Ressource gratuite : La connaissance scientifique progresse-t-elle par l'accumulation des faits ?
Publié le 22/07/2010
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« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison «. Cette citation de Poincaré, mathématicien français de la fin du XIXème siècle, aborde la question de la formation de la connaissance scientifique. Si celle-ci se nourrit d’une succession de faits pour se construire, elle nécessite un raisonnement et une interprétation pour progresser. Ainsi, l’observation de l’accumulation des faits devient une condition nécessaire mais pas suffisante pour assurer le progrès de la connaissance scientifique. Dès lors, on peut se poser la question suivante : La connaissance scientifique progresse-t-elle par l’accumulation des faits ? Bien qu'elle soit expérimentale, la démarche scientifique n'est pas empirique. C’est pourquoi, à elle seule, l’accumulation de faits ne peut fournir qu’une information brute qui n'a pas encore le statut de connaissance scientifique. C’est donc grâce à l’expérience et à l’observation de faits que l’on peut construire un raisonnement, aboutissant ensuite, par le biais d’une réflexion théorique, à un progrès de la connaissance scientifique. Ainsi, on peut se demander si la seule observation de faits peut nourrir une connaissance scientifique, alors même que cette dernière est la conséquence d’un raisonnement rationnel et non pas d’une simple constatation? Le terme « connaissance « regroupe deux concepts différents : d’une part, la connaissance comme une faculté de compréhension et de perception du monde. Ainsi entendue, la connaissance se rapproche d’un concept voisin : celui d’intelligence, ou de raison, entendues comme faculté d’appréhension intellectuelle du monde. Cependant, la connaissance est également un résultat : elle est ce que l’on a appris, par l’étude ou la pratique, par l’expérience des livres ou l’expérience du monde. Lorsque nous parlons d’une connaissance scientifique, nous parlons d’une connaissance produite au moyen de la rationalité scientifique, c'est-à-dire au moyen d’une méthode définie par la science elle-même. Il s’agit d’une connaissance qui est la conséquence d’un protocole particulier, identifiant un postulat de départ et une méthode précise de démonstration. A partir de là, il nous faut remarquer que l’acquisition et la progression d’une connaissance scientifique nécessite un support, un point de départ pour ensuite bâtir un raisonnement amenant à la réelle connaissance. Ce support, ce sont les faits observables par l’expérience. En effet, c’est bien en observant les faits qui s’accumulent que l’on sera à même par la suite de les interpréter afin de permettre un progrès de la connaissance scientifique. Le problème se pose donc de savoir quel est le rôle joué par les faits dans rétablissement de ces lois qui constituent la science : est-ce simplement par l'accumulation de faits que progresse la connaissance scientifique ? N'importe quel fait peut-il faire progresser la connaissance scientifique ou bien seulement certains d'entre eux ? Par ailleurs, on note que les faits seuls ne sauraient constituer une science, ils doivent s'inscrire dans une théorie ; mais est-ce eux qui permettent d'élaborer les théories scientifiques et de les confirmer ou bien ne sont-ils pas plutôt les produits des théories ? On remarque donc que l’observation de l’accumulation de faits est primordiale et nécessaire afin d’entreprendre un raisonnement permettant d’expliquer tel ou tel fait, et ceci toujours dans le but de faire progresser la connaissance scientifique. En effet, dans le cadre d’une recherche du progrès de la connaissance scientifique, nous devons considérer l’accumulation de faits comme un moyen que comme une fin. Observer le comportement d'un être vivant dans son milieu, observer le mouvement des astres dans le ciel, disséquer le corps d'un animal, observer un la composition d’un végétal au microscope… Voilà autant de cas dans lesquels l'observation attentive suffit pour connaître. Cependant, dans tous ces cas, la connaissance consiste dans le récit descriptif des faits observés, donnés de manière immédiate à l'observateur. Il ne s’agit seulement que de constats que l’on fait, sans pouvoir forcément les expliquer et donc faire progresser la connaissance scientifique. Dans notre vie quotidienne, nous avons régulièrement recours à un « fait « pour clore une discussion : « C'est un fait ! C’est indiscutable ! «. Mais le fait qui « saute aux yeux « n'a de sens que si je regarde dans sa direction et parce que je l'introduis dans une pensée où il signifie quelque chose. Retirée de son contexte, ce « fait « n’aurait aucun sens. Il n'y a jamais de données à l’état brut dont le constat instruirait comme par magie notre pensée. Dans la mesure où il a un sens, il appartient à une théorie interprétative implicite. Ainsi, ce ne sont donc pas les faits à l’état brut qui comptent, mais leur interprétation. Nous pourrons alors observer avec autant de soin que l’on voudra la chute d'une pomme sans pour autant jamais pouvoir donner la loi qui régit son mouvement, et donc pouvoir prétendre connaître le phénomène étudié. Nous avons vu que la question de la connaissance scientifique suppose qu'il est nécessaire de bien observer pour connaître. A présent, Il s'agit donc de savoir si cette condition est ou non suffisante. Nous devons alors nous poser la question du rôle et de la fonction de l'observation dans ce processus de connaissance. A première vue, une observation attentive et scrupuleuse devrait suffire pour connaître et faire l'analyse d'un phénomène. Mais la connaissance scientifique ne se réduit pas à l'observation et à la description des phénomènes qu'elle étudie. En matière de science, les faits ne sont pas tant donnés que construits. Le savant n'est pas un observateur passif. L'expérience scientifique est le résultat d'une élaboration théorique. De ce fait, il est nécessaire que la science objective les faits qu'elle étudie. Ainsi, connaître les lois du mouvement ne relève pas de l'observation, même attentive, des corps en mouvement. Cette connaissance suppose bien plutôt une certaine conception de la nature qui rend possible sa mathématisation. La connaissance ne repose donc pas sur l'observation des faits mais sur leur insertion dans un processus théorique préalable. le progrès que la physique a fait du jour où, au lieu de rester fixé à l'observation des faits, Galilée s'est mis à les interroger à partir d'une théorie préalable. Kant critiquera l’empirisme et apportera à la question de l’origine de la connaissance une réponse originale. Toute notre connaissance, affirmera il débute avec l’expérience. Mais cela ne signifie pas que toute notre connaissance dérive de l’expérience. L’expérience n’est que la matière de notre connaissance. Pour que cette matière devienne l’objet d’une connaissance, il nous faut l’organiser, ce qui n’est possible que grâce aux structures de la raison humaine, qui rendent la connaissance possible. Dans l’idée du grand public, la science est un savoir qui progresse par un processus d’accumulation sans fin. On « empile « le savoir et les théories nouvelles, comme on empile des briques; c’est ainsi que la cathédrale de la science s’édifie. De là apparaît une représentation du savoir scientifique pleine des certitudes accumulées par des générations de savants. Il nous faut revenir sur la notion de progrès, qui signifie plus qu’un simple changement. Car un changement est une modification neutre, tandis qu’un progrès est une modification qui constitue par rapport à l’état précédent un véritable « plus «, un « mieux «, une amélioration. Il ne suffit pas qu’une tendance soit continue pour qu’elle marque un progrès, c'est-à-dire que toute progression n’est pas pour autant un progrès. La progression de la rage en Europe, est un changement, mais n’est pas un progrès. L’idée de progrès prend tout son sens, quand elle enveloppe à la fois la constance d’une tendance répondant à une logique et une amélioration indiscutable. C’est pourquoi la connaissance scientifique ne peut progresser que par une accumulation de faits, ceux-ci doivent être interprétés. Nous avons vu précédemment que si l’atteinte d’un progrès en matière de connaissance scientifique ne pouvait se faire sans une observation préalable de faits, il était nécessaire de procéder par la suite à une interprétation de ceux-ci, sans quoi tout progrès serait compromis. On peut alors dire aisément que l’observation est une phase dans le processus de connaissance. Celle-ci demeure en effet un moment essentiel de la connaissance. Bien observer, rester attentif au phénomène, s'appliquer à le décrire fidèlement sont autant de qualités qui caractérisent le savant. Mais cette observation est toujours orientée et guidée par une réflexion théorique : elle n'a donc rien d'immédiat ni de fortuit. Elle est le produit, le résultat de la connaissance bien plus que sa condition nécessaire. Ce qui est sûr, c’est que la notion de progrès des sciences ne repose pas sur un processus cumulatif. Il faut alors que nous ayons conscience de ce que toute avancée du savoir se fait dans une conquête de l’inconnu. C’est un peu comme si un spéléologue trouvait l’entrée d’une grotte. Au début, il pourrait se vanter de sa découverte. Mais sa suffisance disparaitrait quand il se rendrait compte que la première salle ouvre sur une multitude d’autres. Si nous prenons l’exemple des découvertes concernant la connaissance du cerveau humain. Les premiers à avoir découvert les régions du cerveau avaient accompli un grand dessein. Mais ce n’était qu’un premier pas qui n’a fait que révéler d’autres mystères de notre cerveau qui restent encore à explorer. La quête incessante du progrès exige donc que l'on mette en cause le caractère immédiat de l'observation dans l'élaboration et la constitution d'une véritable connaissance. Ainsi, on peut dire que l’observation de l’accumulation des faits est une condition certes nécessaire, mais loin d’être suffisante pour parvenir au progrès. La connaissance scientifique progresse donc par l’accumulation des faits, mais pas seulement ; c’est en fait par leur interprétation et leur insertion dans une théorie, une réflexion que la connaissance scientifique progresse. Nous avons montré que l’observation de faits ; c’est à dire l’expérimentation, était nécessaire à la mise en place d’une théorie qui permettant le progrès concernant la connaissance scientifique. Cette expérimentation est donc primordiale et essentielle dans la démarche d’un scientifique. Il peut observer des faits, puis les interpréter pour peut être faire progresser la connaissance scientifique. Ainsi, l’observation devient une phase qui s’inscrit dans le processus de connaissance. La connaissance scientifique progresse donc réellement par l’interprétation que l’on fait de ces faits observés au préalable.
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c'est ainsi que la cathédrale de la science s'édifie.
De là apparaît une représentation du savoir scientifique pleine descertitudes accumulées par des générations de savants.
Il nous faut revenir sur la notion de progrès, qui signifie plusqu'un simple changement.
Car un changement est une modification neutre, tandis qu'un progrès est une modificationqui constitue par rapport à l'état précédent un véritable « plus », un « mieux », une amélioration.
Il ne suffit pasqu'une tendance soit continue pour qu'elle marque un progrès, c'est-à-dire que toute progression n'est pas pourautant un progrès.
La progression de la rage en Europe, est un changement, mais n'est pas un progrès.
L'idée deprogrès prend tout son sens, quand elle enveloppe à la fois la constance d'une tendance répondant à une logique etune amélioration indiscutable.
C'est pourquoi la connaissance scientifique ne peut progresser que par uneaccumulation de faits, ceux-ci doivent être interprétés.
Nous avons vu précédemment que si l'atteinte d'un progrès en matière de connaissance scientifique ne pouvait sefaire sans une observation préalable de faits, il était nécessaire de procéder par la suite à une interprétation deceux-ci, sans quoi tout progrès serait compromis.
On peut alors dire aisément que l'observation est une phase dansle processus de connaissance.
Celle-ci demeure en effet un moment essentiel de la connaissance.
Bien observer,rester attentif au phénomène, s'appliquer à le décrire fidèlement sont autant de qualités qui caractérisent le savant.Mais cette observation est toujours orientée et guidée par une réflexion théorique : elle n'a donc rien d'immédiat nide fortuit.
Elle est le produit, le résultat de la connaissance bien plus que sa condition nécessaire.
Ce qui est sûr,c'est que la notion de progrès des sciences ne repose pas sur un processus cumulatif.
Il faut alors que nous ayonsconscience de ce que toute avancée du savoir se fait dans une conquête de l'inconnu.
C'est un peu comme si unspéléologue trouvait l'entrée d'une grotte.
Au début, il pourrait se vanter de sa découverte.
Mais sa suffisancedisparaitrait quand il se rendrait compte que la première salle ouvre sur une multitude d'autres.
Si nous prenonsl'exemple des découvertes concernant la connaissance du cerveau humain.
Les premiers à avoir découvert lesrégions du cerveau avaient accompli un grand dessein.
Mais ce n'était qu'un premier pas qui n'a fait que révélerd'autres mystères de notre cerveau qui restent encore à explorer.
La quête incessante du progrès exige donc quel'on mette en cause le caractère immédiat de l'observation dans l'élaboration et la constitution d'une véritableconnaissance.
Ainsi, on peut dire que l'observation de l'accumulation des faits est une condition certes nécessaire,mais loin d'être suffisante pour parvenir au progrès.
La connaissance scientifique progresse donc par l'accumulationdes faits, mais pas seulement ; c'est en fait par leur interprétation et leur insertion dans une théorie, une réflexionque la connaissance scientifique progresse.
Nous avons montré que l'observation de faits ; c'est à dire l'expérimentation, était nécessaire à la mise en placed'une théorie qui permettant le progrès concernant la connaissance scientifique.
Cette expérimentation est doncprimordiale et essentielle dans la démarche d'un scientifique.
Il peut observer des faits, puis les interpréter pour peutêtre faire progresser la connaissance scientifique.
Ainsi, l'observation devient une phase qui s'inscrit dans leprocessus de connaissance.
La connaissance scientifique progresse donc réellement par l'interprétation que l'on faitde ces faits observés au préalable..
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