Peut-on être libre face à la vérité ?
Publié le 20/07/2010
Extrait du document
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indifférence, qui révèle un défaut de connaissance plus qu'une perfection de la volonté, n'est que « le plus basdegré de liberté ».
Être libre, en effet, ne consiste pas seulement à être indépendant, déterminé par rien, mais aussià développer sa propre nature.
Or l'homme a une nature rationnelle.
Notre volonté est donc destinée à s'accomplirdans la reconnaissance du vrai, et notre nature à y trouver son épanouissement.
Nous serons donc d'autant pluslibre que nous aurons des raisons évidentes d'agir et que nous ne serons jamais indifférent.
Si nous connaissionstoujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, nous ne serons jamais en peine de délibérer, notre volontéagirait avec facilité, sans hésitation, en pleine lumière.
Mais si nous sommes d'autant plus libre que nous noussoumettons à l'évidence et au bien, que devient le pouvoir de se déterminer par soi-même ?
Nous allons à présent montré que la vérité et la liberté ne font qu'un et que par conséquent il faut se soumettre à lavérité et non avoir recourt au mensonge.
Tout d'abord, Kant nous explique qu'il faut toujours dire la vérité car «nierla vérité, c'est nier l'humanité».
Dans les Fondements de la métaphysique des moeurs, Kant affirme « Agisuniquement d'après la maxime que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».
Ainsi,l'acte de mensonge discrédite l'humanité toute entière : si un homme ment, comment pourra-t-il faire confiance auxautres ?De plus, en réponse à Benjamin Constant, Kant affirme qu'on ne peut savoir qu'elles seront les conséquences denotre mensonge.
En reprenant l'exemple de Benjamin Constant, il en démontre les lacunes : si je mens pour sauvermon ami réfugié chez moi, comment puis-je être sûr que je fais le bien ? En effet si je dis que mon ami n'est pasréfugié chez moi, en pensant qu'il l'est, et si pendant ce temps mon ami s'est justement enfui, je dis en faitinvolontairement la vérité et permet aux assassins de suivre la trace de mon ami.Pour Kant, il est donc toujours préférable de dire la vérité car il en va de la dignité humaine.L'aspect le plus important de la vérité est sans aucun doute le fait qu'elle nous permet d'être libre car la véritépermet de rendre à l'humanité sa crédibilité en libérant l'homme de ses maux intérieurs, et lui permettant de separdonner ses fautes et de se réintégrer à la société.De plus, l'homme qui vit dans l'illusion, les passions, ne connaît pas la vraie liberté.
Seule la vérité permet d'yaccéder car elle libère l'esprit de toutes sortes de préjugés qui l'empêchaient de réfléchir avec raison.
La vérité estsans doute contraignante car elle implique un changement de pensée, un bouleversement dans la conscience maiselle est préférable car elle rend à l'homme toutes ses possibilités de réflexion et d'autonomie qui font que l'hommeest homme.
Pour connaître cette vérité, il faut selon Descartes, appliquer le doute méthodique, c'est à dire remettresans cesse en cause ce que l'on nous dit et ne jamais rien prendre pour vrai que ce qui apparaît si clairement etdistinctement que l'on ne peut le nier : c'est l'évidence.
Ainsi, l'esprit humain est pleinement libre et ne subit aucunecontrainte.
La vérité nous permet donc d'être libre car elle écarte tous les préjugés et les illusions source d'erreurset complices du mensonge.
Ainsi la vérité est envisagée comme possédant par elle-même une certaine force de conviction pouvant libérer.
Ellenous permet d'être libre en ce sens au moins qu'elle libère l'esprit des erreurs, des préjugés et des opinionsL'homme dans son intégralité psychologique ne peut en effet construire sa liberté tout en construisantcontinuellement et impunément ses mensonges défiant la morale commune à l'humanité.
Vouloir le vrai, c'estprécisément refuser toute contrainte extérieure à celle de la logique d'un raisonnement.
La véritable liberté est deconnaître le vrai de façon claire et distinct.
La vérité est nécessaire dans les rapports que l'homme entretient avecautrui, comme avec lui- même.Reste maintenant à savoir, si en pratique, l'homme possède une volonté de connaissance assez puissante pour luipermettre de dominer ses passions, ses illusions et ses préjugés au profit de sa raison qui lui ordonne de choisir lavérité au mensonge..
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