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« Rire est le propre de l'homme »

Publié le 28/03/2011

Extrait du document


 
Le rire est un réflexe physique qui se manifeste par une contraction des muscles faciaux et peut être provoqué par un grand nombre d'événements très diversifiés. Le rire fut étudié par de nombreux philosophes et psychanalystes, mais ce phénomène garde toujours aujourd'hui une part de mystère.
Nous pouvons donc nous demander quel est l'effet que produit le rire sur les hommes.
Pour cela nous étudierons dans un premier temps les caractéristiques du rire et, dans un second temps, nous nous intéresserons aux effets que le rire peut produire.
 
Le rire est un phénomène qui possède des caractéristiques propres. En effet, le rire provoque une expression faciale particulière mais ses causes sont diverses et ce phénomène est propre à l'homme.
Premièrement, le rire se manifeste par une contraction des muscles faciaux. Cette manifestation extérieure est expliquée par Jim HOLT dans l'article « Quinze muscles faciaux et quelques bruits involontaires « publié dans The Guardian pour Courier international en 2009. De plus, nous pouvons voir sur l'affiche du film Le Corniaud paru dans les salles de cinéma en 1965 que les deux comédiens Bourvil et Louis de Funès ont une contraction des muscles de la mâchoire et des autres muscles du visage en général. Le rire est donc bien une manifestation physique.
               Deuxièmement, le rire est provoqué par plusieurs faits. Henri BERGSON dans son essai Le rire : essai sur la signification du comique paru en 1900 pense que l'on rit de l'homme et de ce qu'il fait ou des ressemblances que l'on peut retrouver avec les expressions humaines. De même, Charles BAUDELAIRE dans « De l'essence du rire « au Salon de 1846, nous explique que le rire est provoqué par l'homme qui rit par sa perception de ce qui se passe plutôt que par l'objet du rire lui-même. Pour Charles BAUDELAIRE, le rire est aussi provoqué par le sentiment de supériorité de l'homme. Ensuite, pour Jim HOLT, on peut rire à cause de chatouille, de la gêne …. Mais aussi par supériorité comme pour l'exemple donné par Newton. Enfin, dans le film Le Corniaud, le rire est provoqué par la naïveté des personnages.
               Troisièmement, le rire est le propre de l'homme. Dans Le Rire : essai sur la signification du comique, l'autre déclare que le comique et donc le rire, est strictement humain. Cette même idée est développée dans « De l'essence du rire «. Enfin, si nous observons l'affiche du film, nous nous apercevons que seul des hommes sont visibles sur cette affiche, qu'il n'y a pas d'animal.
               Le rire est donc un phénomène propre à l'être humain et a des caractéristiques propres. Mais le rire produit aussi des effets propres à ce phénomène.
 
Le rire provoque des effets très divers. Ces résultats ont des degrés différents du entre autre à l'effet de groupe. Le rire est aussi très contradictoire et a un rôle social.
Tout d'abord, le rire est intensifié par l'effet de groupe. En effet, Henri BERGSON nous explique que le rire est provoqué par le groupe lui-même et, qu'une personne seule n'aura pas la même sensibilité au rire lors d'une même situation. Dans l'affiche du film Le Corniaud, nous apercevons deux hommes qui sont pris d'un fou rire. S'il y avait eu une seule personne, il est probable que celle-ci aurait été plus posée.
Ensuite, le rire est très contradictoire. Pour Charles BAUDELAIRE, le rire est le signe d'une grandeur absolue et d'une misère infinie. Cet effet contraire n'est pas la seule antinomie visible dans le phénomène du rire. Jim HOLT montre que le rire peut amener beaucoup de plaisir grâce aux hormones produites mais peut aussi provoquer des nombreuses lésions pouvant même occasionner la mort. 
Enfin, le rire a un rôle social. Henri BERGSON pense que le rire à une grande puissance. Il rapproche les hommes, permet une transmission des valeurs, des mœurs. De même, Charles BAUDELAIRE montre que le rire est le propre d'une nation, il soude donc une nation autour de thème commun. Enfin, dans le film Le Corniaud les deux amis rient ensemble et cela crée un lien social entre les deux.
Le rire est donc contradictoire sur certains points mais a un véritable rôle social.
 
 
En conclusion, le rire est une manifestation physique strictement humaine provoquée par diverses causes. Il provoque grâce à l'effet de groupe des rires très intenses mais ce phénomène reste antithétique. Le rire a aussi un rôle social qui lie les hommes.
 
AUTRE DOC
Le rire, un processus complexe
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1ère approche du rire
 
Bien que défini comme « un comportement humain, un mode de communication non verbal «, le rire est avant tout une « succession d'expirations saccadées qui contractent les muscles du visage et s'accompagnent d'une vocalisation liée aux mouvements du diaphragme «. Par conséquent, d'un point de vue strictement scientifique, le rire n'a rien d'humain. Même Aristote, en étant le premier à dire que « l'homme est le seul animal qui rie « joint à ce propos une explication qui discrédite le caractère proprement humain du rire : « Ce qui fait que l'homme est le seul animal qui soit chatouilleux, c'est la finesse de sa peau « (Des parties des animaux, Livre III, chap 10).
Ainsi, d'un point de vue purement scientifique, le rire n'est pas un phénomène humain ; d'ailleurs, des études éthologiques (c´est à dire des études sur les comportements animaux) ont mis en évidence le fait que le rat (animal pourtant très éloigné de l'homme dans la classification évolutive) était lui aussi capable de « rire «, au sens physiologique du terme, de même que le singe.
Cependant, cette définition scientifique est trop superficielle et trop incomplète pour caractériser le rire, on s'aperçoit très vite qu'il existe, du moins pour l'homme, différents types de rires.
 
Différentes façons de rire
 
Les physiologistes modernes expliquent le rire par une « inspiration longue, suivie d'inspirations courtes et saccadées, auxquelles succède une inspiration nouvelle assez prolongée, suivie encore d'inspirations écourtées «, caractérisation qui reste encore une fois très scientifique. L' « humanité « du rire n'est donc pas à chercher dans la forme qu'il prend mais plutôt dans sa signification.
Pour l'homme le rire est en effet l'expression de sentiments divers : rire nerveux qui soulage et détend en nous permettant d'extérioriser une tension trop importante, rire de bonheur ou de plaisir, ou encore rire « réfléchi « suite à quelque chose d'humoristique (dessin, situation, plaisanterie). C'est lorsqu'il est l'expression d'un sentiment ou d'une réflexion que le rire acquiert une dimension particulièrement humaine. Pour être plus précis, plus rigoureux, il faudrait peut être alors dire que « l'humour est le propre de l'homme «, mais bien souvent on observe que les deux se confondent et que la cause du rire n'est pas uniquement physique comme le pensait Aristote.
On peut alors se demander…
 
Pourquoi rions-nous ?
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  A) Le rire est signe de joie, de bonheur ou de moquerie
 
L'intérêt pour le rire commence à prendre de l'ampleur au cours des 1res décennies du XVIe siècle en particulier chez les humanistes. De nombreux médecins s'emparent avec enthousiasme de ce thème essentiellement humaniste, Rabelais est l'un d'entre eux. Tous s'accordent sur un point essentiel : la question la plus importante qui se pose au sujet du rire est celle des émotions qui le provoquent.
Castiglione dans Il Cortegiano (Le Parfait Courtisan) écrit « le rire ne parait que dans l'humanité, et il est toujours signe d'une certaine jovialité et d'une certaine gaieté que nous éprouvons intérieurement dans notre esprit «. Bien vite, la cause essentielle du rire apparait être la moquerie et non plus la gaieté personnelle : pour de nombreux philosophes et écrivains, le rire est signe de mépris. Dans The Element of Law, Hobbes condamne le rire : « Il est une passion qui n'a pas de nom mais dont le signe est cette distorsion du visage que nous appelons rire «.
Ce qui est intéressant dans sa tentative de discréditer le rire est qu'il revient à une caractérisation physique du phénomène qu'il nomme une « distorsion du visage «, ce qui rappelle le rire des animaux (cf. I) ou encore ce qui suggère que le rire peut être perçu comme un signe de folie, qu'il faut à tout prix réprimer. On retrouve cette idée dans le roman Le nom de la rose (Umberto Eco, 1980 ainsi que film avec Sean Connery et Christian Slater).
Cela dit, même si le rire est considéré comme vil lorsqu'il constitue une moquerie, il n'en fait pas moins appel à l'intelligence humaine. En effet, les animaux semblent bien incapables de se moquer.
 
  B) Si le rire est l'expression d'une moquerie, il est doublement humain
 
Dans la mesure où en nous moquant, nous rions de nos propres défauts ou plus souvent de ceux des autres, le rire nous renvoie à nous-mêmes (dans le cas de l'autodérision), ou à nos semblables, c'est-à-dire toujours aux êtres humains. Ainsi, Bergson dans Le rire affirme que « si l'homme est le seul animal qui sait rire [référence directe à Aristote], l'homme est aussi le seul animal qui fait rire «. En effet, un paysage ne peut être qualifié de « risible «, et si un animal ou un objet nous fait rire, c'est parce que l'on y retrouve étrangement des caractéristiques humaines (selon Bergson).
En raillant les principaux vices humains, les comédies de Molière témoignent parfaitement du fait que le rire peut se révéler signe de moquerie (cf. Harpagon dans l'Avare, Le Bourgeois gentilhomme, Les Précieuses ridicules, etc.).
On peut ici soulever un paradoxe concernant le rire : il s'agit d'un phénomène inné chez l'homme (le bébé sait rire avant de parler) et pourtant, le sens de l'humour (autrement dit ce qui est susceptible de nous faire rire) varie d'un individu à l'autre en fonction de son âge ou encore de son milieu socioculturel (on peut notamment citer le fameux « sense of humour « anglais). Malgré cela, il est indéniable que le déclenchement du rire mobilise dans la plupart des cas des facultés proprement humaines.
 
Quelles sont les facultés proprement humaines que fait ressortir le rire ?
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  A) Vertu communicative du rire
 
Chez l'homme, le rire mobilise la réflexion, parfois la faculté d'autodérision, ou du moins traduit une pensée implicite, alors que chez les animaux il n'est qu'un simple son résultant d'une contraction du diaphragme. Mais ce que le rire a d'humain, par-dessus tout, est le fait qu'il se transmette si facilement (exemple du fou rire). En cela, le rire fédère et unit, devient un facteur de rassemblement et de compréhension mutuelle, il est en quelque sorte l'expression de la sociabilité humaine.
On a bien la preuve que le rire est porteur de sens pour le genre humain : le rire est un langage universel que tout le monde comprend (sauf certaines personnes « insensibles « au rire, qui sont de très rares exceptions). Cependant, même si le rire est assurément un mode de communication, la question d'origine (rire est-il le propre de l'homme) rejoint nécessairement un questionnement plus large et très actuel : existe-t-il des caractéristiques proprement humaines ?
 
  B) Élargissement sur le propre de l'homme
 
D'un point de vue scientifique et physiologique, seule une infime évolution génétique permet de distinguer l'homme et le chimpanzé (programme de SVT de terminale) : on a longtemps cru que la bipédie ou le maniement d'outils pouvaient caractériser le genre humain mais il s'est ensuite avéré que certains Primates partageaient ces caractères avec l'homme. Plus récemment, l'éthologue Karl Von Frish a montré que même le langage n'était pas spécifiquement humain puisque les abeilles aussi communiquent entre elles (c'est ce qu'il nomme la « danse des abeilles «), de même que les fourmis (stimuli chimiques et tactiles), etc.
 
Il faut donc introduire un autre principe pour fonder la supériorité de l'homme sur l'espèce animale : c'est ce qu'a tenté de faire Aristote en développant les concepts philosophiques de phusis, phora et theoria (cf. cours de Mme Bonnet : la phusis et la phora sont le déploiement et le déplacement des plantes et des animaux conformément aux lois de l'espèce : la plante ne peut pas ne pas se déployer comme tel…), classification reprise plus tardivement par Descartes. Si l'on partage cette conception, alors l'humour est un produit parfait de la theoria puisqu'il est inné chez l'homme mais qu'il ne répond en rien aux « lois de l'espèce « (on ne peut pas prévoir lorsque l'on va rire) et que le sens de l'humour se cultive (la maitrise de la theoria passe nécessairement par l'éducation dans la théorie aristotélicienne).
 
Pour conclure on voit donc que la question posée : rire est-il le propre de l'homme, soulève un questionnement fondamental : le propre de l'homme existe-t-il, autrement dit y a-t-il un moyen de différencier le genre humain de toutes les espèces animales ? Si oui, le rire semble convenir, mais comment être certain que le rire du chimpanzé, animal très proche de l'homme en termes évolutifs, ne traduit pas lui aussi un cheminement réflexif complexe ? Cette question est au cœur de plusieurs débats contemporains et constitue une crainte de l'homme qui transparait dans plusieurs romans de science-fiction comme La Planète des Singes (Pierre Boulle, 1963) ou encore Le propre de l'homme (Robert Merle, 1989 : « L'homme est un primate parvenu «).
 
AUTRE DOC
Le Rire, Bergson.
 
               Jusque là, 2 traditions ds la considération du rire :
                Jugement du rire en terme moral, le rire étant condamné comme manifestation d'orgueil. Selon le traité de la nature humaine de Hobbes, celui qui rit se pense ds une situation de supériorité par rapport à celui dt il rit. On rit avec les autres ms tj aux dépends de qqn ; ce qui ft rire c'est de voir l'autre subir un sort auquel soi mm on échappe. Rire accroit alors sa propre valeur car en voyant les autres ridicules ou rabaissés, on s'en trouve surélevé. La dévalorisation d'autrui s'accompagne de l'élévation de soi, ce qui explique que le rire relève de l'orgueil, en tant qu'expression du sentiment de sa propre supériorité.
Au XVIII, le rôle du rire est destructeur à la Cour, théâtre d'une concurrence ardue. Ds ce ctx, celui qui ft rire parce qu'il plait et séduit, remporte tous les éloges. Le rire divise et rassemble les individus, c'est l'expression d'une relation de pvr. Cette dimension du rire n'a rien de sympathique, c'est un mode d'agression non violent. Le rire exprime des rapports de force et a pr rôle de flatter la vanité (la servilité à un supérieur impose de rire à ses blagues sans qu'elles ne soient drôles). Le grotesque évoque à l'origine les figures déformées retrouvées ds les abbayes, associées à l'exagération, l'illustration et l'illusion de l'excès (ds la sexualité par ex). Les grds auteurs du grotesque sont Aristophane ds l'Antiquité et Rabelais à la Renaissance. A propos d'Aristophane, Aristote dira du rire qu'il est « du vulgaire pr des vulgaires «. On comprend alors pq le comique aura tj moins de valeur que le drame, car ds le rire persiste cette dévalorisation, celui qui rit étant en train de faire l'éloge de sa supériorité. La caricature est l'illustration mm de cette dévalorisation en insistant sur la dimension physique et sur les « raideurs du corps «, les tics de comportements. En ce sens, la caricature revient à réduire l'individu à un détail. Un des éléments du grotesque consiste en la comparaison avec l'animal, qui ramène l'individu à ce statut. Le rire est dc une manifestation de mépris.
Cette tradition morale est le reflet de la condamnation du rire par l'Eglise (cf Le nom de la Rose, d'Umberto Eco). A partir du moment où on rit, on peut effectivement rire de la création et renier Dieu. Le danger du rire subversif est illustré par la fête païenne du Carnaval qui fut pdt lgtps la célébration de l'inversion des rôles, du rire, parfois avec violence. L'appropriation du Carnaval par l'Eglise lui permis de contrôler d'autant plus le peuple durant les autres jours de l'année. Le meilleur moyen de contrôler des individus et de leur autoriser l'excès ds un cadre donné, afin que qu'en dehors de celui-ci les individus se soumettent ss rechigner (sorte de défouloir cf César : « du pain et des jeux «).
                La seconde tradition du rire est non pas morale ms physiologique. Le rire peut certes être analysé comme la manifestation d'une joie, un peu perverse, ms aussi tel un symptôme, une réaction physique. Pr Descartes « le rire n'est que cela «, cad une affaire nerveuse, d'humeur, sans motif et de l'ordre de l'action physiologique. Le rire est simplement un éclat de voix qui prend sa cause physiologique ds la dilatation des poumons suite à un afflux sanguin. On peut dès lors marquer une séparation assez nette entre le comique et le rire qui a avt tt une caractéristique physiologique, se rapprochant par ses symptômes d'une maladie.
La première grde thèse de ce mvt peut être attribuée à Hippocrate. Ds son tx Sur le rire et la folie à propos de Démocrite, il traite de la mélancolie, appelée aussi maladie de la bile noire car affectant ceux qui en sécrètent tp (melanos : noir en grec). La mélancolie est une maladie, un déséquilibre ds l'organisme (santé = équilibre), qui engendre une humeur « noire «, chaque grde maladie correspondant à la domination d'une certaine humeur ds le corps. La singularité de cette maladie du corps et de l'âme, c'est qu'Hippocrate l'approprie au génie. Les êtres intellectuellement supérieurs peuvent aller au-delà des apparences car ils souffrent de pathologies les rendant sensibles à des affects imperceptibles au commun (cf pb n°30 d'Aristote sur la mélancolie et le génie). Cette mélancolie a pr caractéristique de produire le rire de façon indépendante du comique, expliquant ainsi la considération du rire en terme physiologique.
Cette tradition a un rôle important ds la conception des comédies. Le terme humour vient d'humeur qui décrit un certain tempérament, une certaine disposition à produire du rire (rire ≠ mvt constant), comportant des périodes de joie et d'abattement alternées. Ceux qui sont frappés par cette humeur connaissent des pics libérateurs de tensions, inconstants et non définitifs ms cependant obéissant à des cycles déterminés. Le rire est comme une phase critique ds laquelle on cherche à se libérer d'un mal ; Aristote parle de la catharsis comme de la libération apaisante d'une tension. Les comédiens partent de ce schéma médical physiologique et épousent un rythme analogue à celui qui secoue le corps du patient affecté par cette humeur (cf pièce de Shakespeare au rythme entre dramatique et comique). L'humour se calque sur l'humeur et parvient à créer un discours captivant l'attention par le respect de son alternance.
 
               Ds le Rire , Bergson s'intéresse plus à ce qu'il y a de rythmique, ss tp s'intéresser à l'aspect moral. L'originalité de Bergson, pr qui le rire est « du mécanique plaqué sur du vivant «, vient du ft qu'il ne se situe ds aucune tradition. Il voit le rire comme l'expression d'un sentiment indifférent, qui n'est pas lié à des passions, des sentiments tels la tristesse ou la joie. Il ne réduit pas non plus le rire à une dimension physiologique, à un simple symptôme. Ce qui l'intéresse c'est le mécanique ET le vivant, régis tous deux par une certaine fluidité, un certain équilibre. Comment se construisent des équilibres, comment faire ce rythme né d'un entrelacement entre le mécanique et le vivant ? Le rire est une affaire de rapport et dc de mesure. Le rire, détaché des deux traditions, constitue une parenthèse, ss prise en compte de la situation. Le romantisme avait déjà introduit cette vision à travers les réflexions de Baudelaire. On rit parce qu'on sort de l'habitude, on est en présence d'un décalage par rapport à la situation habituelle escomptée. Bergson admet que pr rire il faut mettre ds une situation d'insensibilité crée par l'introduction d'un mvt à part. Malgré cette parenthèse il y voit ttefois une fct. Le rire est un mvt d'abstraction et en mm tps il a une utilité du pt de vue de la société. La thèse de Bergson est que le rire constitue un mvt de régulation sociale, une sorte de sanction pour ramener ds le cours de la vie sociale le « distrait « qui en a quitté les règles. C'est une espèce de correction non violente qui rappelle aux autres de se conformer aux normes sociales. S'il est gratuit ds son mécanisme, le rire correspond à cette utilité sociale, la vie se déroulant en société et non au dehors.
 
               Bergson recherche des procédés qui font rire. Pas seulement des techniques ni des codes, ms des formes ou des modes de pensée, càd pr lui des « images «. Ds le rire, on a un genre de pensée tt à ft original qui ne fonctionne pas habituellement. A l'origine du rire on trouve un acte de pensée unique et spécifique à des registres (sur le modèle des maths ou de la poésie). Bergson essaie de trouver comment la pensée saisit les objets lorsqu'elle rit. Une des principales caractéristiques du rire est sa rapidité, détaillée ds la 1ère partie. L'instantanéité du rire montre un rythme de la pensée particulier, une condensation des moyens et des fins à un moment (à l'inverse, une blague n'est pas drôle qd elle est téléphonée). Freud, 40 ans plus tard atteste à son tour d'un rythme de pensée ds le rire, d'une activité de la pensée totalement originale.
Le rire est une forme de pensée particulière, ms n'est il pr autant qu'une attitude ludique ? En effet, on rit lorsque tous nos affects sont épargnés, qqch peut être drôle comme tragique selon que cela nous touche. Le rire relèverait-il alors de l'art ? Comme ds l'art, pr rire ou profiter il faut se trouver désengagé de la situation réelle cf films d'horreur. Ce ctx est liée à une situation fictive, une reproduction, et ss ça l'art ou le rire ne valent pas. Pr qu'il y ait art il faut une neutralisation des effets réels, caractéristique de la fiction et de l'artifice, afin d'éprouver une jouissance esthétique. Si l'on peut rire de bon cœur c'est bien parce qu'il n'y a aucun enjeu réel ds la situation. La comédie, le rire naitraient alors de ce que nous quittons la réalité pr plonger ds le monde de son imitation. On rit en percevant une image imitée de la réalité, et ds ce cas le rire est une forme esthétique qui relève de l'art.
Ms Bergson ne voit pas le rire comme seulement qqch de gratuit, et ne ramène pas tt entier le rire à la comédie, le ludique, l'artifice et l'art. Le rire est pr lui une fct au service de la vie, une petite tension sociale qui a pr but de ramener les « distraits « ds les contraintes et les nécessités de la vie. On rit à chaque fois qu'un homme s'échappe de lui mm et perd son emprise sur soi, cette négligence étant une menace pr la vie. Le rire est vécu comme une sanction douce, un rappel à l'ordre de façon à e que la vie ne s'éparpille pas. C'est dc une forme de contrôle social, doté d'un enjeu de pvr tt à ft fondamental, mm s'il est « doux «. Freud dira du rire que c'est l'expression non agressive de notre agressivité. Le rire est une sorte de relâchement car c'est le contournement d'un l'obstacle (moral, physique) qui nous apporte de la satisfaction. Le mot d'esprit consiste sur ce principe à transformer en mots acceptables ce que l'on ne peut dire ni faire, d'où des ss entendus et des formes de mots d'esprits assez sophistiqués. Ce que l'on veut est répréhensible ms l'expression contournée de ce désir refoulé est source de satisfaction et de mm de congratulation (on parle de finesse d'esprit).
 
               Dans les 2ème et 3ème parties, Bergson fait remarquer que le rire est un fait humain, que ce sont les hommes qui rient et de choses humaines, garantissant le rôle social du rire. D'autre part le rire est un phénomène qui repose sur des ressemblances. Qq soit la manière dont cette ressemblance fonctionne, elle met en jeu l'homme en situation. On ne rit non pas des choses ms du fait que les choses renvoient à la dimension humaine. A partir du moment où les choses concernent l'homme, où l'homme est le sujet de ce dont nous rions, on peut être ds le domaine du comique. Toute chose comique a dc nécessairement trait à l'homme. On voit ici que contrairement aux idées reçues, le rire, le comique ne sont pas relatifs à la beauté, qui s'applique aux choses en elles mm. Beau ou laid concerne l'imitation entre l'image et son modèle, qui peut être plus ou moins bien réussie. Effectivement, ce qu'on appelle beauté réside ds la réalisation d'une imitation parfaite, càd lorsque l'image imite idéalement son modèle. En revanche la ressemblance du comique concerne l'homme, c'est pq le comique est un genre à part où l'on réagit par rapport à l'introduction de l'homme ds un certain ctx. Le rire chez Bergson n'est pas associé au laid, au travestissement, à la disharmonie. C'était néanmoins le cas auparavant, ce qui explique la dévalorisation tj réelle du genre comique. A quoi ressemble dc la chose comique ; par quel procédé cette ressemblance fonctionne-t-elle ? Le rire a pour originalité d'être une ressemblance sans modèle, qui ne cherche jamais à se substituer au réel. Parler alors du rire comme un symptôme se rattache à la tradition qui fait du rire un phéno physiologique. L'insensibilité est un symptôme, càd un signe naturel du rire (fièvre signe naturel de la grippe, qui l'accompagne constamment ≠ signe conventionnel tq le poisson pr les chrétiens). Les symptômes (≠effets qui sont nécessaires et suffisants) se contentent d'accompagner un phéno donné et nécessitent des interprétations car pouvant provenir de plusieurs causes (relation symptomatique ≠ relation causale). Le rire n'a rien à voir avec des affects, des émotions ou des passions car pr rire il ne faut rien ressentir : pas de rire ds la colère, la tristesse, la joie… Le rire n'est ni moral ni immoral, ni bon ni mauvais, simplement à part. Si l'on veut comprendre le rire on n'a dc pas à le juger.
Une des originalités que l'on peut remarquer ici du rire est qu'il change selon les époques : du tps de Hobbes c'est une manifestation de supériorité, pr lui le rire est arrogance. A l'époque de Bergson est possible un rire gratuit, ss préférence, moment où aucune tendance ne s'affirme (≠Leibniz qui y voit tj des perceptions). Bergson maintient que la vie ne doit plus être un enjeu de nos actes pr rire. Le rire nait chez les êtres capables de suspendre les impératifs de la vie, et dc seulement chez les hommes (les animaux et végétaux étant tj animés par cette « force vitale «, cet intérêt instinctif pr la vie). L'attitude qui laisse une place possible au rire est celle du spectateur car dès qu'on participe il y a une dimension affective contraire au rire qui s'installe (crainte, espoir…). En ce sens, on peut voir ds le rire un procédé théatral qui fait que l'on rit comme si l'on était devant une représentation.
               
               Le rire atteste d'autre part d'un mode d'existence commun (on ne rit jms seul, tj si d'autres sont au moins tacitement avec nous). On ne rit du rapport des choses qu'avec autrui ; le propre du rire c'est qu'il est social, et ds ce cadre, contagieux. Ms en mm tps le rire s'adresse à des cercles donnés qui fonctionnent de la mm manière. Le comique revêt plusieurs formes qui plaisent à certains, ds un ctx précis. Le propre d'un groupe c'est d'être clos, et l'on remarque alors que le rire produit des clivages. Le rire ne peut dc être une propriété objective des choses, le risible tient aux individus que les choses peuvent faire rire. Le rire est dc commun ms pas universel (forme des groupes distincts les uns des autres). Une fois un décalage, une imitation repérés, on rit. Est alors curieux que le rire, pr Bergson commun et « propre aux intelligences «, repose sur des paradoxes plutôt pauvres en signification. On repère un décalage ms celui-ci n'a guère de sens. Certes le rôle du rire peut être politique, au service d'idées, contestations, critiques… Ms à chaque fois il faut être convaincu de ce que la critique cherche à prouver ! Qd on rit d'un paradoxe, on ne rit pr rien, on n'apprend ni ne produit rien du tt. On rit de reconnaitre une situation que l'on voit par ailleurs (rapport entre 2 phénos) ms si l'on ne perçoit pas ce qui est doublé je ne rigole pas. Il y a un aspect fédérateur du comique ms dès que celui-ci revêt une signification cela relève du domaine du sérieux.
 
               Quel type de pensée produit du rire ? A quel type d'objet l'esprit a-t-il affaire lorsqu'on rit ? On rit de ne pas avoir réussi, ou, qd on réussi, de ce que notre réussite est involontaire. Ce qui fait rire c'est tj l'échec, et mm qd il y a réussite, c'est qu'il y a échec de son propre échec. On rit qd il y a inaboutissement, alors que l'homme sérieux, modèle de la maitrise de soi, n'est en aucun cas risible. Il faut aussi que cet échec témoigne d'une impuissance, càd que l'être dont on rit soit incapable d'utiliser tte sa puissance, ou que celle-ci soit disproportionnée. Rire est à nouveau une affaire de supériorité puisqu'on rit du spectacle de l'impuissance d'autrui. On relèveds le rire de l'imperfection, des défauts, du manque…
Pour Bergson il y a un double mvt de la vie : au début de tte chose on a un élan créateur, vital. C'est un état de tension, de concentration, de présence à soi et d'attention extrême. Ms une fois que l'on a crée qqch qui fonctionne, s'installe peu à peu l'automatisme, l'habitude, synonymes de dégénérescence. Le mécanique provient du vital, c'est une dégradation de la vie qui sombre ds la répétition. On rit pr corriger cette dégradation inévitable de la vie, sanctionner la distraction ainsi que rappeler à l'élan vital initial spontané et innovant. Il s'agit de rire pr ramener la vie à la vie. Le rire intervient au moment ou la force vitale s'amenuise, se relâche, fasse preuve de faiblesse jusqu'à laisser place à la matière (qui est inerte ≠ vie). Ce qui ft rire n'est pas l'absence de vie ni la faiblesse ms bien l'affaiblissement (et pas de la chose en soi). On rit tj des choses qui empirent, c'est pq la joie ne peut être liée au rire car accompagnant une amélioration. Le rire atteste d'une dégradation, qui peut aussi être source de tristesse. Bergson tente de repérer les règles qui font apparaitre la rigidité ds la vie, qui permettent un mvt dégénératif. C'est la raideur, la rigidité qui conduit la vie à se dégrader et va caractériser la matière. La vie va tj vers une plus grande autonomie et plus elle en gagne, plus elle tend vers l'automatisme. La rigidité a plusieurs modes : la distraction (raideur externe) ou la répétition (raideur interne). Bergson constate que la distraction est d'autant plus drôle lorsqu'elle a une histoire. On entre ds le domaine du risible à partir de l'instant où l'on perçoit un dédoublement de la situation, des personnes : tels qu'on les voit et tels qu'on les imagine. Plus cette absence à soi est lente, construite, plus le rire est important. L'absence de la vie à elle mm provoque le rire.
 
               Ds les 2 premiers chapitres de son œuvre, Bergson dresse un portrait de l'homme plutôt désespérant, celui-ci étant dominé par la matière. Il suffit juste de repérer qd la grâce s'évanouit, qd la pesanteur s'affirme, pr vouer un visage au rire et à la caricature. On rit des hommes parce qu'ils ne sont pas gracieux. Jusque là aucun rapport n'est établi entre rire et comique. Tragique et comique ne forment qu'un seul et mm genre, c'est pq le rire est source d'inquiétudes. Quel est le genre propre de la comédie selon Bergson ? Pq la ramène-t-il au rire ? Comment fait-il du rire qqch de ludique et pacifié, doté d'une fct sociale ?Le rire peut alors être interprété de plusieurs façons :
Le rire peut prendre la forme d'un mélange entre comique et tragique. Si on pense la vie comme qqch d'inaccompli, d'absurde, alors le rire n'est pas qqch de léger. Le comique est un genre mixte où, sur le modèle des films de Chaplin, se côtoient comique, tragique, satirique…
Le rire peut aussi être la marque d'une imperfection. Le perfection confère de la beauté esthétique à l'achèvement, en csqce de quoi tt ce qui est inaccompli se traduit par la laideur. On peut définir la perfection comme ce qui existe conformément à son essence, est dc parfaite une chose qui est telle qu'elle doit être. Cela explique que cette chose soit éternelle, suffisante à elle mm et harmonieuse. La beauté vient lorsque les choses qui existent vont jusqu'au bout de ce qu'elles font. La raideur empêche cet accomplissement, le fige ds une attitude et le rend laid. Cette opposition entre achèvement et inachèvement, beauté et laideur se transmet aux genres comique (associé au rire) et tragique (associé à la beauté). Ainsi, le comique a tj tendance à être dévalorisé, les grandes œuvres comiques ne se comptant réellement que sur les doigts d'une main (Molière… ?).
Comment faire pr rire et éprouver une forme de plaisir ? A quelle condition le rire peut il devenir une forme à part entière qui implique un rire non inquiet de notre part ? Comment arriver à un rire qui ne serait pas destructeur ms serein, agréable, calme, voulu ou partagé tq le présente Bergson ? Cette forme du rire est caractéristique de nos sociétés contemporaines.
Le rire peut enfin provenir d'une distraction légère ms pas d'une destruction. Il faut que le rire marque une limite au mvt pr que celui-ci ne dégénère pas. Le rire est forcément une affaire de limite car il a une fct sociale : on rit lorsque la vie s'écarte d'elle mm. L'enjeu de cette limite est de vivre ensemble, elle symbolise la limite tolérable à l'absence à soi. S'il y a tp d'absence à soi, càd de raideur, alors la vie commune n'est plus possible. Parmi cette infinité de mvts ds une communauté, il faut faire en sorte qu'ils ne se confrontent pas, qu'il y ai une certaine souplesse pr avoir une harmonie générale. La raideur est alors l'ordre du conflit, le rire le moyen de s'en prévenir.
 
               Le rire, en tant que limite, est une inquiétude maitrisée. Dès lors, 2 perceptions s'offrent à nous : soit on insiste sur la « maitrise «, soit sur « l'inquiétude «. Ds le premier cas, le rire peut être interprété comme une forme de contrôle social agréable. Le rire se distingue du reproche ds le sens où il reste une manière plutôt sympathique de ramener qqn à lui mm. Une société qui rit est une société pacifiée, telle est la thèse de Bergson et Freud. Le comique est ainsi un mvt de tension et de détente car le rire est une détente au moment où la raideur est à son max. On retrouve dc à nv la question du rythme en considérant le rire comme un plaisir social partagé. Ds le second cas, le rire peut être vu comme une réaction à un danger. Le rire est l'expression de conflits non résolus, un mode de communication agressif. Une société qui rit est une société inquiète. Ds les sociétés fluides, pacifique et sans dangers, le rire n'existe pas, comme en témoigne par ex l'austérité protestante : pas de rire car pas de tensions, pas de tensions car pas d'hostilités. Rire s'inscrit ds le registre de la provocation perpétuelle, d'un égoïsme exacerbé lié au plaisir de voir l'autre en difficulté.
 
               Bergson ds son tx énonce les modalités de cette limitation du mvt qui donne lieu à chaque fois à un certain langage, abstrait et surtt rythmé. Un des aspects principaux est bien que le langage comique donne une réalité comique à des objets. Les mots sont des sortes de traduction des choses, le langage est une imitation de la réalité, non pas en dehors du réel dc, ms bien le construisant. L'intention du comique est d'inventer un monde singulier, à l'image des films de Chaplin. Le comique n'est dc pas une affaire de contenu ni de signification, ms bien de langage.
Le comique nait d'abord d'une surprise, on lui confère un caractère inattendu. La situation initiale doit être connue, identifiable (cf comique de mœurs), le comique étant alors de l'extraordinaire ds de l'ordinaire ou de l'ordinaire ds de l'extraordinaire (puisque la vie s'échappe à elle mm). Toutefois le comique reste tj ds les normes, il faut que la ligne déviante reste ds des figures reconnaissables. Les comédies reprennent tj des schémas analogues, Bergson en énumère 3 : le diable à ressort, le pantin et la boule de neige (exs parmi tant d'autres, le comique revêt en effet différentes formes qui évoluent). On peut voir le rire comme un dérapage contrôlé. Ces 3 exs sont-ils des procédés des techniques narratives propres au comique ou s'agit-il d'un authentique langage ? Si c'est un procédé, ce sont simplement des moyens techniques, des fcts utiles pr produire le rire. Le rire, ds ce cas, serait un effet produit en ayant recours à une sorte de rhétorique propre à la comédie. On s'interroge alors seulement sur les moyens de produire le rire, les causes et les effets. C'est une démarche du registre stylistique, ce qui ft rire étant en l'occurrence soit la permanence d'une force qui résiste, soit le fait qu'un individu se trouve ds une situation ds laquelle il va produire un effet totalement inverse à celui escompté, soit un exagération, un excès. De ce pt de vue on ne se questionne pas sur la nature des fins de cette stylistique.
D'où une seconde approche, plus originale, de Bergson : n'y a-t-il pas un langage du rire ? Le comique n'est-il pas autre chose qu'un simple artifice ludique, pratique, avec une sensibilité à des dimensions du réel que l'on ne trouve nulle part ailleurs ? Le comique serait autre chose qu'un genre esthétique, càd qu'il servirait à saisir une dimension singulière de l'existence humaine. Le rire est pr Bergson ce que le cinéma est pr G.Deleuze, càd un langage à travers lequel on donne du mvt à l'image, différent par là de la littérature et la peinture, en offrant une nvlle manière de passer un msg. Le comique a pr singularité de produire une rupture, prenant la forme d'un évènement, càd d'une irruption irrationnelle subie d'un monde qui prend une forme totalement différente (sur le modèle du clinamen d'Epicure). Epicure, matérialiste, voit le monde ft d'atomes en chute libre ds un vide. Tant que ces atomes suivent ce mvt parallèle, il n'y a pas de monde, pas de réalité (c'est le chaos). Pr qu'il y ait un monde il faut qu'un atome bouleverse sa course pr en toucher un autre afin de produire au final un mvt désordonné à l'origine du monde. L'évènement c'est justement ce mvt inexplicable, qui est hasard absolu, irrationalité totale influant sur le monde. Selon lui le monde n'a dc aucune finalité (propre du matérialisme). Bergson dit de la mm façon que le comique relève de l'irrationalité absolue et dc de l'évènement.
 
2EMME PARTIE FRANÇAIS
 
Le rire peut-il changer le monde ?
 
Difficile aujourd'hui d'imaginer une vie sans humour. Le rire a une véritable influence sur notre bien-être. Il modifie notre façon d'envisager les choses pour découvrir que la vie offre de nombreuses occasions de rire. Alors le rire peut-il changer le monde ?
Nous verrons que le rire peut changer beaucoup de choses, mais que changer le monde grâce à lui n'est qu'utopie.
 
               L'humour permet souvent de désamorcer une situation conflictuelle. En effet, c'est en faisant prendre conscience aux gens du fait qu'ils sont parfois risibles que l'on désamorce les tensions. C'est l'humour juif. Rire de soi avant que les autres ne rient de nous. Avoir le sens de l'humour dans une situation critique est positif car cela permet de relativiser la situation présente, souvent gênante. On s'aperçoit alors que de nombreuses situations cachent un côté humoristique.
L'humour peut également être utilisé comme arme antistress dans le milieu professionnel. En effet, nous passons le plus clair de notre journée au travail. Une étude de Marco Sampietro, un universitaire italien, a montré l'influence de l'humour sur la cohésion des équipes de travail. Il démontre que les individus qui travaillent dans une atmosphère où l'humour est présent sont plus détendus, par conséquent moins stressés et moins stressants. Les individus se sentent bien et peuvent ainsi tirer profit du meilleur d'eux-mêmes.
Aborder les choses par la face de l'humour, c'est enlever tout le poids de la gravité de la situation. Le rire est une porte de secours. Rire est de plus en plus fréquemment utilisé dans le milieu hospitalier (clowns, histoires, jeux, films comiques) en particulier dans les services accueillant des enfants. En effet, l'expérience de la douleur, la séparation et l'éloignement de la famille peuvent s'avérer traumatisant pour les enfants, surtout pour les enfants en bas âge. Une situation provoquant le rire est capable de faire sortir une personne d'un état de tristesse. D'ailleurs, le verbe « Guérir « signifie changer d'état : « passer d'un état de maladie à l'état de la santé «. De nombreuses études ont même reconnue que le rire contribue à la guérison. 
 
Le rire est également un facteur de cohésion social. Il est aisé de tisser des liens grâce à l'humour. Le rire est un facteur de cohésion sociale. La thèse de Bergson selon laquelle le rire est collectif illustre bien cette idée. L'expression « plus on est de fous plus on rit « la confirme : plus le nombre de personnes joyeuses augmente, plus la joie de chacun devient intense ; or plus les individus d'un groupe rient ensemble, plus les liens se créent et se resserrent. Le rire communicatif tel qu'on le trouve dans Le Corniaud de Gérard Oury en 1965 invite également à la complicité. Une personne fait une blague et déclenche un fou rire général. Le rire entraîne le rire.
De plus, il est plus aisé de venir vers une personne qui a l'air heureuse qu'une personne déprimée.
 
Mais l'on peut rire des choses sans pour autant les faire changer fondamentalement. Chaplin en est l'exemple type avec son film Le Dictateur. Ce film, produit en 1940 et ouvertement inspiré par le régime nazi mis en place par Hitler, tourne le dictateur allemand en dérision, en particulier lors du discours que Chaplin exécute en utilisant une langue fictive ressemblant à l'allemand, très agressive, qui rappelle le ton sur lequel Hitler prononçait ses discours. Cela n'a rien changé aux atrocités commises pendant la guerre mais a permis aux gens d'envisager la situation sous un œil différent et d'en rire l'espace d'un instant.   
Le rire, peut être facteur de cohésion certes, mais il peut également s'avérer être un facteur d'exclusion en devenant une arme utilisée à l'encontre des personne jugées « non-conformes « pour un groupe ou même une société. On sait le mal que les enfants peuvent se faire entre eux. Il est très fréquent qu'il y ait un enfant pris pour cible par les autres élèves et s'en servent comme bouc émissaire. Ce rire moqueur, dédaigneux, peut vexer ainsi devenir une arme qui vexe et blesse. Le rire devient alors un rire d'exclusion
               Le rire est aussi signe de malaise social. Le commerce du rire n'a jamais été aussi présent qu'en temps de crise. La population, de plus en plus oppressée par les problèmes économiques et par les problèmes de chômage n'ont jamais eu autant besoin de se divertir.
On constate ainsi que les gens sont très friands d'humour, que ce soit sous forme de spectacle « one-man show «, des films comiques, de théâtre ou bien de cinéma. Ils ont besoin de se divertir, de se changer les idées et d'oublier leurs problèmes l'espace d'un instant, mais ce n'est pas parce qu'ils se seront éloigné de leurs soucis que cela changera quoique ce soit à leur réalité.
Ainsi, nous pouvons dire que le rire peut être utilisé dans diverses situations, notamment pour se sortir d'embarras, en société, dans le milieu professionnel ou bien dans le domaine médical. Il peut également servir des causes humanitaires telles que les « Restos du cœur «. Il n'en demeure pas moins un possible facteur d'exclusion et ne signifie pas pour autant que « tout va bien dans le meilleur des mondes «. L'humour n'est qu'un exutoire dont le but est d'améliorer le quotidien, mais il ne peut pas changer le monde. Ne pourrait-on alors pas affirmer que le rire ne change pas le monde mais plutôt la manière dont nous pouvons le percevoir ?
 
Autre doc
Tableau récapitulatif
« L'homme est le propre de l'homme «
 
Document 1 : Henri Bergson, Le rie : essai sur la signification du comique, 1900
 
   ▪ Le comique fait partie de l'homme uniquement.
   ▪ La transformation d'un objet fait rire
   ▪ C'est l'image que l'homme donne d'un objet qui fait rire
   ▪ Le rire est révélateur des relations au sein d'un groupe
   ▪ C'est un signe d'union, de cohésion, de complicité.
   ▪ Celui qui ne fait pas partie du groupe ne comprend pas la plaisanterie
   ▪ Le rire est communicatif et relatif à une société
   ▪ Distinction entre comique et rire
          Comique : Curiosité de l'esprit
          Rire : phénomène étrange, isolé
   ▪ Situer le rire dans son contexte social pour le comprendre
 
     Document 2 : Charles Baudelaire, « De l'essence du rire «, Salon de 1846
 
   ▪ Deux aspects du rire : grandeur, infinie, et misère infinie. Comme l'homme, le rire est contradictoire.
   ▪ Le rire vient du choc des deux opposées
   ▪ Aucune distinction entre rire et comique
   ▪ Le rire ne dépend pas de l'objet mais du rire
   ▪ Sans l'homme le comique n'existerait pas
   ▪ Le comique vient du signe de supériorité
   ▪ Les savants et les nations primitives ne rient jamais.
 
     Document 3 : Jim Holt, « Quinze muscles faciaux et quelque bruits involontaires «, 2009
 
   ▪ Le rire provoque des réactions intenses (spasmes, contraction musculaire…) et même provoquer des lésions, assez graves dans certains cas ; un changement de comportement.
   ▪ Certaines actions suscitent le rire
   ▪ Le rire dépend de la personne. Il est physique.
   ▪ Le rire opère une union entre le physique et le mental.
   ▪ Savants et dictateurs ne rient pas
 
Document 4 : Affiche du film « Le corniaud «, 1965
 
   ▪ Choc de deux opposés : un personnage naïf et un homme d'affaire véreux
   ▪ Le rire est physique, manifestation du corps
   ▪ Le rire est communicatif
   ▪ Les deux personnages rient : ils sont au même niveau pendant un instant par le rire.
   ▪ Le rire crée une union, une complicité.
 
     Plan de la note de synthèse
 
     I\ Rire physique
 
     II\ Rire mentale
 
     Ecriture personnelle
 
     Selon vous le rire peut-il changer le monde ?
 
     Plan critique :
 
  I. Le rire peut changer le monde
 II. Le rire ne peut pas changer le monde
 
     Plan analytique :
 
    ❖ Les causes du rire
    ❖ Les conséquences du rire sur le monde
    ❖ Les solutions éventuelles
 
     Plan thématique :
 
    ❖ Les différentes raisons qui suscitent le rire

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