Plekhanov, Gueorgui
Publié le 18/02/2013
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Plekhanov, Gueorgui (1856-1918), théoricien et homme politique russe, souvent qualifié de « père du marxisme russe «.
Né dans une famille de la petite noblesse de Goudalovka, dans la région centre-ouest de la Russie, Gueorgui Plekhanov se tourne vers la politique au cours de ses études à l’Institut des Mines de Saint-Pétersbourg, qu’il abandonne bientôt pour se consacrer entièrement à la révolution. En 1877, il occupe une position éminente dans « Terre et Liberté «, un mouvement révolutionnaire d’orientation paysanne. Pour échapper à une arrestation par les autorités impériales, il s’enfuit à l’étranger en 1880 et y reste jusqu’en 1917, principalement à Genève.
Pendant ses années d’exil, Gueorgui Plekhanov s’efforce d’accorder les théories de Karl Marx avec la situation russe. Dans le Socialisme et la lutte politique (1883), Nos divergences (1884) et d’autres écrits, il commente les débuts de la révolution industrielle en Russie et soutient que l’analyse marxiste de la révolution socialiste s’applique maintenant à son pays.
En 1883, Gueorgui Plekhanov forme, avec d’autres militants, le premier groupe marxiste révolutionnaire russe, « Libération du travail «. En 1900, il s’associe à Martov et Lénine notamment pour publier le journal Iskra (« L’Étincelle «) et définir les bases idéologiques du mouvement marxiste russe. Ensemble, ils donnent un nouveau souffle au Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), fondé en 1898. Cependant, lors de son deuxième congrès en 1903, le parti éclate en deux factions, les bolcheviks et les mencheviks. Plekhanov se range du côté des mencheviks contre la conception de Lénine d’un parti hautement centralisé, constitué de « révolutionnaires de métier « agissant au nom du prolétariat. À partir de 1905, Plekhanov s’engage parallèlement dans deux activités. Sur la scène politique, il se bat pour rester au plus près de l’orthodoxie marxiste telle qu’il l’a définie et parvient ainsi à s’aliéner à la fois les mencheviks et les bolcheviks. Il produit également un grand nombre d’écrits, qui de plus en plus analysent les tendances littéraires, culturelles, intellectuelles et sociales à la lumière de la philosophie marxiste.
Pendant la Première Guerre mondiale, Plekhanov se prononce pour une défense active, en soutenant l’effort de guerre des Russes et des Alliés contre l’Allemagne, et rejette la position « internationaliste « qui refuse de cautionner l’effort de guerre national. Paradoxalement, malgré l’importance de son action en tant que « père du marxisme russe «, il ne joue qu’un rôle mineur dans la révolution russe de 1917 et s’oppose à la prise de pouvoir par les bolcheviks pendant la révolution d’Octobre. Déjà malade pendant les événements, il meurt peu après en Finlande. En dépit de ses critiques à l’encontre de Lénine et des bolcheviks, Plekhanov a été honoré en Union soviétique pour son travail de la première heure dans l’élaboration du marxisme russe et pour ses écrits sur la philosophie marxiste.
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