociants. On peut remarquer que, pour la première fois, Candide est ébranlé, horrifié, ému et remet en cause la philosophie de Pangloss : « C'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal … «. Ce passage est très fort, très puissant et suscite un sentiment de révolte et d'indignation chez le lecteur.  Cette émotion digne des grandes oeuvres, peut se lire aussi dans le pamphlet d'Emile Zola, où l'écrivain conteste une décision de justice au nom des valeurs universelles, ému et révolté par le verdict prononcé par le Tribunal. (Affaire Dreyfus)      Après voir vu que les oeuvres vivantes sont un véritable éclairage pour le lecteur, une dénonciation derrière le masque de la comédie et de l'enchantement, ainsi qu'une volonté d'émouvoir, nous verrons en quoi elles parviennent à passer des idées qui resteront inébranlables avec un rôle et des conséquences primordiaux dans la société actuelle.    Les grandes oeuvres vivantes sont la source d'idées qui ont changé la société et le monde. En effet, elles montrent des exemples à suivre pour abolir des abus, des privilèges ainsi que des injustices. Ces grandes idées peuvent se réunir en 4 mots : Liberté, Raison, Tolérance et Egalité.    Tout d'abord, les ouvrages écrits ont chacun une portée morale ayant pour but de créer un impact, dénoncer les inégalités : en effet, on peut voir dans « Candide « que Voltaire, à travers les différents chapitres, dénoncent la société de son temps, pour faire place à une des grandes idées fondamentales, notamment au chapitre 19, avec le nègre de Surinam ; où l'égalité entre les hommes est totalement bafouée et la liberté invisible.  Puis, on peut voir que l'intolérance religieuse est entièrement dénoncée dans « Candide «, grâce au chapitre 6 de l'autodafé, où pour empêcher de nouveaux tremblements de terres, des hommes, dont Pangloss, furent brulés vifs par ordre du Tribunal de l'Inquisition.  Voltaire déclara même : « Il faut respecter la liberté et les opinions sociales, politiques et religieuses d'autrui «. Cette affirmation montre bien le combat politique et social que ce dernier a toujours continué pour faire changer les illégalités présentes.  De plus, ces grandes idées revendiquent la raison et l'éducation en montrant qu'elles sont vitales pour chaque homme : on peut le voir dans une déclaration de Quesnay, un des fondateurs de la première école économique : « La raison est à l'âme ce que les yeux sont au corps : sans les yeux, l'homme ne peut jouir de la lumière, et sans la lumière, il ne peut rien voir «. Cette phrase proclame que la raison est le moyen pour tous, d'acquérir de la connaissance et de se forger son propre esprit critique.  Enfin, on peut constater que dans l'oeuvre de Victor Hugo, « Claude Gueux «, l'auteur dénonce la société de son temps ainsi que ses outrances par une histoire vraie, d'un homme condamné à la prison pour avoir volé du pain pour nourrir sa famille, et à la peine de mort, pour avoir tué un gardien qui, grâce à ses petits pouvoirs ainsi qu'à l'incarcération, avait démoli moralement et provoqué cet homme. On peut voir tout le talent de Victor Hugo à la fin de ce roman, qui se sert de cette histoire tragique pour passer une portée morale sur l'éducation inexistante dans le dernière phrase du livre : « « Cette tête de l'homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n'aurez pas besoin de la couper. «        Tout d'abord, ces oeuvres vivantes ont eu des conséquences incroyablement importantes pour de nombreux pays dans le monde. Elles ont été regroupées par les Philosophes des Lumières, dont certains auteurs de ces ouvrages, dans l'Encyclopédie. Cela a permis d'instruire les intellectuelles du siècle des Lumières et de créer un sentiment de révolte chez les citoyens, qui ayant acquis la raison, ont pu mieux comprendre leur malheur.  Ensuite, cette révolte s'est transmise dans chaque citoyen, et une révolution éclata. Cette dernière permis de nombreuses avancées dans la société, pour qu'elle devienne plus juste et égale pour tous.  Enfin, ce sentiment révolutionnaire s'est propagé outre la France, et beaucoup de pays ont pu ainsi connaître ce renouveau tant attendu.            Pour commencer, ces oeuvres vivantes, grâce à leurs idées ont permis de changer beaucoup de choses dans notre société actuelle. C'est à partir de ces idées que la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen a été écrite, affirmant pour toujours que les hommes naissent libres et égaux en droits.  De plus, elles ont permis l'abolition des privilèges, de l'esclavage, des classes sociales, la séparation des pouvoirs que l'on peut voir dans les oeuvres de Montesquieu : « Les Lettres Persannes «, ou encore « L'esprit des Lois «, la liberté d'expression, de pensée et d'agir, ainsi qu'une société plus juste, basée sur le respect de chacun, la démocratie et la république.  Enfin, grâce à ces textes, chaque homme peut désormais jouir de sa propre liberté, comme l'a si bien dit l'auteur engagé, Jean-Paul Sartre : « Quand une fois la liberté a explosé dans une âme d'homme, les dieux ne peuvent plus rien contre cet homme-là «.        Pour conclure sur ce sujet, je dirai que je suis totalement en accord avec l'affirmation de Antoine Adam, puisque pour moi, ces oeuvres vivantes continueront d'être à jamais des exemples pour tous, notamment grâce à leurs portées morales, à leurs idées exprimées, aux conséquences incroyables qu'elles ont crées, ainsi qu'à l'impact produit sur le lecteur lors de la lecture de ces ouvrages : l'éclairer, l'enchanter, l'émouvoir et le raisonner.        Pour élargir cette affirmation sur un sujet plus général, on peut se demander si pour les pays souffrant encore des guerres, de la dictature, de l'oppression, d'inégalités, ces oeuvres vivantes pourraient de nouveau instruire, éclaircir et raisonner les plus défavorisés, pour qu'à leur tour, mettent fin à la misère qu'ils les entourent.