Poutine, Vladimir
Publié le 07/04/2013
Extrait du document
Poutine, Vladimir 1 PRÉSENTATION Poutine, Vladimir (1954- ), homme d’État russe, élu président de la fédération de Russie en 2000, puis réélu en 2004. 2 UN AGENT DU KGB CONVERTI AUX IDÉES LIBÉRALES Né à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) dans une famille modeste, Vladimir Poutine étudie le droit à la faculté de sa ville natale. Il obtient son diplôme universitaire en 1975 et s’engage au KGB, où il sert au sein du service des renseignements extérieurs, notamment en Allemagne, en Autriche et en Suisse. En 1990, il revient à Leningrad et y enseigne l’économie à l’université. Il devient conseiller du président du soviet de Leningrad, Anatoli Sobtchak, son ancien professeur de droit, et se convertit aux idées libérales. Il démissionne du KGB en 1991, à la suite de l’élection d’Anatoli Sobtchak à la tête de la mairie de Leningrad, où il préside le Comité chargé des relations extérieures avec pour mission d’attirer les investissements étrangers. En mars 1994, il devient premier adjoint au maire et poursuit la conversion de la deuxième ville de Russie à l’économie de marché. 3 L’ASCENSION DANS L’OMBRE DU CLAN ELTSINE Après la défaite d’Anatoli Sobtchak aux élections municipales de juin 1996, Vladimir Poutine est admis à Moscou au sein du clan du président Boris Eltsine (« la Famille «), où il est chargé de la gestion du patrimoine du Kremlin. En mars 1997, il est nommé numéro deux de l’administration présidentielle, avec pour mission officielle l’application des oukases et décrets présidentiels. En juillet 1998, il prend la tête du Service fédéral de sécurité (FSB), qui a remplacé le KGB. À ce poste, il agit pour entraver une enquête sur des scandales financiers à l’étranger dans lesquels « la Famille « est impliquée. 4 L’ACCESSION À LA PRÉSIDENCE D’UN INCONNU En août 1999, après avoir écarté ses ennemis du pouvoir, Boris Eltsine nomme Vladimir Poutine Premier ministre et le présente comme son successeur. Inconnu de la population, Vladimir Poutine est alors crédité d’1 p. 100 d’intentions de vote à l’élection présidentielle et semble dénué de tout charisme politique. Cependant, après une série d’attentats attribués à des fondamentalistes tchétchènes, mais aux origines controversées, Vladimir Poutine mène une action antiterroriste et conduit une campagne militaire contre la Tchétchénie séparatiste (voir Tchétchénie, guerres de). Cette action, jumelée à une réaffirmation de la Russie comme puissance régionale et mondiale, le rend très populaire dans l’opinion publique et l’armée russes ; métamorphosé, il se montre parfaitement à l’aise dans les médias. Le 31 décembre 1999, à la suite de la démission de Boris Eltsine, Vladimir Poutine devient président par intérim, conformément à la Constitution. En mars 2000, il est élu président de la fédération de Russie dès le premier tour de scrutin avec 52,52 p. 100 des suffrages. 5 UN PRÉSIDENT POPULAIRE Le premier mandat de Vladimir Poutine connaît des crises majeures, qui valent au chef de l’État de vives critiques sans que cela n’entame véritablement sa popularité auprès de la population. Son inaction et son manque de sensibilité lors du naufrage du sous-marin nucléaire Koursk, qui a entraîné la mort de 118 marins en août 2000, sont ainsi dénoncés par les médias russes et par une partie de l'opinion. De même, en octobre 2002, le chef de l’État est contesté pour sa gestion de la prise d’otages de 700 spectateurs dans un théâtre de Moscou par un commando tchétchène réclamant la fin des combats et le retrait des troupes russes de Tchétchénie. Alors que plus de 100 otages décèdent à la suite de l’assaut des forces spéciales russes, de vives polémiques concernent la brutalité de l’opération et l’inefficacité des secours. Sur le plan intérieur, la présidence de Vladimir Poutine est également marquée par son projet de « dictature de la loi « visant à s’attaquer à la corruption et aux oligarques de l’ère Eltsine, en particulier les magnats de l'économie des médias. Ce projet donne cependant lieu à des mesures contestables qui visent à instaurer un pouvoir autoritaire au détriment du processus démocratique. Cette lutte contre la corruption aboutit en effet progressivement à la mainmise de l’État sur les médias, avec de graves atteintes portées à la liberté de la presse et au pluralisme de l’information. À l’extérieur, la place de la Russie de Vladimir Poutine au sein de la communauté mondiale change fondamentalement au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis. Alors qu’en 2000 le conflit tchétchène avait valu au Kremlin d’être condamné par l’ONU, la Russie se rapproche fortement des pays occidentaux, qui tendent à retirer leur soutien à la cause des indépendantistes tchétchènes. Engagé totalement dans la campagne internationale menée contre le terrorisme, Vladimir Poutine peut poursuivre sa guerre acharnée contre les nationalistes tchétchènes, accusés d’être liés au réseau Al Qaida. 6 UNE RÉÉLECTION SANS SURPRISE Alors que le conflit s’enlise en Tchétchénie, et qu’approche l’élection présidentielle russe de 2004, Vladimir Poutine entend normaliser la situation dans la république séparatiste. En mars 2003, il organise un référendum en Tchétchénie sur l’adoption d’une nouvelle Constitution qui affirme l’appartenance de la république à la fédération de Russie. Caractérisé par un taux de participation massif (plus de 85 p. 100) et par un plébiscite en faveur de la nouvelle Constitution (96 p. 100 de « oui «), ce référendum suscite de vives critiques parmi les observateurs russes et étrangers quant à sa légitimité (irrégularités, pressions exercées sur les électeurs). Le pouvoir de Vladimir Poutine est consolidé par les élections législatives de décembre 2003, qui voient la formation pro-présidentielle, Russie unie, obtenir près de la moitié des sièges à la Douma. À la fin de son mandat, le président russe, qui bénéficie des bons résultats économiques, peut s’enorgueillir d’une cote de popularité de 70 p. 100. Il est réélu en mars 2004 avec 71,91 p. 100 des suffrages. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
Liens utiles
- Quelles sont les limites à la démocratie dans la Russie de Vladimir Poutine ?
- Poutine, Vladimir - biographie.
- POUTINE Vladimir
- « Nous buterons les terroristes jusque dans les chiottes. » VLADIMIR POUTINE, en 1999. Commentez.
- Vladimir Poutine à la reconquête des terres de l'URSS