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Rakhmonov, Emomali

Publié le 07/04/2013

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Rakhmonov, Emomali 1 PRÉSENTATION Rakhmonov, Emomali (1952- ), homme politique tadjik, élu président de la République du Tadjikistan en 1994. 2 L’ACCESSION AU POUVOIR Né à Dangara, dans le sud-ouest du pays, Emomali Rakhmonov exerce le métier d’électricien avant d’effectuer son service militaire dans la marine soviétique, de 1971 à 1974. En 1976, il adhère au Parti communiste du Tadjikistan, puis devient secrétaire du comité syndical d’un sovkhoze de la région de Dangara. Après des études d’économie à l’université d’État du Tadjikistan, il prend la tête d’un sovkhoze en 1988, toujours dans sa région natale. À partir de 1990, il cumule cette fonction avec celle de député du Soviet suprême de la République socialiste soviétique du Tadjikistan. Après son accession à l’indépendance en septembre 1991, le pays sombre dans la guerre civile. Les combats, qui opposent les procommunistes à une coalition regroupant démocrates et islamistes, conduisent à la démission du président Rakhman Nabiyev en septembre 1992. Emomali Rakhmonov, inconnu du public, est élu à la tête du Soviet suprême le 19 novembre. Après l’abolition du poste de président de la République, le 27 novembre, il devient de facto chef de l’État. En novembre 1994, alors que les forces procommunistes ont repris le contrôle du pays et qu’un cessez-le-feu a été signé, une nouvelle Constitution, approuvée par référendum, rétablit la fonction de président. Le même jour se tient une élection présidentielle. Le scrutin, boycotté par l’opposition islamiste et démocrate, voit la victoire d’Emomali Rakhmonov avec plus de 58 p. 100 des voix. 3 UNE PAIX DIFFICILE Malgré les négociations entre Emomali Rakhmonov et Abdullo Nuri, représentant de la coalition islamo-démocrate unifiée sous le nom d’Opposition tadjike unie (OTU), les combats se poursuivent de 1995 à 1997. En avril 1997, Emomali Rakhmonov lui-même échappe de peu à un attentat. Le 27 juin 1997, grâce à la médiation de l’ONU, de la Russie et de l’Iran, un accord de paix est signé à Moscou. Une commission de réconciliation nationale est mise en place et prévoit notamment le partage du pouvoir entre les partisans du président Rakhmonov et l’OTU. Si les tensions restent vives entre procommunistes et islamistes, les négociations entre Emomali Rakhmonov et Abdullo Nuri portent leurs fruits : échanges de prisonniers de guerre, rapatriement des populations réfugiées en Afghanistan et appel conjoint à l’aide internationale. En signe d’apaisement, le président Rakhmonov engage également une réforme constitutionnelle (approuvée par référendum en septembre 1999) légalisant les partis à caractère religieux. 4 SECOND MANDAT (1999- ) Président du Parti démocratique populaire du Tadjikistan (HDKT) depuis avril 1998, Emomali Rakhmonov dispose du soutien d’une des principales forces de la majorité lorsqu’il se présente à l’élection présidentielle de novembre 1999. Il est réélu pour un second mandat (porté à sept ans non renouvelable par référendum) avec près de 97 p. 100 des suffrages, à l’issue d’un scrutin controversé. En mars 2001, la tenue d’élections législatives multipartites marque l’aboutissement du processus de réconciliation. Le HDKT l’emporte avec 65 p. 100 des votes. Le deuxième mandat d’Emomali Rakhmonov est marqué par une volonté d’ouverture, tant régionale qu’internationale. Membre fondateur de l’Organisation de coopération de Shanghai (regroupant la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan), Emomali Rakhmonov appelle dès 2001 à une plus grande coopération entre ces pays, afin de maintenir la paix et la stabilité en Asie centrale. En tant que président du Fonds international pour la sauvegarde de la mer d’Aral, il doit également faire face aux tensions liées au partage de l’eau entre les pays de la région. En mai 2005, il demande à la communauté internationale d’aider l’Asie centrale à lutter contre les conséquences de la surexploitation de ce bassin fluvial. Sur le plan international, Emomali Rakhmonov entreprend un rapprochement diplomatique avec les États-Unis. Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, le Tadjikistan, qui occupe une position géographique stratégique, apporte son soutien à la coalition internationale contre le terrorisme. Ce positionnement facilite l’obtention de prêts et de dons des pays occidentaux, destinés à redresser une économie anéantie par la guerre civile. En juin 2003, un référendum controversé permet au président en exercice de briguer deux mandats supplémentaires, et supprime l’âge limite de 65 ans. Ces amendements permettent virtuellement à Emomali Rakhmonov de conserver son poste jusqu’en 2020. La mainmise du HDKT sur la vie politique est confirmée par les législatives de février 2005, où le parti remporte 75 p. 100 des suffrages, puis par la réélection de son leader en novembre 2006, avec 76,4 p. 100 des suffrages, à l’issue d’un scrutin boycotté par l’opposition et entaché de nombreuses irrégularités selon les observateurs occidentaux.

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