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Piłsudski, Józef Klemens

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Piłsudski, Józef Klemens (1867-1935), maréchal et homme d’État polonais.

Figure du nationalisme polonais, Józef Klemens Piłsudski a été l’artisan de l’indépendance de la Pologne.

2   LE REBELLE

Né à Zułow près de Vilnius (Lituanie), Józef Klemens Piłsudski suit des études de médecine à l’université de Cracovie, où il se lie aux nationalistes protestant contre la domination russe sur la Pologne. Dès lors, il ne quitte plus l’arène politique et militaire. En 1887, accusé d’avoir comploté contre le tsar Alexandre III, il est condamné à cinq ans de travaux forcés en Sibérie. Libéré en 1892, il rejoint aussitôt le Parti socialiste polonais (PPS), récemment fondé à Paris. Il assure la publication de journaux clandestins, dont Robotnik (l’Ouvrier). Au congrès de Varsovie (1894), son charisme en fait une des figures du mouvement révolutionnaire polonais. De nouveau arrêté en 1900, il est enfermé dans la citadelle de Varsovie mais réussit à s’enfuir l’année suivante.

Durant la guerre russo-japonaise (1904-1905), Piłsudski cherche, en vain, l’appui du Japon en cas d’insurrection polonaise. Dans le mémorandum qu’il dépose le 13 juillet 1904 aux autorités japonaises, Piłsudski est déjà très explicite sur ses intentions : « La force de la Pologne et son importance parmi les parties constituantes de l’État russe nous donne l’audace d’avoir comme but politique le démembrement de l’État russe pour ses parties constituantes essentielles et de rendre l’indépendance aux pays incorporés de force à l’empire. «

Devant le succès du PPS (55 000 adhérents en 1905), Piłsudski est amené, en 1906, dans le contrecoup de la Révolution russe de 1905, à organiser la faction clandestine de combat du parti. Celle-ci se distingue notamment lors de la libération de prisonniers politiques à Varsovie. Auréolé du prestige retiré de ses actions, Piłsudski gagne encore en crédit. En 1907, il obtient que le PPS fasse de la lutte antirusse sa priorité. En 1911, ayant pris en main l’Union de Lutte Active, il reçoit le soutien de Vienne pour fonder des « légions « et mener des actions antirusses lors de la guerre des Balkans. Ses légions deviennent un des atouts militaires de l’Autriche.

3   UN STRATÈGE POUR LA POLOGNE INDÉPENDANTE

En juillet 1914, ayant obtenu le droit de pénétrer sur le territoire polonais avec ses hommes, Piłsudski tente un coup de force pour prendre la direction du pays. Mis en échec, il opte alors pour la patience et la menace — sachant l’importance de ses légions pour les empires centraux.

En juillet 1916, il démissionne de son poste d’officier autrichien pour provoquer la reconnaissance d’une armée polonaise (acquise en novembre). Outre le poids des promesses russes d’autonomisation des territoires polonais (fin 1916), Piłsudski profite du vent de libéralisme qui souffle sur un Empire austro-hongrois aux abois : en janvier 1917, les empires centraux mettent en place un Conseil d’État provisoire de Pologne. À la tête de la commission militaire, Piłsudski bataille vainement pour que le Conseil se transforme en gouvernement provisoire.

Aussi, sûr du soutien du POW (Organisation polonaise de combat) et des patriotes polonais, Piłsudski choisit-il de nouveau la provocation : il exige que ses légionnaires ne prêtent pas serment au Conseil d’État. Arrêté le 22 juillet 1917, après l’internement de 3 300 légionnaires rebelles, il est emprisonné à Magdebourg.

4   L’HOMME D’ÉTAT

Libéré en novembre 1918, Piłsudski rentre à Varsovie où il est reçu triomphalement. Investi de tous les pouvoirs par le Conseil de régence, il proclame l’avènement d’une République indépendante. Espérant rétablir l’intégrité territoriale d’avant le partage de 1772, il entre en conflit avec la Tchécoslovaquie, la Lituanie et l’URSS. Pendant la guerre polono-soviétique de 1920, devenu maréchal, il défend avec succès Varsovie contre les armées d’invasion. Mais, après avoir échappé à un attentat (1921), il affronte une crise politique durant laquelle l’antiparlementarisme de plus en plus « droitisant « du courant qu’il incarne s’exacerbe.

Pour protester contre ce qu’il juge être une gabegie politique, il cède la présidence de l’État à Narutowicz (décembre 1922) et brandit la menace d’un putsch militaire.

En mai 1926, définitivement déçu par l’inefficacité d’un gouvernement déchiré par des luttes intestines, il prend la tête d’une rébellion militaire qui prend le pouvoir (12-14 mai). Ministre de la Guerre (1926-1935) et Premier ministre (1926-1928 et 1930), Piłsudski est l’inspirateur d’un régime dictatorial qui se durcit à partir de 1930. Délaissant progressivement la France, il se rapproche de l’Allemagne avec laquelle il signe un pacte de non-agression le 26 janvier 1934.

Au vu de l’histoire, Józef Klemens Piłsudski reste aujourd’hui encore l’incarnation de la renaissance et de l’autonomie recouvrée de la Pologne.

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