Que l'on dise peuplement d'un espace vierge, conquête ou reconquête d'un sol nu, on fait toujours allusion à une place laissée vide que la nature doit reprendre.

Un milieu ayant été détruit de manière naturelle ou artificielle va se reconquérir lentement. Les organismes qui s'installent les premiers seront désignés sous le nom de pionniers. Il n'est pas inutile de dire qu'un homme ne peut voir l'aboutissement de ce processus qui sera la création d'un nouvel écosystème ou communauté terminale (végétaux définitifs et population animale acquise). Par le terme de dysclimax on sous-entend un faciès qui ne sera jamais celui d'origine, mais néanmoins la création d'un équilibre complet. Le stade final d'un déroulement absolument normal et naturel de conquête d'un sol nu, en l'absence de toute perturbation, se nomme le climax. C'est la stabilisation de tous les facteurs mis en cause. En somme ce qui a été, en un saisissant raccourci, la conquête des sols après la dernière glaciation. Dans le cas d'une conquête, prise dans le sens entendu ici, il faut retenir l'accent mis sur un repeuplement qui se fait exclusivement par les moyens naturels de dispersion, soit les vents, les courants marins et les animaux de passage. La deuxième notion, les étapes d'une semblable colonisation, à commencer par les successions primaires. Les cryptogames (algues et fougères) seront les pionniers, les spores (de l'ordre de l'infiniment petit) ayant été amenées par le vent. Viendront ensuite les herbacées et si le climat le permet, la forêt. Les premiers animaux seront forcément omnivores, avec, quasi en même temps, les nettoyeurs. Les herbivores suivront ce qui amènera les carnivores et le cortège des insectivores sans omettre les parasites.