Schröder, Gerhard
Publié le 10/04/2013
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1 | PRÉSENTATION |
Schröder, Gerhard (1944- ), homme politique allemand, chancelier d’Allemagne de 1998 à 2005.
Ministre-président de Basse-Saxe de 1990 à 1998, Gerhard Schröder a présidé le Parti social-démocrate (SPD) de 1999 à 2004.
2 | FORMATION PERSONNELLE ET POLITIQUE |
Né à Mossenberg-sur-Lippe, fils de manœuvre — il ne connaît pas son père, mort au front en Roumanie —, Gerhard Schröder suit des cours du soir, après un apprentissage comme vendeur, puis intègre le collège et passe son baccalauréat en 1966. Après des études de droit, il s’installe comme avocat à Hanovre en 1976.
En 1963, il adhère au Parti social-démocrate d’Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD). Il est élu président des Jusos (Jeunesses socialistes du SPD) en 1971 et préside à partir de 1978 le comité directeur du SPD de Hanovre.
3 | MINISTRE-PRÉSIDENT DE BASSE-SAXE |
De 1980 à 1986, Gerhard Schröder est député au Bundestag et représente le SPD comme tête de liste aux élections à la diète de Basse-Saxe. Après la défaite électorale de son parti, il dirige l’opposition au sein de cette chambre et, en 1990, après la victoire du SPD, il devient ministre-président de Basse-Saxe en s’appuyant sur une alliance SPD-Verts. Son attitude pragmatique en matière de politique économique et sa propension au compromis dans le domaine de la politique énergétique manquent plusieurs fois de faire éclater la coalition au pouvoir en Basse-Saxe.
4 | L’ACCESSION À LA PRÉSIDENCE DU SPD |
En 1993, Gerhard Schröder soutient la candidature de Rudolf Scharping à la présidence du SPD et à la nomination comme candidat à la chancellerie. Toutefois, après la victoire électorale de 1994 qui donne au SPD la majorité absolue en Basse-Saxe, il fait valoir ses propres ambitions. Avec l’élection d’Oskar Lafontaine à la présidence du SPD en novembre 1995, Gerhard Schröder détient bientôt une position clé au sein du parti. À la suite de la victoire écrasante du SPD en Basse-Saxe aux élections du 1er mars 1998 — 47,9 p. 100 des voix lui permettent de conserver la majorité absolue des sièges à la diète obtenue en 1994 —, Oskar Lafontaine renonce à être candidat à la chancellerie et invite officiellement les membres de son parti à retenir la candidature de Gerhard Schröder.
5 | LE CHANCELIER D’UNE COALITION « ROUGE-VERTE « |
Après la victoire du SPD aux élections législatives de septembre 1998, Gerhard Schröder est élu chancelier le 27 octobre par le Bundestag. Il forme un gouvernement dans lequel les Verts (Die Grünen) occupent trois ministères (les Affaires étrangères attribué au leader des Verts, Joschka Fischer, l’Environnement et la Santé). Après la démission à la mi-mars 1999 du ministre des Finances et président du SPD, Oskar Lafontaine, Gerhard Schröder est élu en avril pour le remplacer à la tête du SPD. Si les débuts de son gouvernement connaissent des aléas (démission de ministres à la suite de scandales notamment), Gerhard Schröder s’impose peu à peu. Il remporte un succès international à l’occasion du sommet européen de Berlin en mars 1999 (l’Allemagne exerçant pour six mois la présidence de l’Union européenne) et de la crise du Kosovo. Toutefois, cela n’empêche pas, à l’intérieur, un recul du SPD lors des élections européennes de juin 1999. En novembre 2001, après avoir obtenu le vote d’une motion de confiance liée à la mise à disposition de 3 900 soldats allemands pour participer à l’opération « Liberté immuable « menée par les États-Unis en Afghanistan, Gerhard Schröder est réélu à la présidence du SPD avec plus de 88 p. 100 des suffrages.
Bien qu’ayant mené de vastes réformes (abandon du nucléaire, réforme du droit de la nationalité…), Gerhard Schröder pâtit d’un mauvais bilan économique (hausse du taux de chômage qui touche plus de 4 millions de personnes en juillet 2002, croissance la plus faible de l’Union européenne) et sa réélection est loin d’être assurée à l’approche des élections législatives de septembre 2002. Ses prises de position fermes contre une intervention militaire en Irak et sa gestion efficace face aux inondations qui touchent l’Allemagne orientale au mois d’août semblent toutefois jouer en sa faveur. Alors que le SPD ne remporte que 8 000 voix de plus que l’Union chrétienne-démocrate (Christlich-Demokratische Union, CDU), Gerhard Schröder bénéficie du score élevé des Verts, emmenés par Joschka Fischer. Cela permet à la coalition « rouge-verte « de conserver la majorité absolue tandis que Gerhard Schröder est reconduit à la chancellerie. En novembre 2003, il est réélu à la tête du SPD avec 80,8 p. 100 des suffrages. Le gouvernement engage de vastes réformes sociales qui touchent aussi bien à l’emploi, à la fiscalité, à la protection sociale et aux retraites qu’à l’enseignement. Elles suscitent des oppositions dans la population mais aussi au sein même du SPD.
Cette situation entraîne une forte baisse de popularité de Gerhard Schröder, qui décide de démissionner de la présidence du SPD en février 2004 et de se consacrer à ses fonctions de chancelier. Mais, considérant qu’il ne dispose plus d’une majorité suffisante pour mener à bien ses réformes, il organise un vote de défiance qui débouche sur la convocation d’élections législatives anticipées en septembre 2005. Après avoir mené une campagne extrêmement combative, Gerhard Schröder parvient à ce que le SPD fasse quasiment jeu égal avec la CDU. Mais, de ce fait, le scrutin ne débouchant sur aucune majorité claire, des négociations s’engagent entre le SPD et la CDU et aboutissent à la formation d’une grande coalition entre ces deux partis, dirigée par la responsable de la CDU, Angela Merkel. Réélu député, Gerhard Schröder redevient avocat. En 2006, il est porté à la tête du conseil de surveillance de la North European Gas Company (NEPG), filiale du groupe énergétique russe Gazprom, et publie ses Mémoires, Ma vie et la politique.
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