Paracas, culture de

Paracas, culture de, civilisation andine précolombienne de la côte méridionale du Pérou, qui s’est épanouie entre 800 av. J.-C. et 200 apr. J.-C. environ.

S’étendant sur une vaste zone autour de la péninsule de Paracas (à quelque 200 km au sud de Lima), la culture de Paracas nous est aujourd’hui connue grâce aux fouilles de riches sépultures, réalisées à partir de 1925 par l’archéologue péruvien Julio César Tello. Ce peuple amérindien d’agriculteurs, installé dans des vallées fertiles au sud de la péninsule, aurait utilisé cette région désertique comme lieu de sépultures. Les sites mis au jour à Paracas correspondent en effet à de vastes nécropoles comprenant des chambres funéraires souterraines, des puits profonds, voire des sortes d’habitats remplis intentionnellement de sable.

L’extrême aridité de la région a permis une excellente conservation des offrandes en céramique, mais également des dépouilles en parfait état (quelque 429 « fardos «, enveloppes funéraires faites de tissus), des nombreux fragments de linceuls et de vêtements d’une remarquable facture, et des restes d’aliments. Les corps mis au jour, naturellement momifiés par le climat sec de la zone désertique, présentent pratiquement tous la particularité d’avoir le crâne artificiellement déformé, allongé et rétréci ; la plupart des dépouilles ont les genoux ramenés vers la poitrine. L’art de la culture de Paracas est également très caractéristique et particulièrement stylisé : tissus (savamment brodés, tissés ou peints) et céramiques (incrustées de pigments colorés appliqués après cuisson) sont polychromes, richement ornés de figurations animales et humaines.

Bien qu’elle ait été au cœur de la zone d’influence de la culture Chavín (du nom du site archéologique de Chavín de Huantar), la culture de Paracas a connu un développement autonome. Elle s’est néanmoins éteinte aux alentours de 200, lorsque lui a succédé la civilisation de Nazca — qui a conservé nombre de traditions de la culture de Paracas.