Parnell, Charles Stewart
Publié le 17/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Parnell, Charles Stewart (1846-1891), homme politique irlandais, figure de proue de l’autonomie de l’Irlande dans les années 1880.
2 | L’ENTRÉE DANS LE MONDE NATIONALISTE |
Né à Avondale (comté de Wicklow) et issu d’une famille de grands propriétaires protestants d’origine anglaise, Charles Stewart Parnell suit ses études à l’université de Cambridge. Quoique son milieu d’origine ne l’y prédispose pas, il se rapproche des nationalistes irlandais et de leur chef, Isaac Butt, fondateur du mouvement pour l’autonomie.
Élu à la Chambre des communes en 1875 sur la base du programme « Home Rule «, Charles Parnell utilise la technique d’obstruction parlementaire pour attirer l’attention sur le problème irlandais. Il devient le chef de file des nationalistes en 1877 et le président de la Ligue agraire deux ans plus tard. Ayant trouvé un soutien à sa cause auprès de la communauté irlandaise émigrée, il collecte des fonds au cours d’un séjour aux États-Unis (1880).
3 | UN LÉGALISME EN POINTILLÉ |
Lors des élections de 1880, Charles Parnell apporte son soutien au chef du parti libéral, le Britannique William Gladstone ; mais il désavoue ce dernier après le vote d’une loi sur les fermages — rétrocession de terres aux Irlandais afin d’assurer leur subsistance et limiter leurs revendications nationalistes —, loi trop timorée selon les nationalistes. À l’instigation de Parnell qui en est le fondateur, la Irish National Land League (INLL, 1880) engage alors une campagne appelant à enfreindre délibérément les lois agraires. À partir de 1881, la Ligue conjugue à cette action le boycott des propriétaires fonciers qui n’agréent pas aux revendications paysannes.
En octobre 1881, Charles Parnell est emprisonné à Kilmainham ; la Ligue agraire est dissoute. Depuis sa captivité, il fait publier un manifeste incitant les paysans à ne pas payer leurs fermages. Afin de faire cesser ce terrorisme agraire, William Gladstone propose un compromis modifiant la loi agraire, le Kilmainham Treaty, compromis que Parnell accepte. Libéré en mai 1882 et auréolé de cette incarcération, le nouveau héros national poursuit son ascension. Son nationalisme, avant tout légaliste, n’est pas extrémiste même si Parnell prône « la guerre pour la terre «.
Mais le Kilmainham Treaty est aussitôt remis en cause par l’assassinat du secrétaire pour l’Irlande, assassinat commis le 6 mai 1882 à Dublin par un groupe terroriste (Irish Invincibles). Parnell, qui condamne cet attentat, ne peut endiguer la vague de violence qui s’ensuit. Mais, même si la INLL est fustigée, les nationalistes sont majoritaires aux élections de 1885 : les « parnellistes « entrent alors en force au Parlement britannique et s’allient aux conservateurs.
4 | L’OPPROBRE |
En 1890, fort de l’explosion du nombre de comités parnellistes, Charles Parnell est sur le point d’obtenir de William Gladstone le vote d’une loi accordant une large autonomie à l’Irlande. Mais la révélation d’une liaison adultérine avec l’épouse du capitaine O’Shea, l’un de ses collaborateurs, lui aliène l’appui de l’Église d’Irlande et des conservateurs britanniques. Ce scandale provoque également l’éclatement du parti nationaliste, dont les divisions subsistent jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Ainsi donc, la pugnacité de Charles Parnell, considéré à juste titre comme un des pères de l’idéal d’autonomie irlandaise, n’a pas été payée en retour des efforts consentis.
Liens utiles
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