SÉANCE Jean-Jacques Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse (1761)
Publié le 12/06/2015
Extrait du document
L'étude de ce texte fondateur permet de faire le lien entre la naissance du paysage en peinture et celle en littérature (nature/miroir de l'âme).
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Cette répartition est traditionnelle ; l'imparfait a ici une valeur durative qui, opposée à la valeur ponctuelle du passé simple, souligne la différence entre la permanence du décor naturel et le « passage « des êtres qui le traversent. Le passé simple marquant ainsi l'achèvement
souligne le caractère révolu du passé, tandis que le présent atemporel employé en correspondance avec l'imparfait renforce le caractère durable de l'univers. Le découpage en paragraphes ne recouvre pas l'alternance des temps : la description s'inscrit brutalement dans le récit. L'absence de connecteur logique et de retrait de ligne crée un effet de surprise, souligné par l'emploi du déictique qui marque le début de la description. La description est coupée de manière significative pour placer les héros «au milieu« du décor sauvage dans un « asile «, l'alinéa soulignant ici le contraste entre les deux aspects du paysage.
Deux adjectifs caractérisent l'ensemble : « sauvage « et « désert «. Le contraste avec le premier plan, où se trouvent les amants, est marqué dès le début du 3e paragraphe par l'antithèse : «grands et superbes objets «l« petit terrain « qui se développe tout au long du paragraphe. Le glissement de « réduit « à « asile « souligne la subjectivité de la description tandis que l'effet de contraste est commenté par le narrateur lui-même : «il semblait que ce lieu dût être l'asile de deux amants échappés seuls au bouleversement de la nature«.
rent «, « la chaîne de roches « et « les forêts de noirs sapins «. Cette valeur étymologique a disparu aujourd'hui, sauf dans des emplois archaïques ou précieux — par exemple : «Les charmants objets dont je suis entouré(e) m'empêchent de me concentrer sur mon travail. «
7. Les similitudes tiennent d'abord à la réalité géographique. La ressemblance tient aussi aux procédés de dramatisation des éléments de la nature traités comme des personnages : héroïsation du sapin surplombant le ravin dans le tableau de Friedrich, personnification des arbres fruitiers dans le texte de Rousseau. La différence essentielle tient à la présence humaine : aucune présence dans le tableau de Friedrich, si ce n'est celle, implicite, du regard suspendu entre les roches escarpées et le gouffre du ravin. Il n'y a pas non plus de vision « riante « contrastant avec une image « sauvage « chez Friedrich : tout y est sauvage et désert.
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