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Philippe VI de Valois

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Philippe VI de Valois (1293-1350), régent (1328) puis roi de France (1328-1350), premier souverain de la dynastie de Valois.

Si Philippe VI a participé à l’extension du domaine royal, c’est également sous son règne — par ailleurs marqué par une crise économique persistante — qu’a éclaté la guerre de Cent Ans entre les royaumes de France et d’Angleterre.

2   UNE SUCCESSION DIFFICILE

Fils de Charles de Valois et de Marguerite de Sicile, neveu de Philippe IV le Bel et petit-fils de Philippe III, Philippe de Valois est nommé régent au mois de février 1328, à la mort de son cousin germain, Charles IV, dernier des Capétiens directs, dont l’épouse est enceinte. Lorsque cette dernière accouche d’une fille, le 1er avril 1328, se pose le problème de la succession au trône de France.

Philippe de Valois se voit opposer deux autres candidats : Philippe d’Évreux, petit-fils de Philippe III, qui réclame l’héritage pour le compte de son épouse (Jeanne, fille de Louis X), et Édouard III, roi d’Angleterre, petit-fils de Philippe IV par sa mère, Isabelle de France. Réunis le 8 avril, les barons, sensibles au fait que seul Philippe de Valois est un prince français, réutilisent l’argument selon lequel « femme ne succède pas au royaume de France «, déjà évoqué lors de la succession de Louis X, pour le porter au pouvoir. Sacré à Reims à la fin du mois de mai, Philippe VI, désireux d’éviter toute contestation future, cède en dédommagement la Navarre à Philippe d’Évreux et à son épouse, mais se fait reconnaître la possession de la Champagne.

Dès le mois de juin, le nouveau roi, sollicité par son vassal Louis de Nevers, comte de Flandre, en butte à une révolte des bourgeois flamands, convoque l’ost pour le 22 juillet, et remporte en août la victoire de Cassel, qui fait beaucoup pour asseoir son prestige. Dès le début de son règne, cependant, il est confronté à l’hostilité d’Édouard III, antagonisme à la source d’un conflit séculaire.

3   LES DÉBUTS DE LA GUERRE DE CENT ANS

La querelle se cristallise d’abord sur la question de la Guyenne, possession anglaise pour laquelle Édouard III refuse de rendre hommage au roi de France ; il conserve cette position lors de l’entrevue d’Amiens, au mois de juin 1329, et n’accepte de revenir partiellement dessus qu’au mois de mars 1331. Profitant de cette période de paix, Philippe VI s’engage dans des préparatifs pour une nouvelle croisade, dont le projet, faute de moyens, est définitivement abandonné en 1336.

La même année 1336, les relations avec l’Angleterre se détériorent de nouveau. La politique agressive de Philippe VI, dont les agents multiplient les vexations à l’égard de l’administration anglaise en Guyenne, ainsi que le soutien apporté en Écosse à David Bruce contre le prétendant appuyé par Édouard III déterminent celui-ci à tenter une manœuvre d’intimidation : contre le comte de Flandre, allié de la France, il décrète l’interdiction d’exporter de la laine anglaise en Flandre, provoquant une grave crise dans le commerce du drap (principale source de richesse de la Flandre). Ce premier acte hostile déclenche une série d’escarmouches isolées entre troupes françaises et anglaises.

En 1337, le conflit prend un tour nouveau avec la confiscation de la Guyenne par Philippe VI, tandis qu’Édouard III se met à faire valoir ses droits d’héritier de la couronne de France. Malgré la médiation du pape, la guerre de Cent Ans s’engage. Celle-ci débute fort mal pour la France, car le roi d’Angleterre dispose de solides appuis, dont celui de l’empereur germanique Louis IV de Bavière et, en Flandre, celui de la bourgeoisie marchande, regroupée derrière le drapier Jacques Van Artevelde.

Après le ravage de la Thiérache par les Anglais, en 1339, Édouard III, qui a substitué sur son sceau les armes de France à celles d’Angleterre, arme une flotte qui rencontre les navires français à l’Écluse, près de Bruges, le 24 juin 1340, bataille où les Français sont écrasés. Dès le mois de septembre, cependant, une trêve d’un an, signée à Esplechin, semble annoncer une paix durable, d’autant que le ralliement de Louis de Bavière à Philippe VI est susceptible de calmer les ardeurs anglaises.

4   LA SUCCESSION DE BRETAGNE

La mort de Jean III, duc de Bretagne, le 30 avril 1341, ouvre un nouveau front : Philippe VI apporte en effet son soutien à la nièce du duc, Jeanne de Penthièvre (épouse de Charles de Blois), contre Jean de Montfort, demi-frère du duc et protégé par le roi d’Angleterre.

Les opérations militaires, favorables à Charles de Blois qui parvient à s’emparer de son adversaire et à l’emprisonner à Nantes, poussent à la rupture de la trêve d’Esplechin. Cependant, après l’échec du siège de Vannes par Édouard III, en 1342, la trêve de Malestroit, en janvier 1343, se solde par la libération de Jean de Montfort, sans régler la question de la succession de Bretagne. Philippe VI, de son côté, fait exécuter Olivier de Clisson et une douzaine de gentilshommes bretons qu’il accuse de collusion avec les Anglais, tandis que la guerre reprend en Bretagne.

5   DERNIÈRES OPÉRATIONS

En mai 1345, Édouard III renouvelle son défi au roi de France ; les hostilités gagnent la Flandre et la Guyenne, et, en juillet 1346, le roi d’Angleterre, débarqué à Saint-Vaast-la-Hougue, prend Caen et passe la Somme. Le choc entre les deux armées, à Crécy le 26 août 1346, tourne à l’avantage de l’Angleterre qui, pour la première fois au cours d’une bataille, utilise l’artillerie. Les troupes anglaises, dont une partie se porte vers la Bretagne où Charles de Blois est battu en juin, viennent ensuite mettre le siège devant Calais, perdue pour la France en août 1347. Entre les deux pays, affaiblis par ces longues années de guerre, qu’aggrave en France l’épidémie de Peste noire, une trêve est conclue au mois de septembre, renouvelée l’année suivante.

6   UN BILAN CONTRASTÉ

Philippe VI réussit à augmenter le domaine royal des comtés de Valois, de Chartres, du Maine et de l’Anjou, apanages de sa maison, à obtenir la Champagne et la Brie, et, par achat, le Dauphiné et la ville de Montpellier. Mais son règne est marqué par de constantes difficultés économiques, qui l’obligent à généraliser en 1341 un impôt sur le sel, la gabelle, à emprunter des sommes de plus en plus importantes au pape et à dévaluer la monnaie à plusieurs reprises. Ces mesures impopulaires contribuent à le discréditer.

En 1347-1348, la Peste noire, qui fait des dizaines de milliers de victimes, vient s’ajouter au fléau de la guerre, et est la cause directe de la grande famine de 1349, aucune récolte n’ayant pu être préparée.

Mort à l’abbaye de Coulomb, près de Nogent-le-Roi le 22 août 1350, Philippe VI laisse un royaume exsangue, menacé par les appétits anglais. Marié d’abord à Jeanne de Bourgogne, qui lui donne deux fils — dont son successeur, Jean II le Bon —, Philippe VI a épousé après son veuvage, en 1348, sa cousine Blanche, fille du roi de Navarre.

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