Saxe-Cobourg-Gotha, Siméon de

Saxe-Cobourg-Gotha, Siméon de (1937- ), dernier tsar bulgare (1943-1946) et Premier ministre de la république de Bulgarie de 2001 à 2005.

Né à Sofia, Siméon Saxecobourgotski, plus connu sous le nom de Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, est le fils de Boris III, tsar des Bulgares (1917-1943) et de Jeanne de Savoie. En 1943, après la mort de son père dans des circonstances obscures, il monte sur le trône. En raison de son jeune âge — il n’a alors que six ans —, la régence est dévolue à son oncle paternel, le prince Cyrille de Bulgarie.

En septembre 1944, les communistes bulgares organisent un coup d’État. Le jeune tsar reste sur le trône, mais son oncle est exécuté. Deux ans plus tard, la monarchie est abolie et le roi Siméon II, sa sœur et sa mère sont contraints à l’exil, en Égypte tout d’abord, où ils rejoignent Victor-Emmanuel, ancien roi d’Italie et père de la reine Jeanne. Inscrit au Victoria College d’Alexandrie, Siméon II étudie notamment aux côtés d’Hussein de Jordanie.

En juillet 1951, la famille royale s’installe à Madrid, où Siméon II poursuit des études de droit et de sciences politiques. En 1958, il entre à la prestigieuse école militaire de Valley Forge, aux États-Unis, où il est promu lieutenant en second. En 1962, il rentre en Espagne et épouse une aristocrate espagnole, Margarita Gómez-Acebo, qui lui donnera cinq enfants. Désormais homme d’affaires prospère, Siméon II devient le familier du roi Juan Carlos et des plus grandes familles royales d’Europe.

En 1996, à la faveur de la chute du communisme et après presque 50 ans d’exil, Siméon II rentre en Bulgarie, où il est accueilli en roi — il n’a d’ailleurs jamais abdiqué. Il affirme vouloir revenir sur le devant de la scène politique « dans le respect de la République et de la démocratie «. Le 28 avril 2001, dans un discours historique adressé à la nation, il proclame son intention de créer un parti politique portant son nom, le Mouvement national Siméon II (NDSV) et de se lancer dans la campagne des élections législatives. Le 24 juin, 42,74 p. 100 des électeurs lui accordent leur soutien, ce qui permet au NDSV de remporter 120 sièges sur 240 au Parlement. Au mois de juillet suivant, Siméon Saxe-Cobourg-Gotha est appelé à former un nouveau gouvernement par le président Petar Stoïanov, et devient l’un des rares monarques de l’histoire à revenir au pouvoir à l’issue d’un scrutin démocratique. Élu sans véritable programme, il promet néanmoins des résultats notables à l’issue de ses 800 premiers jours à la tête de l’exécutif.

Deux ans plus tard, pourtant, les électeurs choisissent le socialiste Gueorgui Parvanov comme président. Lors des législatives de juin 2005, le NDSV arrive en deuxième position derrière les socialistes. Au terme de la législature, le gouvernement de Siméon II n’est pas parvenu — malgré des performances macroéconomiques remarquables — à enrayer le chômage, ni à améliorer le niveau de vie, comme il s’y était engagé.