Qu'est-ce qui distingue une religion d'une secte?
Publié le 07/03/2014
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Qu'est-ce qui distingue une religion d'une secte?
Le lien social peut être sous la forme d'une analyse de la pathologie sociale c'est-à-dire des formes
de décomposition des structure classiques de l'appartenance. La question de la nature et de la place
des mouvements sectaires dans la société n'est pas propre à la France mais elle offre dans le pays
des droits de l'homme un modèle de compréhension de la manière dont s'organise les sociétés mais
aussi dont se régénère le sacré au coeur. Les sectes sont-elles des religions qui ne sont pas encore
institutionnalisée? Le mouvement sectaire est-il dangereux pour les individus les plus fragiles de
la société moderne ou traduit-il une recomposition du sacré autour de nouelles valeurs? Peut-on
réduire une secte à une entreprise financière fondée sur la manipulation et la violence? Comment
respecter la liberté d'opinion tout en protégeant les individus les plus fragiles? La question du rôle
des sectes dans une société individualiste est aussi celle de la servitude volontaire dans une société
moderne ou la puissance de l'émancipation produit aussi de la peur et la tentation pour une partie de
la population d'un repli communautaire, religieux ou sectaire.
I/ Une histoire politique de la religion
A/ La philosophie des Lumières et l'héritage français
L'histoire politique française a toujours été centrée autour du rôle de l'Etat, de la monarchie absolue
à la Révolution, du jacobinisme à l'Empire, de la monarchie constitutionnelle à la République. La
France est le seul pays dans lequel l'Etat a précédé la nation c'est-à-dire dans lequel une structure
politico-administrative a existé avant le sentiment national. Dès l'époque Mérovingienne, l'Etat
français envoit des missi dominici, c'est-à-dire des fonctionnaires chargés d'imposer et d'unifier le
territoire autour de lois. L'Etat a donc joué un rôle politique majeur en France en particulier dans
la régulation des religions. A cet égard, dès l'avènement de Clovis, l'Etat français a instauré une
relation spécifique à la religion.
B/ Séparation du politique et du religieux : l'invention de la laïcité
En 1670, Spinoza (1632-1677) publie le Traité Théologico-politique dans lequel il affirme la
nécesité de la séparation de l'ordre politique et de l'ordre religieux. La séparation entre sphère
religieuse et sphère politique rend possible l'exercice de la tolérance religieuse et d'une liberté
d'expression qui ne soit pas limité par la censure religieuse. Ce qui distingue la laïcité de la simple
tolérance religieuse c'est d'une part la garantie de la neutralité des fonctionnaires de l'Etat et d'autre
part la possibilité de changer de religion sans être exclu de sa communauté d'origine.
II/ Le débat français sur les sectes
A/ Le renouvellement du pacte politique
Avec Clovis, l'Etat français avait imposé un mode de régulation des religions qui reposait sur un
accord politique : l'Eglise de France faisait du roi un représentant de Dieu sur Terre en échange de
quoi le roi de France luttait contre les hérésies (Albigeois ou Cathares). Ce pacte millénaire a été
renouvellé par les empereurs et les présidents de la République dans une modification des acteurs
mais aussi des contenus de celui-ci. En effet désormais, le chef de l'Etat français ne s'addresse
plus à l'Eglise de France mais aux trois religions révélés : l'Islam, le Judaïsme et le Christianisme.
Désormais, l'Etat français propose un accord politique aux grandes religions institués : à charge aux
trois grandes religions du livre d'assurer la paix sociale et la concorde civile en échange de quoi
l'Etat luttera contre les nouvelles hérésies : les sectes.
C'est la raison pour laquelle la politique constante du ministère de l'Intérieur a été de favoriser
l'émergence de représentants de l'Islam de France. C'était l'objet de la création du comité
représentatif du culte musulman. Il fallait en effet créer une institution française avec laquelle l'Etat
républicain pourrait passer un accord politique.
B/ L'invention de la laïcité
La loi de séparation de l'église et de l'Etat voté en 1905 sous le gouvernement d'Emile Combe
traduisait en terme de politique la distinction philosophique entre le champ religieux et l'espace
politique. La laïcité française ne se réduit pas à l'exercice d'une liberté religieuse et cultuelle, elle
est l'invention d'un nouveau rapport à la religion. Alors que la plupart des démocraties occidentales
reposent sur la liberté de culte combiné à une religion d'Etat, la France a imposé une séparation
stricte et rigide entre l'espace politique et l'espace religieux. Non seulement les fonctionnaires de
l'Etat se doivent d'une stricte neutralité dans l'exercice de leurs fonctions, mais l'exercice de la
religion fait retour sur l'espace privé. L'invention de la laïcité à la française a produit un espace
public qui est l'espace du vivre ensemble dans lequel chacun peut exprimer ses convictions et ses
valeurs sans pour autant faire référence à une attache religieuse. Dans l'espace politique français, on
ne reconnaît aucune communauté religieuse, il n'existe que des individus libres et autonomes. Si la
laïcité est un des trois piliers de la république, c'est parce que dans un pays ravagé par les guerres de
religion, la protection des minorités religieuses est passée par la neutralisation du débat religieux.
Liens utiles
- yazidis (« originaires de Yazd », en Iran), membres d'une secte de Mésopotamie et du Kurdist?n, pratiquant une religion syncrétique, mélange de christianisme, de judaïsme et d'isl?m.
- ch?'ites o u sh?'ites ( de l'arabe sh?'ah, « parti », « secte »), membres d'un des deux principaux courants de la religion musulmane, l'autre étant celui des sunnites (isl?m orthodoxe).
- Peut-on distinguer secte et religion ?
- ch?'ites o u sh?'ites (de l'arabe sh?'ah, « parti », « secte »), membres d'un des deux principaux courants de la religion musulmane, l'autre étant celui des sunnites (isl?m orthodoxe).
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