Question 99 Alors qu'elle vient d'enregistrer une indéniable victoire aux élections municipales, la gauche semble se saborder, en septembre 1977, en achoppant sur: A.
Publié le 19/08/2014
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Question 99 Alors qu'elle vient d'enregistrer une indéniable victoire aux élections municipales, la gauche semble se saborder, en septembre 1977, en achoppant sur: A. l'actualisation du programme commun? B. le report des voix au second tour des législatives? C. un conflit de personnalités? Réponse 99 A. L'actualisation du programme commun. Dès l'été, les communistes ont lancé campagne pour cette actualisation, exposant la nécessité d'élargir le champ des nationalisations, celle encore d'augmenter le SMIC, etc. Veulent-ils, en mobilisant l'opinion publique de gauche, forcer la main de leurs partenaires, le P.S. et le M.R.G. ? A l'initiative du P.C.F., un sommet réunit les chefs des partis de l'union : Robert Fabre pour le M.R.G., François Mitterrand pour le P.S., Georges Marchais pour le P.C.F. Curieusement c'est du plus petit parti que vient la rupture, R. Fabre se refusant à avaliser les propositions communistes. Le 14 septembre 1977, le programme commun a vécu, le M.R.G. quittant ostensiblement la coalition. Le replâtrage socialo-communiste n'aboutit pas, Marchais reprochant au P.S. sa dérive vers la social-démocratie. Le 23 septembre, la rupture est totalement consommée. Il est permis toutefois de s'interroger sur la raison profonde de la désunion. A proximité d'élections capitales (3e tour somme toute des présidentielles), avec de très sérieuses chances de succès (pronostiqué d'ailleurs par les sondages), il semble invraisemblable que la gauche n'ait pas trouvé les moyens d'un compromis (le programme commun de 1972 n'était du reste rien d'autre), sauf à ne pas le vouloir. Les socialistes, en plein boom, n'ont, selon leur propre analyse, rien à gagner à se laisser enfermer trop strictement par les exigences communistes; inversement, le P.C.F. ne doit pas ignorer que son piétinement, pour ne pas dire sa régression, doit énormément au grignotage socialiste; quant aux radicaux de gauche, il semble qu'ils aient déjà amorcé une glissade vers le pouvoir, comme en témoignera la mission qui sera confiée à leur leader R. Fabre par le Président Giscard lui-même, après les élections. Dès lors il ne reste aux "frères ennemis" qu'à retrouver une liberté de manoeuvre qui leur permettra, séparément, d'étalonner au plus juste leur audience réelle. La rupture de la gauche, en 1977, n'est pas idéologique, comme le donnerait à croire la dénonciation du programme commun, mais politique surtout, voire conjoncturelle ou politicienne.
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