Porter et transmettre les valeurs d'une famille : en quoi est-ce à la fois un honneur et un ensemble de contraintes ?
Publié le 17/01/2022
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« J'ai appris beaucoup de choses de mes parents. Je transmets donc à ma fille ce que j'ai retiré de mes parents. « La transmission des valeurs fait partie intégrante du projet éducatif des parents. En effet, toute famille est une institution humaine qui a une histoire, une culture, ses coutumes, sa religion, ... C'est là qu'un enfant effectue ses premières découvertes, son apprentissage de la vie... Les parents, premiers éducateurs des enfants, ont cette mission, car transmettre c'est faire grandir. Nous verrons donc en quoi est-ce à la fois un honneur et un ensemble de contraintes ?
Qu'est-ce qu'une valeur ? Une valeur est une croyance à laquelle nous tenons particulièrement. Parce que nous la jugeons capitale pour vivre. Ce peut être la foi, l'honnêteté, le courage... Qu'est ce que l'honneur ? L'honneur est le sentiment qui fait que l'on veut conserver l'estime de soi même et des autres.
On peut affirmer que les valeurs ne font pas partie de notre bagage génétique à notre naissance. Toutefois nous y sommes confrontés dès les premiers instants de la vie et elles président tout au long de notre existence, pour nos choix, nos engagements, nos refus… Dans un premier temps, l'éducation est donc essentiellement parentale. Beaucoup de choses se transmettent de façon inconsciente, à travers notre attitude. Qu'elle se fasse consciemment ou malgré soi, cette transmission passe avant tout par l'exemple. Le propre des valeurs, c'est qu'elles sont incorporées. En effet, il est difficile de transmettre des valeurs si on ne les porte pas en soi. Pour transmettre, il faut donc renoncer à posséder. On ne peut en effet transmettre que ce qui ne nous appartient pas (nous donnons ce qui nous appartient, nous transmettons ce que nous recevons). Dans la vie de tous les jours cela concerne ce que l'on a appris, ce que l'on est, ce que l'on fait…
Nous veillons souvent à ne pas reproduire les erreurs de nos parents, ou ce que l'on juge tel. Par exemple, nombreux sont les parents d'aujourd'hui qui, estimant avoir manqué de contact et de dialogue avec leurs propres parents, élèvent leurs enfants dans un flot de paroles. On ne transmet donc pas forcément ce que l'on a reçu, même si l'on se positionne forcément par rapport à ce qui nous a été transmis. Les croyances éducatives évoluent. Nos parents avaient les leurs, nous avons les nôtres, nos enfants auront les leurs. C'est pourtant toujours un honneur de les transmettre pour qu'elles perdurent dans le temps.
Le B, A, BA de l'honneur familial est donc pour les parents, de tenir leurs engagements de fidélité et de prise en charge en transmettant les valeurs familiales à ses enfants afin que ces valeurs soient elles aussi transmises à leur tours. Les valeurs sont en quelque sorte un héritage qui nous vient de nos ancêtres et que nous transmettons aux générations futures.
Vis à vis de la famille, transmettre, c'est porter le souci de la famille, la faire durer dans le temps, en lui donnant les moyens de vivre. Mais des obstacles divers en rendent l'exercice difficile : les modifications des générations causées par le temps, les ruptures provoquées par le désir d'indépendance des enfants, les échanges culturels.
La transmission devient une tâche difficile face à une société dite de consommation. Tout va très vite, on est à la fois dans la construction et la destruction et parfois on oublie qu'il y a un avant et un après. Beaucoup de familles sont prises dans ce déséquilibre, et ne vivent plus dans la confiance, la sécurité et le bien être. Il est donc de plus en plus difficile de transmettre les valeurs familiales.
La « crise de l'autorité « fait son apparition : les jeunes veulent les mêmes privilèges que les plus âgés, alors que les sociétés ont toujours fonctionné selon le principe de la domination des plus âgés. Aujourd'hui les parents négocient souvent avec leurs enfants, refusant de leur imposer une conduite. Les enfants sont éduqués de façon à être plus autonomes. Mais les enfants ont de plus en plus de difficultés à se construire, faute de se confronter à leurs parents. Il manque donc des repères clairs, communs à toutes les générations, mais qui respecteraient « ceux qui savent “ : l'expérience des plus âgés profiterait aux plus jeunes.
Les échanges culturels font aussi partie de cette difficulté à transmettre les valeurs à notre descendance. En effet, le mélange des cultures entraine une fusion des valeurs propres à chaque culture. Il peut donc être contraignant d'allier toutes ces valeurs et de parvenir à toutes les transmettre.
Transmettre les valeurs familiales peut donc être un ensemble de contrainte. Il est difficile de juger ce qui est bon de transmettre et ce qui ne l'est pas. Les modifications générées par le temps, l'évolution des générations et des mentalités, les échanges culturels de plus en plus fréquents sont des contraintes auxquelles nous devons nous adapter.
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