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Santa Anna, Antonio López de

Publié le 16/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Santa Anna, Antonio López de (1794-1876), général et homme d’État, président du Mexique (1833-1835, 1839, 1841-1842, 1843, 1844, 1846-1847, 1853-1855).

2   UN INSATIABLE COMBATTANT

Né à Jalapa, Antonio López de Santa Anna sert dans l’armée espagnole pendant la guerre d’indépendance et parvient au grade de lieutenant-colonel (1810-1821), puis change de camp et se place sous les ordres de l’empereur Agustín de Iturbide. Mais en 1822, il se soulève contre ce dernier et proclame la république à Veracruz. L’histoire politique mexicaine vit ensuite, pendant trente ans, au rythme des soulèvements et pronunciamientos de Santa Anna qui alternent avec des périodes de retraite dans son hacienda de Manga de Clavo.

En 1823, Santa Anna se prononce pour l’établissement d’une république fédérale qu’il sert, comme commandant du Yucatán puis comme gouverneur de Veracruz, sa patrie. Devenu un personnage d’envergure, il joue des rivalités entre chefs locaux et conduit des armées privées ou des garnisons rebelles contre ses ennemis. En 1829, il acquiert la stature d’un héros en repoussant une tentative de reconquête espagnole.

3   UN HOMME D’ÉTAT

En 1833, Santa Anna parvient à se faire élire président du Mexique, charge à laquelle il renonce finalement au profit de son vice-président, Valentín Gómez Farías (1781-1858). Ce dernier applique un programme centraliste — notamment l’amendement de la Constitution de 1824 — qui suscite la résistance des provinces. Santa Anna défend alors le régime contre les armées des gouverneurs locaux fédéralistes (1835) et, lorsqu’en 1836 le Texas se soulève, il va réprimer la sécession. Après y avoir remporté la sanglante victoire d’Álamo (23 février-6 mars 1836), il est battu et capturé à la bataille de San Jacinto (21 avril 1836) par une armée texane soutenue par les Américains ; il est alors contraint d’accorder l’indépendance au Texas, annexé aux États-Unis en 1845. Après une entrevue avec le président James Polk, il est libéré et débarque à Veracruz où, en 1838, il repousse une expédition française — Guerra de los Pasteles — mais perd une jambe durant le conflit.

La première moitié de la décennie 1840 le voit osciller entre le pouvoir et l’exil. Sans doute aidé (à tort) par les Américains qui l’imaginent moins hostile à leur égard que le président Mariano Paredes Arrillaga (1797-1849), Santa Anna rentre de Cuba en 1846, à la faveur de l’invasion du Mexique par les États-Unis. Mais une fois au pouvoir, avec Valentín Gómez Farías, il conduit la résistance militaire. Sa volonté de nationaliser les biens de l’Église débouche sur une guerre civile, tandis que les troupes américaines prennent Mexico (15 septembre 1847).

4   DE L’AUTOCRATIE AU DÉNUEMENT

La même année 1847, accusé d’être le responsable de la perte définitive du Texas, de la Californie et du Nouveau-Mexique, Santa Anna démissionne et s’installe en Colombie. Rappelé en 1853 à la présidence par le Congrès, il fait un retour triomphal. Sa dernière magistrature est marquée par la vente aux États-Unis de 100 000 km2 de territoire et par une dérive autocratique, qui, mécontentant l’armée et une large marge de la population, l’oblige à quitter le pays en 1855. Sous l’empire de Maximilien, il tente un dernier retour (1864-1867) mais ne rentre au Mexique qu’à la mort de son ennemi, le président Benito Pablo Juárez (1872), avant de mourir lui-même, à Mexico, dans le plus grand dénuement.

La carrière politique de Santa Anna a épousé quarante années d’instabilité politique mexicaine, durant lesquelles la moitié du territoire national est passé aux mains des États-Unis. Doté d’un grand charisme et d’une capacité militaire certaine, Santa Anna n’en demeure pas moins un caudillo qui s’est appuyé sur un réseau de fidélités personnelles plus qu’idéologiques.

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