Saint-Just, Louis Antoine Léon de
Publié le 18/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Saint-Just, Louis Antoine Léon de (1767-1794), homme politique français durant la Révolution.
Né à Decize, près de Nevers, dans une famille de propriétaires fonciers, Saint-Just étudie le droit à l’université de Reims. En 1789, il publie Organt, poème satirique — inspiré par les œuvres de Machiavel,de Rousseau et de Montesquieu — qui condamne la monarchie et l’aristocratie. Il se trouve à Paris lorsqu’éclate la Révolution et devient, en 1790, lieutenant-colonel de la garde nationale de Blérancourt (Aisne). En dépit de son désir, il ne peut pas se présenter aux élections, car il est trop jeune ; ce qui ne l’empêche pas de publier l’Esprit de la Révolution et de la constitution de la France (1790), texte remarqué à Paris, dans lequel il affirme déjà que le révolutionnaire ne peut qu’être un homme « inflexible «.
2 | L’INFLEXIBILITÉ D’UN JEUNE RÉVOLUTIONNAIRE |
Élu député de l’Aisne à la Convention en septembre 1792, Saint-Just rallie la Montagne, aux côtés de Robespierre, de Danton, de Marat et de Desmoulins. Ainsi affidé à la gauche jacobine, le benjamin de l’Assemblée, fervent robespierriste, devient un des théoriciens du nouveau régime.
Embrassant les aspirations égalitaires de la République, il entretient une haine vivace de l’Ancien Régime et défend, contre les Girondins, la dictature des sans-culottes. À ses yeux, le salut public l’emporte sur toute autre considération. Dès lors, nulle mesure n’est excessive si elle assure la sauvegarde de la République. À cause de cette âpreté, Saint-Just est tôt présenté comme l’incarnation de l’intransigeance révolutionnaire — vision renforcée par sa détermination lors de la condamnation de Louis XVI. Au cours du procès, il soutient en effet avec éloquence que le régicide est une mesure de salut public : « Les mêmes hommes qui vont juger Louis ont une république à fonder. « (régicides). C’est ainsi qu’il emporte l’adhésion de nombreux hésitants, et aide sans doute à ce que 387 voix votent l’exécution (contre 334).
3 | UN PILIER DE LA TERREUR |
La crise politique, économique et militaire du printemps 1793 accélère la chute de la Gironde et porte les Montagnards au pouvoir. Ceux-ci doivent faire face au soulèvement vendéen et à l’invasion des troupes coalisées. Devant cette situation, une série de mesures exceptionnelles sont prises, auxquelles Saint-Just apporte sa contribution.
Son entrée au sein du Comité de salut public (qui dirige le gouvernement) l’appelle à de hautes fonctions : commissaire aux armées et président de la Convention. En tant que membre du Comité et président de la Convention, il soutient indéfectiblement la lutte contre les ennemis de l’intérieur. « On fait trop de loi et trop peu d’exemples «, déclare-t-il en octobre 1793, avant de devenir, avec Robespierre et Couthon, l’un des trois principaux piliers de la Terreur. Après l’élimination de l’opposition girondine, il cherche à consolider son pouvoir en mettant au pas les factions montagnardes opposées à l’épuration. Il est ainsi l’un des principaux instigateurs de la condamnation des hébertistes (ultra-révolutionnaires) et des « dantonistes « ou « indulgents « (opposés à la Terreur).
En tant que commissaire aux armées, fort de ses talents d’organisateur, il est un des artisans des victoires de l’armée du Rhin en Alsace contre les coalisés. Dans le même temps, il épure l’armée des éléments hostiles à la Terreur.
4 | LA REVANCHE DE LA PEUR |
Mais la rançon de cet indéfectible attachement à Robespierre le conduit à l’échafaud.
Lassée des débordements de la Terreur, la Convention ordonne l’arrestation des deux hommes et de vingt autres. Ils sont exécutés le 10 thermidor an II (27 juillet 1794). Cette revanche de la peur met fin à une carrière intégralement dévouée à une pratique révolutionnaire dont Saint-Just a accepté et justifié les aspects les plus sanguinaires, affirmant froidement que ce qui ne peut être gouverné par la justice, doit l’être par le fer.
Ses nombreuses notes et réflexions ont été réunies après sa mort et publiées sous le titre de Fragments d’institutions républicaines.
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